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La Fédération de la faune à la rescousse de l'ancien camp militaire de Tracadie

Gros plan sur une grappe de bleuets.

Une grappe de bleuets

Photo : Radio-Canada

La Fédération de la faune du Nouveau-Brunswick (FFNB) demande au gouvernement provincial de mettre fin à ses intentions de permettre l'exploitation de bleuetières sur l'ancien camp militaire de Tracadie.

L'organisme vient de faire part de ses préoccupations par écrit à la ministre de l'Agriculture, de l'Aquaculture et des Pêches, Margaret Johnson, ainsi qu'au ministre des Ressources naturelles et du Développement de l'énergie, Mike Holland.

Le représentant de la zone nord-est de la FFNB, Gilles Sonier, plaide qu'il est primordial de préserver ce territoire.

Le trappeur Gilles Sonier

Le trappeur Gilles Sonier

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

L'ancien camp militaire est entouré de bleuetières, explique-t-il. Du côté nord, à Tilley-Road, ce sont toutes des bleuetières qui avoisinent l'ancien camp militaire, même sur des terres privées. Du "Pont vert" presque jusqu'à Allardville, ce sont toutes des bleuetières. Du côté de Pont-Lafrance presque jusqu'à Tabusintac et Brantville, ce sont toutes des bleuetières. On est entourés, saturés de bleuetières.

Il concède que l'industrie peut créer des emplois, mais également de graves problèmes au plan environnemental.

Pour nous, c'est comme une réserve faunique non officielle.

Une citation de Gilles Sonier, représentant de la Fédération de la faune du N.-B.
La Grande rivière Tracadie

La Grande rivière Tracadie traverse l'ancien camp militaire

Photo : Gracieuseté: Jeff Rousselle

Il y a trois belles rivières qui passent sur ce territoire, dit-il.Il y a déjà des études qui ont démontré qu'il y avait une qualité d'eau exceptionnelle. Il y a de nombreux tributaires qui fournissent l'eau dans ces rivières. Il y a des ruisseaux, des têtes de ruisseaux et des sources partout. Ça commence à être dangereux de faire trop de production de n'importe quoi, que ce soit la coupe de bois ou des bleuetières.

Le gouvernement ne recule pas

Le gouvernement provincial réitère cependant son intention de louer des terres de la Couronne sur l'ancien champ de tir de Tracadie pour permettre l'exploitation de bleuetières.

Dans une réponse par courriel, le ministère de l'Agriculture, de l'Aquaculture et des Pêches souligne que son objectif est de stimuler la croissance économique tout au long de la chaîne de valeurs des bleuets sauvages et de cultiver et de traiter autant de bleuets sauvages que possible au Nouveau-Brunswick.

Des bleuetiers

Selon la province, les terres réservées pour l'exploitation du bleuet ne représentent que 15 % du territoire.

Photo : Association des producteurs de bleuets sauvages de la Nouvelle-Écosse

Ces terres seront mises à la disposition des producteurs existants ainsi que des particuliers et des entreprises nouvelles dans le secteur, peut-on lire.

De plus, des terres seront également mises à la disposition des entreprises qui souhaitent une transformation nouvelle ou améliorée ou une production à valeur ajoutée. Cela va augmenter la production, appuyer les possibilités de transformation accrue des bleuets sauvages dans la province, accroître les revenus et créer plus d'emplois.

Une affiche qui marque le début du territoire de l'ancien camp militaire.

Une affiche qui marque le début du territoire de l'ancien camp militaire.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Le gouvernement provincial précise que les terres en question représentent moins de 15 % de l'ancien champ de tir de Tracadie.

Dans sa réponse, le ministère assure que le plan d'aménagement du territoire de la région tient compte d'autres utilisations, des corridors fauniques et il y a des zones tampons plus grandes que nécessaires (...).

Un autre artiste sonne la charge

Après le cri du coeur lancé sur les réseaux sociaux par la chanteuse Amélie Hall, originaire de Tracadie, c'est au tour d'un autre chanteur de cette région, Serge Brideau, de sonner la charge.

Serge Brideau, chanteur du groupe les Hôtesses d'Hilaire

Serge Brideau, chanteur du groupe les Hôtesses d'Hilaire

Photo : Marilyn Marceau

Il se dit complètement « dévasté » de constater ce qui est envisagé pour l'ancien camp militaire. Il considère, lui aussi, que c'est la goutte qui fait déborder le vase.

Je ne pense pas que les citoyens vont rester à genoux et laisser encore une corporation venir détruire notre habitat naturel.

Une citation de Serge Brideau, chanteur des Hôtesses d'Hilaire

C'est une place où on va chasser et pêcher, c'est le petit peu qu'il nous reste, dit-il. Le gouvernement ne peut pas nous enlever ça.

« Qu'est-ce qui va rester comme arbres? »

Gilles Sonier, qui fait depuis très longtemps la chasse, la pêche et le trappage, ne fait pas confiance aveuglément à l'industrie du bleuet.

Il y a des coupes à blanc, dit-il. Ensuite, puisqu'il n'y a rien qui pousse, ils font des bleuetières. À un moment donné, qu'est-ce qui va rester comme arbres? Vous ne trouverez pas beaucoup de monde pour approuver ça. Trop, c'est trop.

J'ai vu de mes yeux des machines qui avaient passé dans des sources qui alimentent les ruisseaux.

Une citation de Gilles Sonier, représentant de la Fédération de la faune du N.-B.

L'union des artistes... et des amateurs de chasse et pêche

Un peu comme pour la chanteuse Amélie Hall, on sent chez le chanteur Serge Brideau un attachement profond envers ce que plusieurs appellent encore le camp d'armée.

Des truites

Les amateurs de pêche aiment profiter des rivières sur le site de l'ancien camp militaire.

Photo : Radio-Canada / Maxime Corneau

Je viens de Tracadie, rappelle-t-il. Quand on était petits, on faisait le tour du camp, entrer à Leech et sortir à Pont-Lafrance chez mon grand-père Lanteigne. Ça fait partie de l'imaginaire de mon enfance. Plus vieux, j'y suis allé pour pêcher la truite.

Il assure qu'il a été en mesure de prendre le pouls de la population et qu'il sent la colère qui monte.

Et quand tu vois des associations de chasse et pêche communiquer avec des artistes pour qu'on s'unisse... ça veut dire qu'on se prépare à manifester le plus qu'on peut pour arrêter ce développement-là, estime Serge Brideau.

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