Les bals des finissants autorisés à partir du 8 juillet au Québec
Le reportage d'Hugo Lavallée
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La santé publique du Québec a tranché : les jeunes de secondaire 5 pourront avoir leur bal des finissants. Ceux-ci auront toutefois lieu seulement après le 8 juillet, et devront être organisés à l'extérieur, sous un chapiteau.
Un maximum de 250 participants par bal sera permis.
La date du 8 juillet a été choisie pour permettre à tous les élèves d'avoir été vaccinés depuis au moins deux semaines avant la tenue de leur bal.
Ce qu’on a convenu avec la santé publique, c’est qu’on fait un spécial. Les jeunes vont pouvoir danser ensemble et être à moins d'un mètre
, a précisé le premier ministre, François Legault.
« On fait un spécial sans masque. [...] Les rapprochements de toutes sortes seront permis. »
Selon le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, la situation sanitaire qui ne cesse de s'améliorer permet ce changement, de même que le bon déroulement de la vaccination des jeunes de 12 à 17 ans. Mais il a aussi avoué qu'il avait écouté l’opinion du patient
.
« Pour permettre l’expérience la plus naturelle possible, et compte tenu des sacrifices que les jeunes ont faits, on a accepté. »
Le Dr Arruda a cependant souligné que la tenue d’un bal n’est pas sans risque : On a eu des partys de jeunes au Saguenay, à l’extérieur, qui ont entraîné des cas [de COVID-19], donc ça demeure un risque à gérer.
Il pense tout de même que le risque est minime. Les jeunes ont une meilleure réaction immunitaire que les gens plus âgés. Après 14 jours ou trois semaines après leur première dose, ils seront presque entièrement protégés, à plus de 90 % probablement
, a affirmé le médecin.
Par ailleurs, la remise des diplômes en présence des parents qui devait avoir lieu à l'école pendant les heures ouvrables pourra avoir lieu le soir ou la fin de semaine, et ailleurs qu'en milieu scolaire. Les mesures de distanciation sociale devront cependant être respectées pendant ces cérémonies.
« S’il y en a qui voulaient louer des salles, ça va être possible. »
Stupéfaction
L’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES) a réagi à l’annonce du gouvernement mardi par voie de communiqué, indiquant que les directions d’établissements n’avaient pas été consultées.
« Nous avons appris avec stupéfaction et incrédulité cet après-midi que la tenue de bals de finissants sera possible sans contrainte dans un mois. Les directions d’établissements de Montréal n’ont jamais été consultées à ce sujet. »
Selon l’AMDES, l’annonce du gouvernement pose beaucoup de problèmes pratiques
. L’association a souligné que cette décision inquiète au plus haut point pour la sécurité des élèves
.
En annonçant qu’il est possible de tenir un bal sans contrainte, le premier ministre vient de retourner une énorme pression dans les écoles et sur les directions
, a indiqué l'association, soulignant que la préparation des événements prend du temps et implique de nombreuses personnes.
Dans plusieurs écoles et centres, le nombre de finissants dépasse les 250 jeunes, faudra-t-il organiser plusieurs bals pour satisfaire tout le monde? Nous déplorons vraiment que cette annonce ait été faite sans que nous, les directions présentes au quotidien dans les milieux, ne soyons consultées
, a déclaré l’AMDES.
La fin de l'orange sur la carte des paliers d'alerte?
En plus de cette annonce qui a eu lieu lors d'une conférence de presse pour faire le point sur la pandémie, le premier ministre s’est réjoui une fois de plus de l’amélioration continue de la situation sanitaire et a indiqué que le plan de déconfinement de la province continuerait à se dérouler comme prévu.
Ainsi, dès vendredi, les terrasses des bars situés en zone orange pourront accueillir des clients.
Et lundi, toutes les régions qui se trouvent en zone orange passeront en zone jaune, soit Montréal, la région de Québec, Laval, la Montérégie, les Laurentides, Lanaudière, l’Estrie, l’Outaouais et tous les secteurs du Bas-Saint-Laurent qui sont toujours en zone orange.
Il est aussi prévu que Chaudière-Appalaches passe également au jaune, mais cette région suscite encore quelques inquiétudes
chez la santé publique.
