Augmenter le nombre d’étudiants en soins infirmiers, une demande compliquée

La province souhaite également voir le processus de formation s'accélérer. (archives)
Photo : La Presse canadienne / Stephanie Marin
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement manitobain souhaite que les divers programmes universitaires et collégiaux en soins infirmiers de la province puissent offrir 200 places supplémentaires à la rentrée. Une requête qui pourrait être difficile à remplir pour l’Université de Saint-Boniface (USB).
On reconnaît qu’il y a une pénurie d’infirmiers qui s’est accentuée avec la pandémie donc on comprend le besoin d’augmenter le nombre d’étudiants en formation, mais le moment choisi pour faire cette demande n’est pas propice
, affirme le doyen de l’École des sciences infirmières et des études de la santé à l'USB, Daniel Gagné.
Les offres d'admission ont déjà été envoyées!
Le doyen estime qu’il aurait été plus facile de satisfaire la demande de la province si elle avait été formulée plus tôt. Selon lui, les rentrées universitaires demandent entre 6 mois et 1 an de préparation.
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Daniel Gagné assure que pour répondre à la requête du gouvernement, il sera nécessaire d’engager plus de personnels pour pouvoir offrir la formation ainsi que pour encadrer les étudiants dans les laboratoires de simulations.
On a demandé à avoir plus de ressources dans le corps professoral, mais avec les coupes budgétaires du gouvernement, ça va être difficile
, dit M. Gagné.
Cela risque également d’être plus compliqué de trouver des services hospitaliers qui peuvent accueillir les étudiants supplémentaires lors des stages cliniques.
Nous n'offrons pas le seul programme en soins infirmiers. Ça va créer une pression pour trouver des milieux qui acceptent tous ces nouveaux infirmiers en formation, à Winnipeg et au rural
, explique le doyen.
À l’heure actuelle, le programme de baccalauréat en soins infirmiers de l’Université de Saint-Boniface offre environ 35 places. Le diplôme en sciences infirmières auxiliaires accueille quant à lui entre six et huit élèves chaque année.
Daniel Gagné raconte avoir eu des discussions avec le gouvernement et l’administration pour déterminer le nombre de places supplémentaires qu’il était possible d’ajouter. Au baccalauréat, on parle d’ajouter dix places et cinq autres pour le diplôme.
La province souhaite également voir le processus de formation s'accélérer, une demande qui n’est pas réalisable pour l’USB selon M. Gagné.
Chaque programme de formation est unique
, explique-t-il. Il y a des établissements qui ont été capables de compresser le temps nécessaire à la formation. Pour notre école, ce n’était pas réaliste en raison de plusieurs défis, dont les coûts.
Pour plusieurs étudiants actuels, l'enseignement à distance a des conséquences importantes en matière de santé mentale.
Certains ont décidé de quitter temporairement le programme jusqu’au retour à l'enseignement en présentiel
, constate le doyen. D'autres ont allégé leur charge de cours. Ils ont hâte d’obtenir le diplôme et d’aller aider.
Cette année, on va avoir 22 diplômés et ça n’a pas du tout été un problème pour eux de se trouver un emploi!
Avec les informations de l'émission L’Actuel