Pensionnat de Mani-utenam : une enquête élargie sera lancée

Les souliers et les vêtements d'enfants continuent de s'accumuler sur la clôture du site de l'ancien pensionnat à Mani-utenam.
Photo : Radio-Canada / Marie Kirouac
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les chefs innus de la Côte-Nord souhaitent entamer une enquête sur les enfants qui ont quitté leur famille pour des raisons médicales ou pour fréquenter un établissement scolaire et qui ne sont jamais revenus.
Cette démarche sera amorcée parallèlement aux fouilles demandées sur les sites de l’ancien pensionnat de Mani-utenam.
Le responsable du dossier des fouilles pour la nation innue, Jean-Claude Therrien Pinette, rappelle que les découvertes de sépultures sur des sites d’anciens pensionnats dans les dernières semaines au pays ont alimenté le projet.
Les chefs veulent mettre en lumière cette période-là, pas simplement pour ceux qui sont allés au pensionnat, mais plus largement aussi pour tous les enfants, les gens qui ont quitté la communauté pour aller chercher soit des services de santé, soit qui ont été envoyés au sanatorium de Mont-Joli et les enfants qui ont été envoyés au pensionnat de Mani-utenam
, explique M. Therrien-Pinette.
[Pour retrouver la trace de] tous ces enfants et ces membres de nos communautés qui sont partis et qui ne sont jamais revenus.
Les chefs innus ont pris position la semaine dernière en faveur de fouilles sur le terrain où étaient construites les installations du pensionnat Notre-Dame de Sept-Îles, qui accueillait près de 200 jeunes innus chaque année de 1952 à 1971.

Jean-Claude Therrien-Pinette est responsable du dossier des fouilles du site de l'ancien pensionnat de Mani-utenam pour la nation innue (archives).
Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler
Jean-Claude Therrien-Pinette indique que cette intention a été communiquée mardi au gouvernement du Québec et que la nation innue est présentement en communication avec les agents de liaison du fédéral et du provincial dans le dossier des fouilles sur les terrains d’anciens pensionnats pour Autochtones.
Adopté en juin dernier, le projet de loi n° 79, ou Loi autorisant la communication de renseignements personnels aux familles d’enfants autochtones disparus ou décédés à la suite d’une admission en établissement, pourrait aider aux recherches. La loi stipule qu’un établissement de santé et de services sociaux, un organisme ou une congrégation religieuse doit, sur demande d’un membre de la famille et sous réserve de certaines conditions, lui communiquer les renseignements personnels susceptibles de faire connaître les circonstances ayant entouré la disparition ou le décès d'un enfant autochtone.
Par ailleurs, le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, et le ministre responsable de la région de la Côte-Nord, Jonathan Julien, seront de passage à Uashat mak Mani-utenam et visiteront les sites de l’ancien pensionnat Notre-Dame de Sept-Îles jeudi.
Avec des informations de Djavan Habel-Thurton et Marie Kirouac