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Le feu de forêt de Chute-des-Passes, un an plus tard

Le 16 juin 2020 débutait un immense feu de forêt dans le secteur de Chute-des-Passes dans le nord du Lac-Saint-Jean. Le brasier de cause humaine a ravagé 50 000 hectares de forêt. Les propriétaires de chalets touchés vivent encore les conséquences de l'incendie.

Vue aérienne du feu de forêt dans le secteur de Chute-des-Passes.

Vue aérienne du feu de forêt dans le secteur de Chute-des-Passes.

Photo : SOPFEU

En plus de milliers d'hectares de forêt, le feu 395, comme l'appelle la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), a ravagé plusieurs dizaines de chalets du secteur de Chute-des-Passes, dont celui de Gaétan Sirois. Le bâtiment construit en famille au fil des années a été complétement réduit en cendres.

En juin, on terminait une deuxième rallonge. On s’apprêtait à aller y passer 15 jours en vacances. Le mardi, ça passé au feu alors qu’on devait s’y rendre la semaine suivante. Notre été a été brisé, raconte-t-il.

Un homme pose devant la forêt.

Gaétan Sirois a vu des années de travail s'envoler en fumée. Le chalet dont il était propriétaire a été incendié en juin 2020.

Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson

Propriétaires depuis 2011, ils avaient investi plus de 75 000 $ sans compter les heures de travail. La famille Sirois a dû patienter près d’un mois avant de pouvoir constater l’ampleur des dégâts.

C’était l’apocalypse, il ne restait plus rien...

Une citation de Gaétan Sirois

On avait une belle remise qui avait des affaires dedans, notre beau poêle à bois, notre belle fournaise, ajoute-t-il. On avait un deuxième étage avec des lits. Le métal était tout rendu en bas. Rien, rien, il ne restait plus rien. Le quatre roues de mon frère et une chaloupe étaient brûlés dans le bois. Rien, rien, il ne restait plus rien. Il ne restait rien de bon.

Une police d’assurance de 85 000 $ couvrait le bâtiment et son contenu intérieur, dont l’évaluation s’élevait à 240 000 $.

Les frères Sirois et leurs conjointes respectives se sont rapidement relevé les manches. Ils ont acheté et rénové un camp forestier en vue d’en faire leur deuxième projet de retraite.

On l’a fait déménager par une compagnie spécialisée. On a tout détruit l’intérieur et on l’a refait. Ça été beaucoup de travail avec la famille et les amis, raconte-t-il.

Même si les Sirois ont rapidement mis en place un nouveau chalet, une chose ne peut être réparée, la nature. Le vert de la végétation a laissé sa place au noir de la calcination.

Il n’y a plus de beaux paysages. C’était entouré d’arbres avec une belle grosse montagne l’autre bord de la montagne. C’était bien vert. Il y avait une plantation d’environ 5 ans, c’était bien vert, ça nous faisait un beau tapis vert. Ce qu'on voit à l’arrière, c’est du brûlé. Une montagne plus loin brûlée. C’est désastreux. Plus rien, se rappelle-t-il.

Des arbres brûlés devant un plan d'eau.

Le coin de paradis de Gaétan Sirois a drastiquement changé depuis le feu de forêt de l'été 2020.

Photo : Avec l'autorisation de Gaétan Sirois

Le plus difficile encore aujourd’hui, pour Gaétan Sirois, c’est de penser que l’origine du brasier est humaine. Il n’arrive pas à comprendre pourquoi des gens ont allumé un feu de camp et l’ont laissé sans surveillance alors que les conditions météorologiques étaient critiques.

Il ne faut pas penser à ce qu’on a perdu. On avait vraiment un beau chalet avec une mezzanine. Les enfants venaient, ils avaient de la place pour dormir. Là, on a beaucoup rapetissé. Il ne faut pas penser à ce qu’on avait avant parce qu’on n’aura pas pareil, c’est certain, mentionne M. Sirois.

Pas la force de recommencer

Voisin de la famille Sirois, Marc Gélinas a lui aussi vu son chalet s’envoler en fumée. Contrairement à ses voisins, il n’a pas eu la force de se lancer dans des travaux de construction. Les dégâts étaient faciles à constater. Il ne restait plus rien.

Un an plus tard, c’est toujours difficile pour celui qui était nouvellement retraité d’y repenser.

Ça me fait un serrement au cœur. J’y étais depuis 22 ans. On en met du temps, de l’énergie et de l’argent. C’est un paysage lunaire. Ce n’est pas très beau, ça va revenir, mais ce n’est pas beau, confie-t-il.

Comme pour plusieurs propriétaires de chalet, la couverture d’assurance n’était pas suffisante. M. Gélinas avoue avoir perdu beaucoup. Il a amélioré le bâtiment, l'ameublement et les électroménagers.

Je n’en connais pas ben ben qui en sortent gagnants. Sur le coup, on se rappelle en gros des choses qu’on avait. C’est après qu’on s’aperçoit de tout ce qui manque, dit-il.

Après avoir visité des chalets dans le secteur de Girardville et près de son ancien site, il a plutôt opté pour un coin sur le chemin Bowater, à proximité de Dolbeau-Mistassini et plus près de sa résidence principale. L'achat d'un chalet lui permet d'en profiter dès maintenant alors qu'une reconstruction l'aurait occupé pendant des mois.

Selon la SOPFEU, 70 % des incendies sont imputables à l’activité humaine. La ZEC des Passes mise donc sur la prévention.

L'indice d'inflammabilité est toujours là. Les utilisateurs réguliers le consultent en passant. Ce ne sont pas les utilisateurs réguliers qui vont poser des gestes imprudents. Nos employés sensibilisent. Nos patrouilleurs sont continuellement sur le terrain. Ils patrouillent l'ensemble du territoire et sensibilisent les gens. Mais avec 1480 kilomètres carrés de territoire, c'est difficile de contrôler tout le monde, mentionne le président de la ZEC des Passes, Donald Pilote.

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