Des services de santé améliorés pour les jeunes à venir partout au Québec

Ce sont des jeunes comme Étienne Vallée qui ont décidé d'installer une causeuse dans le bureau de l'infirmière clinicienne Anne-Julie Tremblay-Hovington.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Partout au Québec, les 12 à 25 ans auront bientôt accès à de nouvelles supercliniques créées sur mesure pour eux. À mi-chemin entre un café jeunesse et un CLSC, les Aires ouvertes visent à faciliter l’accès aux soins de santé pour les jeunes.
Le gouvernement a lancé le projet Aire ouverte en 2018 en se basant sur des initiatives comme Headspace, en Australie, et Foundry, en Colombie-Britannique. Trois projets pilotes ont d’abord vu le jour sous la direction des centres de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal, de Laval et de Sept-Îles.
C’est un nouveau concept. Ce n’est pas une maison des jeunes, ce n’est pas un CLSC, c’est en fait un service intégré où on vise davantage la santé globale du jeune.
Pour écouter le reportage de Catherine Paradis diffusé à l'émission Désautels le dimanche, cliquez ici.
Un modèle pour et par les jeunes
Toutes les Aires ouvertes démarrent avec un conseil jeunesse qui en guide le déploiement, du choix du mobilier à celui des services qui y seront offerts.
Moi, je remarque une différence. Le contexte médicalisé et protocolaire peut décourager plusieurs personnes.

La salle commune de l'Aire ouverte de Sept-Îles permet aux jeunes de 12 à 25 ans d'accéder à des soins de santé dans un univers convivial et décontracté.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau
Sur la Côte-Nord, le lieu est décontracté avec un sofa moderne aux coussins multicolores, des tables basses et hautes, des ordinateurs et un mur de banquettes coussinées. Tout est fait pour mettre les jeunes à l’aise de venir demander de l’aide.

Le chef de service de l'Aire ouverte de Sept-Îles, Martin Thibeault, a lancé un des trois projets pilotes en 2019.
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
Un jeune peut se présenter et voir une infirmière clinicienne pour un dépistage ITSS, il y a un travailleur social, une éducatrice
, explique M. Thibeault.
Ces services sont accessibles sans rendez-vous et sans avoir besoin de référence médicale. Surtout, il n’y a aucune liste d’attente.
Déjà qu’on est mal à l’aise de parler de ces problèmes de santé là, ils viennent quand ils sont prêts, ils n’ont pas besoin de m’appeler. Juste de nommer la raison de la consultation peut être une barrière, raconte l’infirmière de l’Aire ouverte de Sept-Îles, Anne-Julie Tremblay-Hovington. Alors, on s’installe dans le bureau, on se met à parler de relations sexuelles et le jeune repart avec un test de dépistage de fait et une prescription.

L'éducatrice spécialisée Amélie De La Haye pense que les jeunes se sentent plus à l'aise de consulter à l'Aire ouverte.
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
Sur la Côte-Nord, 266 jeunes sont venus consulter l’Aire ouverte en 2020, pour un total de 850 interventions. Les intervenants sont convaincus que certains de ces jeunes n’auraient pas consulté autrement. Les Aires ouvertes accueillent les jeunes jusqu’à 25 ans, pour éviter une rupture de service au passage à l’âge adulte.
Quand tu vieillis, tu ne perds pas ton intervenant. T’as pas besoin de tout recommencer du début et raconter toute ton histoire, c’est ça qui est l’fun.
Déploiement à travers le Québec
Le gouvernement investit actuellement 40 millions de dollars pour avoir un total de 25 Aires ouvertes dans la province d’ici l’an prochain.
Dès l’automne, il y en aura une en Montérégie, une en Estrie, une en Gaspésie et une au Saguenay.

La chargée de projet Doris Houle discute du futur emplacement de l'Aire ouverte de Saguenay avec des jeunes et des intervenantes.
Photo : Radio-Canada / Catherine Paradis
La chargée de projet Doris Houle prépare l’ouverture d’un local au centre-ville de l’arrondissement de Jonquière, prévue en octobre. Elle estime que le besoin est grand dans tous les territoires.
Il y a des jeunes qu’on n’atteint pas, à qui on n’arrive pas à offrir les services. Ils arrivent plus tard dans le réseau et la situation est détériorée. C’est un beau projet de prévention. Est-ce qu’on peut prévenir, plutôt qu’attendre que ça se détériore?
D’ici 2022, 18 autres Aires ouvertes verront le jour dans chaque région du Québec.