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Le malaise des étudiants en médecine affectés à une clinique anti-avortement

Gros plan sur le monument en pierre situé à l'entrée de l'Université de la Saskatchewan sur lequel est inscrit le nom de l'établissement.

La semaine dernière, le Collège de médecine de l'Université de la Saskatchewan a décidé que cette option de placement était toujours appropriée. (archives)

Photo : Radio-Canada / Courtney Markewich

Radio-Canada

Le Collège de médecine de l’Université de la Saskatchewan offre aux étudiants en médecine le choix de faire un stage au Saskatoon Pregnancy Options Centre (SPOC), un organisme qui dit espérer que « les clients choisiront le don de la vie ».

Le stage non médical fait partie d’un cours de deuxième année intitulé La médecine dans la société .

Le SPOC figure sur la liste des options de placement depuis 10 ans. Cependant, en octobre dernier, des étudiants de deuxième année ont fait part de leurs préoccupations aux dirigeants du Collège.

La semaine dernière, l'établissement a décidé que ce placement était toujours approprié. Cela a incité des étudiants, des médecins et un organisme national de défense des droits à s’exprimer sur les médias sociaux.

Étudier pour gagner des couches

Selon son site web, l'organisme offre des tests de grossesse gratuits, de l’information prénatale et de l'information concernant toutes les options liées à la grossesse. On y trouve aussi des cours d’information parentale communautaires sur la santé sexuelle.

Après avoir suivi ces cours, les participants peuvent obtenir des points Baby Bucks, afin d'acheter des nouveaux vêtements et des couches pour bébés, vendus au centre.

Pas de personnel médical

Le centre a confirmé à CBC qu’il n’emploie pas de professionnels de la santé certifiés.

Nous espérons que, grâce à notre soutien et à nos ressources — consultations personnelles, information prénatale, cours de formation parentale, services communautaires, etc. —, nos clients choisiront le don de la vie.

Une citation de Site web du Saskatoon Pregnancy Options Centre

Le centre affirme que ses employés n’aident pas à organiser les avortements, mais ne font pas obstacle à la décision des clients d’en avoir un. Tous ceux qui travaillent et font du bénévolat au SPOC professent la foi en Jésus-Christ , ajoute-t-il.

Dans une déclaration envoyée à CBC, le Collège de médecine de l’Université de la Saskatchewan a déclaré que les options de placement offrent un moyen d’apprendre des choses grâce à des personnes ou à des patients ayant des points de vue et des croyances variés.

La directrice générale par intérim de l'organisme, Anne-Marie Hughes, a écrit à CBC que ce dernier veut établir des relations avec les gens à qui il offre des services.

Il ne s’agit pas de faire des choix pour les femmes. Nous les écoutons, puis nous leur donnons des informations sur toutes sortes de procédures, l’adoption, le rôle parental, puis nous les écoutons à nouveau, écrit-elle.

Aucun des étudiants en médecine ayant choisi de venir au centre n’a jamais eu de problème pendant son séjour ici, ajoute Mme Hugues.

Les étudiants en médecine inquiets

Une étudiante en troisième année de médecine à l’Université de la Saskatchewan, Carissa McGuin, est la représentante principale des questions liées à l’égalité des sexes du groupe étudiant Gender Engagement in Medicine (GEM). Elle a fait part au Collège de médecine de ses inquiétudes au sujet du centre.

Une jeune femme souriante porte une blouse de médecin et un stéthoscope au cou.

Étudiante en troisième année de médecine à l’Université de la Saskatchewan, Carissa McGuin s'inquiète des services offerts par le centre.

Photo : Radio-Canada / Fournie par Carissa McGuin

Selon l’étudiante, le principal problème est que le centrediffuse intentionnellement des renseignements erronés pour intimider les femmes et, ainsi, les dissuader de recourir à des services d’avortement en Saskatchewan.

Mme McGuin croit que les médecins devraient avoir le droit d’avoir des opinions diverses, mais elle trouve inacceptable d’imposer leurs croyances personnelles aux patients.

Nous n’avons pas le droit de leur fournir de faux renseignements ou d’essayer de les intimider pour qu’ils fassent ce que nous pensons qu’ils devraient faire. Ce ne sont pas des soins axés sur les patients, et ce n’est pas la conviction que notre Collège nous a inculquée , dit-elle.

Un signal d’alarme

Selon la porte-parole de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada, Tasia Alexopoulos, que le centre fournisse de l’information sur le deuil post-avortement est un véritable signal d’alarme.

Une femme aux cheveux longs portant des lunettes. Elle se tient devant une maison. Elle tient une pancarte sur laquelle est écrit ''pro-choix''.

Selon la porte-parole de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada, Tasia Alexopoulos, que le centre fournisse de l’information sur le deuil post-avortement est un véritable signal d’alarme.

Photo : Radio-Canada / Fournie par Tasia Alexopoulos

Cela crée réellement une peur de ce qui pourrait arriver si on subit un avortement.

Une citation de Tasia Alexopoulos, porte-parole de la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada

Mme Alexopoulos affirme que ces établissements, appelés centres de grossesse d’urgence, sont très présents au Canada. Ils sont légaux, puisqu’ils ne sont réglementés par aucun organisme professionnel ou gouvernemental.

Selon elle, l’Université de la Saskatchewan envoie un message dangereux en offrant ce centre comme placement.

L’avortement au Canada est tout à fait légal. C’est un droit constitutionnel. Alors, le fait de dire aux étudiants en médecine qu’il n’y a pas de mal à travailler dans une organisation anti-avortement les prépare potentiellement à pratiquer la médecine avec des croyances anti-avortement, conclut-elle.

D’après les informations de Yasmine Ghania

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