Qui sont les victimes de l'attaque de London?

De gauche à droite, les 4 victimes tuées dans l'attaque de dimanche à London : Yumna Afzaal, 15 ans, sa mère, Madiha Salman, 44 ans, sa grand-mère paternelle, Talat Afzaal, 74 ans, et son père, Salman Afzaal, 46 ans.
Photo : Photo fournie par la famille Afzaal
London est en deuil alors que quatre membres d'une même famille ont été tués dans ce que la police considère comme une attaque motivée par la haine. Trois générations sont décédées et une famille de cœur profondément impliquée dans sa communauté a été décimée.
Salman Afzaal, 46 ans, sa femme Madiha Salman, 44 ans, leur fille Yumna Afzaal, 15 ans, et la mère de Salman Afzaal, Talat Afzaal, 74 ans, ont tous été tués après avoir été percutés par un camion noir alors qu'ils se promenaient sur le chemin Hyde Park, dimanche soir, à London.
La violente attaque a laissé le plus jeune membre de la famille orphelin. Le garçon de 9 ans a été grièvement blessé, mais a survécu et repose à l'hôpital. Son rétablissement sera long, indique Steve Williams, le chef de police de London.
Les noms des victimes ont tous été confirmés par des membres de la famille immédiate.
Une leader passionnée
Le cadet de la famille fréquente l'école musulmane de London (London Islamic School). Sa soeur, Yumna, était quant à elle en 9e année à l'école secondaire Oakridge.
Elle avait également étudié à la même école élémentaire que son frère où elle avait conçu et peint une murale dans le sous-sol du bâtiment. Cette œuvre fera désormais partie de son héritage, selon les responsables de l'institution scolaire.
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Asad Choudhary, directeur de l'école musulmane de London (London Islamic School), a d’ailleurs parlé de cette fresque aux parents réunis pour une rencontre virtuelle lundi soir.
[Yumna] a fréquenté cet établissement scolaire et a fait quelque chose d'incroyable. Lorsque j’ai voulu la remercier, elle s'est approchée de moi et m'a dit : "Je dois vous remercier, car vous me donnez l'occasion de laisser un héritage à un endroit que j'aime tant"
, a déclaré M. Choudhary.
À son école secondaire, Yumna devait être nommée représentante des élèves de 10e année au sein de l’Association des étudiants musulmans, souligne la présidente de l'organisation, Hooriya Ansari.
« Je ne la connaissais pas personnellement, mais pour le mandat de l'année prochaine, je devais la recruter. Nous avons vu en elle une leader passionnée. »
Laisser un héritage
La mère de famille, Madiha, avait récemment terminé des études supérieures en génie civil et environnemental. Son profil LinkedIn indique qu'elle souhaitait obtenir un emploi afin de travailler sur des questions géo-environnementales
et contribuer à la remise en état de notre environnement naturel
.
Salman Afzaal, le père, était un homme humble qui était très engagé dans les projets de la mosquée, fait valoir son ami, Danveer Chaudry. Nous étions tous deux originaires du Pakistan, et lorsque je possédais un restaurant, il y venait et nous sommes ainsi devenus de très bons amis. Nous bavardions
, se souvient-il.
« C'était un homme très humble, toujours présent pour la communauté. Quand j'ai appris cette tragédie, mon cœur s’est rempli d’une telle douleur et d’un tel chagrin. »
Guled Mahamoud, président de l'Association somalienne de London, se rappellera du sourire de Salman Afzaal. Tous les jours, ils avaient l’habitude de prier ensemble à la mosquée. C'était une très bonne personne et sa famille était merveilleuse
, raconte-t-il. Il va nous manquer.
Saboor Khan, qui connaissait aussi la famille, dit désormais craindre pour sa communauté. J'ai peur pour mes enfants [...] pour toute personne qui porte le hijab, qui s'habille de manière traditionnelle musulmane
, mentionne-t-il. C'était un acte de terreur et cela a vraiment, vraiment terrorisé notre communauté.
Il lance un cri du cœur aux dirigeants à travers le pays pour qu’une tragédie comme celle-ci ne se reproduise plus. Nous avons besoin que nos politiciens fassent un pas en avant, qu'ils reconnaissent cet acte pour ce qu'il est
, ajoute-t-il.
« Quand on voit tout ce qui se passe, il est très difficile de comprendre comment les gens ne voient pas la gravité de ce problème et le peu de mesures qui sont prises pour y remédier. Il y a des condoléances, puis les choses se calment jusqu'à ce que la prochaine chose se produise. Nous devons agir. »
Nathaniel Veltman, 20 ans, de London, fait face à quatre chefs d'accusation de meurtre au premier degré et d'un chef de tentative de meurtre. La police de London n'écarte pas la possibilité de porter des accusations de terrorisme.
Avec des informations de Colin Côté-Paulette et de CBC