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Dépassé par le variant Delta, Boris Johnson met en pause le déconfinement

Boris Johnson marchant avec un dossier sous le bras.

Confirmant les attentes des derniers jours, le premier ministre Boris Johnson a repoussé de quatre semaines la levée des dernières restrictions.

Photo : Reuters / Henry Nicholls

Agence France-Presse

L'été commence mal au Royaume-Uni : le premier ministre Boris Johnson s'est résolu lundi à repousser de quatre semaines la levée des dernières restrictions contre la COVID-19 en Angleterre, espérant contenir l'inquiétante poussée du variant Delta grâce à la vaccination.

Nous sommes très préoccupés par le variant Delta qui se propage plus rapidement que prévu dans la feuille de route de février, laquelle prévoyait une réouverture totale au 21 juin, a expliqué le dirigeant, qui préfère donc attendre jusqu'au 19 juillet, pour donner au [service de santé] le temps supplémentaire nécessaire.

Pour se donner du temps et éviter d'aggraver la tendance, Boris Johnson, longtemps réticent, a annoncé lundi devant la presse avoir pris la décision difficile de repousser du 21 juin au 19 juillet la dernière étape de son plan de déconfinement pour l'Angleterre (chaque nation du Royaume-Uni ayant son propre calendrier).

Cette étape doit se traduire par la fin de la limitation à six des rassemblements intérieurs, l'autorisation pour les pubs de servir au bar et pour les salles de spectacles de fonctionner à plein rendement. Seule concession, les réceptions de mariage ne seront plus limitées à 30 invités dès le 21 juin.

Nous ne pouvons pas continuer [...] alors qu'il existe une réelle possibilité que le virus surpasse les vaccins et que des milliers de décès supplémentaires s'ensuivent.

Une citation de Boris Johnson, premier ministre britannique

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Le premier ministre a expliqué vouloir donner au service de santé quelques semaines cruciales pour poursuivre la vaccination.Il faut être clair sur le fait que nous ne pouvons pas tout simplement éliminer la COVID, nous devons apprendre à vivre avec, a-t-il averti, estimant que la campagne d'immunisation devait le permettre.

Brusque dégradation

Le pays d'Europe le plus endeuillé par la pandémie (près de 128 000 morts) a pu rétablir au fil du printemps nombre de libertés auparavant perdues, grâce à un long confinement et une campagne de vaccination très efficace.

L'euphorie et l'impression de victoire face au virus sont cependant assombries par la brusque dégradation observée ces dernières semaines, les contaminations passant de 2000 à 7000 par jour et les hospitalisations commençant à augmenter, même si le nombre de décès par jour reste inférieur à 10.

Cette tendance est attribuée au variant Delta initialement détecté en Inde, désormais dominant dans le pays et représentant 96 % des nouveaux cas.

Sur le plan de la vaccination, l'objectif est désormais de proposer d'ici au 19 juillet une première dose à tous les adultes et deux doses aux deux tiers des adultes, dont tous les plus de 50 ans et les personnes vulnérables.

Espoirs et critiques de la campagne vaccinale

Actuellement, près de 80 % des adultes ont reçu une dose, mais seulement 57 % deux doses.

Une foule de manifestants, au soleil, à Londres.

Des manifestants opposés aux vaccins et aux mesures de confinement se sont rassemblés à Londres, le 14 juin, aux abords du parlement.

Photo : Reuters / Henry Nicholls

Selon les études menées par les autorités sanitaires britanniques, les vaccins sont moins efficaces contre les formes symptomatiques du variant Delta que les autres variants avec une seule dose, mais deux doses des vaccins Pfizer ou AstraZeneca sont efficaces à plus de 90 % contre les hospitalisations.

Nous sommes engagés dans une course contre le virus et les vaccins doivent en prendre la tête, a insisté le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.

Le report annoncé lundi est très populaire au sein du public, inquiet de voir la situation se dégrader. Selon un sondage de l'institut YouGov, 71 % des personnes interrogées y sont favorables et 54 % chez les 18-24 ans, moins à risque.

Des industries aux abois

L'annonce provoque cependant la fureur d'une partie du camp conservateur de M. Johnson, remonté contre les atteintes interminables aux libertés, et la consternation dans les milieux économiques et culturels concernés.

La fédération de l'hôtellerie-restauration UK Hospitality a chiffré à 3 milliards de livres (environ 5,1 milliards de dollars) le manque à gagner du secteur avec un mois de report de la fin du déconfinement, s'inquiétant aussi d'un effet ricochet sur les réservations tout l'été et en automne et demandant de nouvelles aides publiques.

La Night Time Industry Association, qui représente le monde de la nuit, estime qu'un quart des entreprises du secteur ne survivra pas à un mois de plus de fermeture sans nouveau soutien. Elle craint de voir la main-d'œuvre déserter durablement ces établissements.

Le célèbre compositeur Andrew Lloyd Webber, dont les comédies musicales comme Cats ou The Phantom of the Opera ont remporté d'énormes succès à Londres et à New York, a d'ores et déjà prévenu : il compte rouvrir son théâtre pour lancer sa production de Cendrillon, quitte à risquer la prison.

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