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Crise du logement et violence conjugale : des organismes sonnent l’alarme

Christine Labrie et trois intervenantes de l'Escale de l'Estrie en conférence de presse.

En conférence de presse, la députée de Sherbrooke Christine Labrie a demandé au gouvernement de reconnaître le lien entre la crise du logement et les enjeux de violence que subissent les femmes.

Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Rousseau

Radio-Canada

Des organismes dénoncent que la crise du logement contraint des victimes de violence conjugale à rester dans un milieu dangereux, alors que les maisons d’hébergement d’urgence peinent à répondre à la demande.

Avec un taux d'inoccupation des logements de 1,3 % à Sherbrooke, les appartements à prix abordable sont très rares. Cette réalité peut devenir catastrophique pour les femmes qui veulent se trouver un nouveau toit afin de se sortir d'une situation de violence conjugale.

De dire à la femme de quitter si on n’a pas d’option à lui offrir en quittant, c’est difficile, déplore Kenza, intervenante en sensibilisation à l’Escale de l'Estrie.

Cette intervenante voit de graves conséquences à la crise du logement, d'autant plus qu'en ce moment, l'Escale est remplie au maximum. Cinq femmes victimes de violence conjugale sont donc sur la liste d'attente pour être hébergées, sans compter toutes celles qui ont fait appel à l'organisme.

C'est ça qui nous préoccupe le plus parce que les femmes sont encore avec leur conjoint, on ne peut pas les accueillir. Et pendant tout ce temps-là, elles continuent à vivre de la violence, ajoute sa collègue Marie-Zoé.

En tant qu'intervenante, on ne peut pas s'empêcher de dire, selon certaines situations, "est-ce que c'est ce soir la soirée de trop?”

Une citation de Kenza, intervenante en sensibilisation à l’Escale de l'Estrie

Un appel à l’action de la députée de Sherbrooke

En conférence de presse mercredi matin, la députée de Sherbrooke Christine Labrie a demandé au gouvernement de reconnaître le lien entre la crise du logement et les enjeux de violence que subissent les femmes.

Moi, quand je vois le manque de sérieux avec lequel ils s'attaquent à la crise du logement, je pense qu'ils n’ont pas compris grand-chose dans les racines de l'exploitation sexuelle, de la violence conjugale. Il faut que ces femmes-là puissent se mettre en sécurité et ça passe par un logement abordable qu'elles vont pouvoir se trouver, souligne-t-elle.

Kelly Laramée, intervenante au Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) agression Estrie, indique que l’organisme est témoin de ce problème.

On a vu certaines femmes qui échangeaient des services sexuels pour avoir accès à un toit, ou tout simplement pour dormir chez un ami sur le divan. On a vu d'autres femmes qui devaient échanger des faveurs sexuelles pour leur propriétaire, qui demandait des faveurs sexuelles en échange d'une déduction du prix du loyer, soutient-elle.

Un obstacle pour celles qui souhaitent quitter l'industrie du sexe

Au cours de la dernière année, le CALACS agression Estrie a également accompagné une centaine de femmes qui souhaitaient quitter l'industrie du sexe. Les embûches pour se trouver un logement sont un frein important pour elles, indique Mme Laramée.

On a aussi remarqué que les femmes se servaient du contexte de pandémie pour sortir du milieu. Il y avait moins de clients, moins de demandes, les femmes se disaient, ça fait longtemps que je veux quitter le milieu, je vais profiter de l'opportunité et je vais le faire, explique l'intervenante.

Mais là, on arrive dans un contexte de pénurie de logements où il n’y a pas de logements abordables. Les femmes sentent que c'est le moment pour elles de quitter ce milieu-là, mais se retrouvent à la rue ou à chercher des hébergements dans des organismes qui n'ont pas de place non plus.

Québec solidaire estime qu'il faudrait 10 000 logements sociaux de plus par année pendant cinq ans pour répondre à la demande dans la province.

Avec les informations de Marie-Hélène Rousseau

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