Saisie38 : un gin de camerise qui fait fureur

Les 600 bouteilles de gin à la camerise Saisie38 sont disparues en 2 heures et 40 minutes, l'automne dernier.
Photo : Radio-Canada / Mireille Roberge
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Quand Denis Carrier et Nancy Jacques, copropriétaires de Camerises St-Philippe, ont décidé de produire un gin à la camerise, l’automne dernier, leurs 600 premières bouteilles se sont écoulées en 2 heures et 40 minutes, précisément!
C’est sur la terre paternelle de Denis, à Saint-Anselme, dans Bellechasse, que le couple s’est lancé dans la production de camerises, en 2014. D’abord producteur laitier, l'agriculteur était attiré par la production de petits fruits depuis l'enfance. C’est ce qui lui a donné l'envie de cultiver la camerise, ce petit fruit oblong au goût acidulé.
Sept ans plus tard, Camerises St-Philippe possède 8300 camérisiers, offre l'autocueillette — sept jours sur sept pour au moins les trois prochaines semaines — aux particuliers, en plus de produire deux vins et le gin Saisie 38, dont l’histoire du nom vaut à elle seule le détour.
On a appelé notre gin Saisie38, parce qu’en août 1938, dans la vieille grange, qui est ici, sur le site même de Camerises St-Philippe, il y avait un super gros alambic clandestin. On se souvient que c’était la prohibition à cette époque-là. La GRC, la police montée comme on l’appelait à l'époque, a débarqué et tout ramassé
, relate-t-il.
Et qu’est-ce que fabriquait ce réseau de contrebandiers, dont les membres venaient de New York, du Maine, du Nouveau-Brunswick et de Lévis? Eux fabriquaient du gin, comme par hasard. Le pendule revient
, note Denis, en riant.
Rien à voir toutefois avec le gin à la couleur violacée de grande qualité produit par Denis Carrier et Nancy Jacques!
C’est à la suggestion d’un oenologue, et afin de récupérer les résidus de la camerise, qu’ils se sont lancée dans l’aventure de la distillerie.
Pourquoi? La mode! Il y en a beaucoup, de gins, au Québec, et ils sont tous bons. Ils sont tous différents et ils ont tous leur petit goût qui est irrésistible. On fait vraiment de bons gins, au Québec. Mais on s’est entourés. On a engagé un distillateur pour nous aider, nous diriger, parce qu'on ne connaissait absolument rien à la distillerie
, raconte pour sa part Nancy Jacques.
Du vin aussi
Pendant qu’ils produisent leur gin, les deux entrepreneurs peuvent laisser vieillir leurs vins, une autre de leurs passions.
On est des amateurs de vin en premier lieu. Je me disais que ce serait le fun de faire notre propre vin. Alors on a regardé un peu partout et on en a commandé du nord de la Colombie-Britannique. On en a fait venir en plein hiver et ç’a été une catastrophe, parce que les bouteilles sont arrivées gelées. Il en restait deux qu’on a pu découvrir et qu’on n’a pas du tout aimé. On s’est décidé. On va acheter nos propres petites bouteilles et on va faire du vin chez nous et on va le faire avec nos camerises
, relate Nancy.
Là encore, le duo s’est assuré d’être guidé par des spécialistes avant de faire le grand saut.
« Premièrement, on est allés suivre un petit cours. Et on avait un oenologue avec nous. Avec les bonnes personnes, on fait quelque chose de bien. Moi, je ne voulais pas vendre quelque chose qui n’était pas bon. Il faut aimer ce qu'on fait. Nos deux vins, je les adore. Notre gin, je l’adore aussi »
Pour goûter ces produits, il suffit d’arrêter à la ferme de Saint-Anselme, où ils sont accessibles dans une boutique, qui a été aménagée dans un ancien conteneur maritime.
Sinon, il est toujours temps de cueillir et de découvrir le fruit non transformé. Et cultivé sans pesticides. En plus, samedi, un chansonnier sera sur place entre 13 h et 17 h, afin de célébrer le 5e anniversaire de l’autocueillette chez Camerises St-Philippe.
Avec les informations de Mireille Roberge