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Hausse « alarmante » des surdoses de drogue à Québec

La région de la Capitale-Nationale n'échappe pas à la tendance partout au pays, où la pandémie a accentué la crise des opioïdes.

Une femme tient une seringue.

Les surdoses mortelles et non mortelles sont en hausse partout au pays, y compris à Québec.

Photo : Getty Images / urbazon

La pandémie de COVID-19 continue d'influencer la qualité de certaines drogues en circulation, si bien que le nombre de surdoses demeure élevé partout en province et au pays, y compris à Québec, où la situation est jugée « alarmante ».

Selon des données du CIUSSS de la Capitale-Nationale, les surdoses non mortelles déclarées aux autorités de santé publique ont augmenté de façon substantielle au cours des derniers mois. La moyenne mensuelle des occurrences a quadruplé, passant d'une dizaine à une quarantaine d'incidents.

Selon Anne-Frédérique Lambert-Slythe, médecin-conseil au sein de l'Équipe prévention et protection des maladies infectieuses à la santé publique de la Capitale-Nationale, cette augmentation peut être attribuée en partie à la mauvaise qualité des substances en circulation sur le territoire.

Cette contamination des drogues avec des produits de coupe plus dangereux avait été observée dès l'été dernier. La fermeture de la frontière avec les États-Unis aurait notamment affecté la chaîne de distribution et forcé des consommateurs ou distributeurs à modifier leurs habitudes.

Plan rapproché sur de la cocaïne dans un sac de plastique

La cocaïne en circulation sur le territoire de la Capitale-Nationale est parfois coupée avec de dangereux opioïdes, constate la santé publique.

Photo : iStock

On le voit et on a fait des alertes à nos partenaires, il y a par exemple de la cocaïne contaminée avec le fentanyl et d'autres opioïdes, a cité en exemple la Dre Lambert-Slythe, en entrevue à Radio-Canada. Il y a une contamination des substances.

On a des substances de plus en plus puissantes. [....] La situation est très, très inquiétante parce que nos personnes qui consomment deviennent de plus en plus tolérantes et donc plus difficiles à traiter par la suite

Une citation de Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe

La spécialiste juge la situation actuelle alarmante et croit qu'autant les répondants de première ligne, comme les organismes communautaires et les ambulanciers, que les consommateurs eux-mêmes doivent faire preuve d'une extrême vigilance.

Elle rappelle que des trousses de naloxone, un antidote aux opiacés, sont disponibles gratuitement en pharmacie. Afin de contenir les conséquences de surdoses mortelles et non mortelles, Québec compte également sur un premier service de consommation supervisée, L'Interzone, situé sur la rue Saint-Vallier dans le quartier Saint-Roch.

Une salle d'injection où sont disposés des seringues et des contenants à déchets sur une table stérile en aluminium.

L'Interzone est le premier centre de consommation supervisée à Québec.

Photo : Radio-Canada

Signalements en hausse

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale note par ailleurs qu'elle a redoublé d'efforts dans la dernière année pour stimuler les signalements chez ses différents partenaires. Les processus de signalement ont notamment été améliorés.

Depuis le début de l'année 2021, la santé publique obtient de ses partenaires une déclaration beaucoup plus diligente des cas auxquels ils sont confrontés, a indiqué le CIUSSS par courriel. Ainsi, il est probable que la réalité des années précédentes ait été relativement sous-évaluée.

La hausse des surdoses non mortelles demeure cependant bien réelle, selon la Dre Lambert-Slythe.

Pas plus de décès

Cette augmentation marquée des surdoses non mortelles n'a toutefois pas donné lieu à une augmentation significative des décès. Même que les récentes données démontrent qu'ils sont en baisse pour les premiers mois de l'année, par rapport à 2020.

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale ne s'en réjouit pas pour autant. Anne-Frédérique Lambert-Slythe a laissé entendre que l'arrivée des produits plus nocifs commence dans la capitale, et donc que le risque demeurera important au cours des prochains mois.

On surveille ça de très près, a-t-elle assuré, gardant toujours un œil sur Montréal, où les tendances se dessinent généralement plus rapidement qu'à Québec.

Ailleurs au Canada, particulièrement dans l'Ouest canadien, la pandémie a été difficile, à l'image de la crise des opioïdes qui y sévit depuis plusieurs années.

Conseils de prévention de la Santé publique

  • Ne pas consommer seul
  • Avoir en main une trousse de naloxone (opioïdes)
  • Éviter la polyconsommation (plusieurs substances à la fois)
  • Prendre de plus petites quantités
  • Contacter le 911 en cas de surdose

 

Source :Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale

Avec la collaboration d'Alexandre Duval

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