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Un peu plus de liberté pour les résidents des foyers de soins de longue durée ontariens

Un homme en fauteuil roulant, poussé par une femme.

Les résidents des foyers de soins de longue durée de l'Ontario peuvent à nouveau faire des sorties sociales d'une journée ou d'une nuit.

Photo : Evan Tsuyoshi Mitsui

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les résidents des foyers de soins de longue durée de l'Ontario, à l'exception du district de Porcupine, peuvent désormais quitter leurs établissements pour faire des sorties sociales d'une journée ou d'une nuit. La mesure réjouit bien des résidents qui ont été largement isolés de leurs proches au cours de la dernière année.

Monique Mussar avait hâte vendredi de faire une sortie avec sa mère qui habite depuis trois ans au Manoir de pionniers de Sudbury. Elle n’avait pas quitté ce foyer de soins de longue durée depuis l’été dernier.

Il n’y a aucun mot qui peut expliquer [à quel point] on est tous contents, affirmait Monique Mussar avant d’emmener sa mère rendre visite à son frère qui vit dans un autre foyer de soins de longue durée et ensuite lui acheter un cornet de crème glacée.

« Ma mère se sentait comme un animal en cage. Le personnel est fantastique, les soins sont meilleurs, mais être enfermé et ne pas être capable de voir sa famille, c’était très, très difficile mentalement. »

— Une citation de  Monique Mussar, fille d’une résidente d’un foyer de soins de longue durée
Monique Mussar tient la main de sa mère et les deux portent des masques bleus

Monique Mussar (à gauche) effectue une première sortie sociale en près d'une année avec sa mère (à droite) qui réside au Manoir des pionniers à Sudbury.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Grâce aux progrès dans la vaccination des résidents et du personnel des foyers de soins de longue durée, le gouvernement ontarien a assoupli cette semaine les restrictions mises en place dans ces établissements.

Les résidents ont maintenant droit à des sorties sociales d’une journée ou même d’une nuit, et de brèves accolades avec les visiteurs sont désormais permises.

Les contacts étroits sont aussi autorisés lorsque les visiteurs et les résidents sont pleinement immunisés.

Ces mesures font le bonheur de Pauline Ménard, qui réside au foyer Richelieu de Welland.

Je me suis assez ennuyée, je n’aurais jamais cru me sentir aussi seule. Mes enfants m’ont manqué, je leur téléphonais tout le temps pour savoir ce qu’il y avait de nouveau. J’ai hâte de voir ce qu’ils ont mis devant chez nous. Ça va être beau, dit-elle.

« Il est temps, on n’est pas des chiens, on est du monde. »

— Une citation de  Pauline Ménard, résidente du Foyer Richelieu de Welland

Les visites à l'extérieur avaient été autorisées à nouveau vers la fin du mois de mai.

Un post-mortem à faire sur le traitement des aînés

Le directeur général de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) Gilles Fontaine salue lui aussi les assouplissements. Il estime d’ailleurs que certains d’entre eux auraient pu être mis en place plus tôt.

Je pense que quand on va faire un post-mortem sur ce sujet-là, on peut regarder d’un œil critique comment les aînés ont été traités, qu’il y a un certain élément d’âgisme dans toute cette question. Ça fait un an et demi à peu près que certaines personnes n’ont pas pu sortir, souligne-t-il.

« Il y a eu un impact sur la santé mentale des aînés, sur la santé [physique] des aînés et je pense qu’on doit trouver des façons d’ajuster notre approche dans l’avenir si jamais quelque chose comme ça se reproduit. »

— Une citation de  Gilles Fontaine, directeur général de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario
Portrait de Gilles Fontaine.

Gilles Fontaine est le directeur général de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l'Ontario (FARFO).

Photo : Gilles Fontaine

Déception dans le district sanitaire de Porcupine

Les assouplissements ne s’appliquent pas pour l’instant dans le district sanitaire de Porcupine, dans le nord-est de la province, qui n’a pas encore amorcé son déconfinement. 

La région est l’une des plus touchées par la COVID-19 en Ontario depuis plusieurs semaines, avec une moyenne hebdomadaire de cas qui frôle le 40 pour 100 000 habitants. 

Or la grande majorité des nouveaux cas sont recensés dans les régions de Timmins, de la baie James et de la baie d’Hudson. 

Une affiche en bois peint couleur crème avec des lettres rouge et vertes.

Les résidents des foyers de soins de longue durée de la région sanitaire Porcupine, comme le Foyer des pionniers de Hearst, n'ont pas encore droit aux sorties sociales.

Photo : Radio-Canada / Martine Laberge

Lise Boucher, qui vit à Hearst, où il n’y avait qu’un seul cas actif de COVID-19 vendredi, trouve injuste de ne pas pouvoir emmener en sortie sa mère qui vit au Foyer des pionniers, l’établissement de soins de longue durée local.

Je suis vraiment déçue [...], ma mère l’anticipait tellement, elle savait qu’à partir du 9 juin, les visites sociales allaient commencer [...]. Je trouve que c’est beaucoup d’émotions pour elle, elle se sent vraiment emprisonnée depuis un an et plus, fait-elle savoir.

Elle indique qu’elle ne voit pas la logique de la décision, surtout qu’elle veut seulement pouvoir emmener sa mère chez elle dans [sa] cour en arrière, voir les fleurs, et que sa mère, son conjoint et elle-même sont déjà entièrement immunisés.

« Si les sorties sociales étaient encore permises, c’est certain qu’on ne va pas aller [...] là où il y a beaucoup de monde, on veut préserver leur santé. C’est injuste pour nos commerçants ici aussi, on est à 200 km de l’éclosion. »

— Une citation de  Lise Boucher, fille d’une résidente d’un foyer de soins de longue durée

Le député provincial de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin, confirme que plusieurs autres résidents de sa circonscription dans la même situation prennent ça durement.

On a hâte de pouvoir amener nos êtres chers, les sortir de là, de les amener à la maison puis les retourner comme le reste de la province. Ce n'est pas facile, ils ont besoin de chaleur humaine, ils ont besoin de voir leurs familles, explique-t-il.

Guy Bourgouin en conférence de presse à Queen's Park.

Guy Bourgouin est le député de Mushkegowuk-Baie James.

Photo : CHAÎNE DE QUEEN'S PARK

Il a d’ailleurs écrit une lettre à la Dre Lianne Catton pour lui demander d’évaluer la possibilité d’alléger les restrictions dans les secteurs moins touchés de la région sanitaire, comme le demandent d'autres dirigeants des municipalités du corridor de la route 11.

Le Bureau de santé Porcupine n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue à ce sujet vendredi. Mais en conférence de presse jeudi, la médecin-hygiéniste soulignait que la situation demeurait critique dans la région et que la décision de maintenir certaines restrictions n’a pas été prise à la légère et elle est malheureusement nécessaire.

Avec des informations de Camille Gris-Roy

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