Québec renonce à une nouvelle augmentation du nombre d'immigrants
Québec prévoit un rattrapage afin d'accueillir les immigrants qui n'ont pu arriver en raison de la pandémie, mais renonce à des consultations publiques pour une éventuelle hausse des seuils.

Selon le premier ministre François Legault, le Québec a déjà atteint sa « capacité d'intégration ».
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La révision des cibles d'immigration n'aura finalement pas lieu. Pas d'ici la fin de l'année du moins, comme l'avaient pourtant avancé des membres du gouvernement de François Legault au cours des dernières semaines.
Il n'y aura ni
une augmentation massive de ces seuils ni
une consultation cet été, a expliqué Nadine Girault, ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
Cette dernière s'est exprimée lundi matin devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Questionnée par Michel Leblanc, le président de la CCMM, Nadine Girault a rejeté l'idée d'accueillir annuellement 60 000 immigrants permanents au Québec.
Les seuils ne seront pas de 60 000. On a déjà une planification en place. On va continuer cette planification.
Pourtant, fin avril, le gouvernement Legault avait ouvert la porte à une révision de sa stratégie concernant l'immigration. Il s'agit d'un incontournable
, avait clamé le ministre du Travail, Jean Boulet, devant le milieu des affaires, en évoquant des avancées [à] faire
.
En entrevue à Radio-Canada, Nadine Girault, elle-même, avait dit travailler sur une nouvelle planification triennale
pour répondre aux besoins économiques du Québec
.
Initialement, le plan actuel d'immigration se termine en 2022. Celui-ci devait être devancé
, avait-elle confié, tout en promettant une consultation.
Mais Québec a désormais changé d'opinion.
On avait peut-être pensé [le] faire plus tôt que prévu
, a-t-elle reconnu lundi, avant d'évoquer des discussions avec le gouvernement fédéral.
Avec toutes les stratégies qu'on est en train de discuter [...], on a décidé qu'on ne fera pas de consultations cet été. À la place, on veut vraiment se positionner puis s'occuper des priorités
, a mentionné la ministre Girault, en parlant notamment des négociations avec l'équipe de Justin Trudeau sur le volet des travailleurs étrangers temporaires.
Vous allez voir le milieu des affaires [vous] lancer des messages très clairs
, lui a rétorqué Michel Leblanc.

Nadine Girault, la ministre de l'Immigration, a surpris le milieu des affaires en affirmant qu'il n'y aura finalement aucune consultation publique pour la révision des seuils d'immigration cette année.
Photo : Radio-Canada
Cette annonce intervient quelques jours après la fin de la session parlementaire. À cette occasion, le premier ministre François Legault avait critiqué, sur Twitter, la position du Parti libéral, qui veut qu'on augmente le nombre d'immigrants
.
La CAQ pense que le Québec a déjà atteint sa capacité d'intégration.
Début mai, le chef caquiste avait également fait la promotion d'une immigration choisie, bien payée, qui permettrait d'augmenter le salaire moyen au Québec.
Devant le Conseil du patronat du Québec, le premier ministre avait avoué avoir un problème
avec les immigrants qui gagnent moins de 56 000 $
.
Un rattrapage néanmoins prévu
Même si aucune hausse sensible des seuils d'immigration n'est dans les cartons du gouvernement Legault, Québec prévoit accueillir 7000 résidents permanents supplémentaires cette année. Ils s'ajouteraient au plan actuel, qui prévoit l'arrivée, d'ici la fin décembre, de 44 500 à 47 000 immigrants.
Il ne s'agit cependant pas de nouvelles personnes sélectionnées, mais d'immigrants qui n'ont pu arriver l'an passé en raison de la pandémie. En 2020, environ 25 200 résidents permanents ont été admis au Québec, alors que le gouvernement en prévoyait entre 43 000 et 44 500.
À l'heure actuelle, pour 2022, Québec compte admettre entre 49 500 et 52 500 immigrants.
On regarde [...] ce qu'on peut faire de plus
, a précisé Nadine Girault, tout en précisant que l'immigration, même si elle est très importante dans le cadre de la pénurie de main-d'œuvre
, n'est pas l'unique solution.
On veut attirer plus de jeunes vers les emplois en demande
, a-t-elle soutenu, en parlant d'une requalification de la main-d'œuvre
.