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Cohabiter avec les castors pour le bien de la biodiversité

Un castor, sur un tronc d'arbre, flotte sur l'eau.

Le nombre d'amphibiens, d'oiseaux, d'insectes et de poissons augmente dans les espaces humides que les castors créent grâce à leur barrage.

Photo : TONY LEPRIEUR

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Depuis quelques années la Ville de Calgary a changé sa façon de gérer sa population de castors, qui ne sont maintenant euthanasiés qu'en dernier recours.

Il y a une dizaine d'années seulement, la Ville considérait ces animaux comme étant une nuisance, car un seul castor peut abattre en moyenne 200 arbres par an. Elle embauchait régulièrement des trappeurs pour s'en débarrasser.

La Ville de Calgary gère la cohabitation avec les castors depuis des décennies. Certaines stratégies ont été modifiées, car le niveau de tolérance des Calgariens a augmenté au fil des années, dit le chef de la gestion des animaux nuisibles à la Ville de Calgary, Lincoln Julie.

Gérer sans tuer

Une des stratégies de coexistence de la Ville est de protéger 80 % des arbres situés à 50 mètres de l’eau en les entourant de grillage.

Des grillages autour de troncs d'arbres.

Les arbres sont protégés grâce à un grillage qui empêche les castors de les ronger.

Photo : Radio-Canada / Nassima Way

On ne sait pas contre combien de castors ces arbres sont protégés, car la population n’est pas recensée, mais selon Lincoln Julie ils sont très nombreux.

Ils ont trouvé un environnement très accueillant à Calgary, car nous avons beaucoup d’arbres, mais aussi deux rivières et de nombreux cours d’eau et étangs. Donc c’est un habitat parfait, surtout qu’il n’y a pas de prédateurs, fait-elle remarquer.

« Ils aiment généralement les saules et les peupliers, mais pas beaucoup les épinettes. »

— Une citation de  Lincoln Julie, chef de la gestion des animaux nuisibles à la Ville de Calgary
Un castor abat un arbre.

Le castor utilise le bois pour construire son habitat, une sorte de hutte dont l'ouverture se trouve sous l'eau.

Photo : Tony LePrieur

Afin de permettre aux castors de trouver du bois, 20 % des arbres ne sont pas munis de grillage. Cette gestion permet donc de protéger la forêt urbaine tout en laissant les castors vivre dans la ville.

Les constructions de ces petits animaux sont d’ailleurs faciles à repérer sur les berges du centre-ville ou dans les parcs urbains de Calgary. Certaines sont assez importantes pour créer un grand espace humide où d’autres animaux peuvent se nourrir et vivre.

Leur barrage crée un habitat humide qui sert à de nombreux animaux et insectes, dit Lincoln Julie.

Des oies grises et leurs petits se baignent dans un étang.

Il n'est pas rare de voir plusieurs animaux profiter de l'espace humide créé par un barrage de castor.

Photo : Radio-Canada / Nassima Way

Faire de la plomberie pour limiter les inondations

Cependant, ces grands barrages peuvent aussi poser des problèmes d’inondations surtout dans les quartiers résidentiels.

La Ville de Calgary a d’ailleurs reçu 119 plaintes l’an dernier. Cela arrive souvent lorsqu’il pleut beaucoup, car l’eau contenue dans les barrages déborde dans les jardins et sous-sols des maisons situées à proximité.

« Nous surveillons régulièrement leurs activités. »

— Une citation de  Lincoln Julie, chef de la gestion des animaux nuisibles à la Ville de Calgary

Lincoln Julie dit que dans certains cas, il faut démonter le barrage ou y installer un drain pour que l’eau s’évacue.

Un barrage de castor avec un tuyau ancré au fond de l'eau.

Il existe plusieurs dispositifs pour contrôler le niveau de l'eau dans les barrages de castors. Le plus utilisé permet d'abaisser le niveau grâce à un tuyau qui n'endommage pas le barrage.

Photo : Ville de Calgary

Investir dans les castors

L’association des amis de Fish Creek a aussi recours à des drains pour prévenir l’inondation des sentiers du parc provincial du même nom, parcouru par quatre millions de visiteurs par an.

La directrice de l'engagement communautaire de l’association, Katie Bakken, mentionne toutefois que cela vaut la peine d'apprendre à cohabiter avec l'animal.

Les castors nous donnent plus qu’ils nous en prennent. Ils aident à la purification de l’eau, leurs barrages permettent de créer des espaces verts qui résistent au feu et ils créent des étangs naturels de rétention pluviale, donc ça vaut le coup d’investir dans leur préservation et la gestion de leur présence, dit-elle.

Un castor mange dans l'eau.

Le castor se nourrit exclusivement de plantes, principalement de bourgeons de buissons et d'arbres comme ceux des peupliers ou des saules.

Photo : Stephen Shikaze

Le travail de l’association ne se limite pas à la gestion des activités des castors. Elle fait aussi de l’éducation et de la sensibilisation. Avec une équipe de bénévole, elle développe un sentier interprétatif dans le parc pour expliquer le rôle écologique et culturel de ce rongeur.

Nous organisons aussi une session virtuelle d'information sur l'histoire des castors depuis la traite des fourrures à nos jours, ajoute Katie Bakken.

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