Les nouvelles infections ont commencé à baisser dans cette région, a précisé M. Legault, mais c’est toujours l’endroit où l’on retrouve le plus de cas actifs proportionnellement à la population. C’est pourquoi Chaudière-Appalaches reste en observation.
Si la situation empire, ça va rester en orange
, a-t-il signifié.
En zone jaune, les bars peuvent accueillir des clients à l’intérieur. Les rassemblements à l’intérieur des résidences sont permis pour les membres de deux bulles familiales.
Et à partir du 11 juin, les activités de sport et de loisir supervisées seront permises en groupes allant jusqu’à 25 personnes.
D’autres allégements des mesures sanitaires pourraient être annoncés dans les prochains jours
. Le Dr Arruda a dit travailler avec son équipe à un nouveau jaune et un nouveau vert
. Les règles concernant le port du masque pourraient notamment être simplifiées
.
Objectif vaccinal atteint
Presque 80 % des Québécois de 12 ans et plus ont déjà été vaccinés ou ont pris rendez-vous pour recevoir le vaccin, a fait savoir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.
« On est 5 % de plus que notre objectif. »
Les jeunes de 18 à 40 ans sont toutefois toujours à la traîne. Il faut encore quelque 195 000 prises de rendez-vous pour atteindre le 75 % de personnes vaccinées dans ce groupe d'âge.
Je vous dirais qu’on réussit à en convaincre à peu près 5000 par jour. Si on va à cette vitesse-là, on va avoir atteint le 75 % dans toutes les catégories fin juin, début juillet, pas très loin de notre objectif initial
, note le ministre.
En attente du vaccin Moderna
Christian Dubé est aussi revenu sur les problèmes d'approvisionnement en vaccins Moderna, qui en empêchent plusieurs de modifier leur rendez-vous de deuxième dose.
En effet, depuis mardi, les personnes qui ont d'abord été vaccinées avec Moderna et qui vont sur le site web Clic Santé pour modifier leur deuxième rendez-vous sont prévenues qu'elles devront réessayer en raison du manque de doses de ce vaccin.
Selon Christian Dubé, de nouvelles livraisons de Moderna pourraient arriver aussi vite que la semaine prochaine
, si l’on se fie aux propos du gouvernement fédéral. Il a demandé aux gens concernés d’être patients.
Pour ceux-ci, M. Dubé n’est pas contre la possibilité de recevoir un vaccin Pfizer plutôt que Moderna en deuxième dose, mais a quand même déclaré qu'on aimerait mieux donner Moderna à ceux qui ont reçu Moderna
.
Québec possède par ailleurs une grande quantité de vaccins Pfizer et détient encore de l'AstraZeneca pour ceux qui le désirent.
Mais pour ceux qui ont reçu une dose d'AstraZeneca et qui voudraient recevoir le vaccin Pfizer en deuxième dose, ils devront aussi être patients. M. Dubé a indiqué que pour le moment, la priorité est donnée à ceux qui ont déjà reçu le Pfizer et aux jeunes de 12 à 17 ans.
Le passeport vaccinal
Des annonces concrètes concernant le passeport vaccinal pourraient par ailleurs être faites d’ici quelques semaines
, selon le ministre Dubé, même si des discussions à ce sujet sont encore en cours entre le gouvernement fédéral et les provinces.
On pourrait avoir une première application de notre preuve vaccinale dans un passeport vaccinal pour les voyages à l’étranger
, a-t-il lancé.
François Legault a en partie confirmé cette information.
Pour l’instant, on pense que la grande majorité des Québécois vont avoir eu leurs deux doses à partir de la fin août. Mais il va y avoir des personnes qui auront reçu leurs deux doses fin juillet. Est-ce que ce serait possible de faire un certain tri des personnes qui arrivent de l’étranger?
a-t-il laissé entendre.
La santé publique serait également en train d’établir une liste des autres circonstances où la preuve vaccinale pourrait être utilisée. Selon le Dr Arruda, elle devrait permettre aux personnes complètement vaccinées (deux doses ou une dose et un résultat positif à la COVID-19) d’éviter certaines mesures sanitaires si une autre vague de la maladie devait se déclarer à l’automne.