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Des excuses du pape, pas « la voie à suivre », selon l’archevêque de Toronto

Le portrait d'un homme religieux

Le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto, a accordé une entrevue à la télé de CBC News, dimanche.

Photo : Radio-Canada / CBC News

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto, a déclaré dimanche qu'une mesure « spectaculaire » telle que des excuses formelles de la part du pape ne représente peut-être pas la meilleure façon de faire progresser la relation entre les Autochtones et l’Église.

Je suis sûr qu'il y aura d'autres contacts avec le Saint-Père, mais je ne sais pas si le fait de chercher toujours à faire quelque chose de grand et de spectaculaire est vraiment la voie à suivre, a-t-il déclaré, faisant référence aux demandes d’excuses officielles.

Je pense qu'il vaut mieux procéder étape par étape et travailler avec les gens, a déclaré M. Collins lors d'une entrevue à la télé de CBC News, dimanche.

Je pense que ce qui est beaucoup plus important, c'est le travail au jour le jour, tranquillement, doucement.

Le pape François a rencontré deux cardinaux canadiens samedi. Après la rencontre, il a fait une déclaration depuis son studio de la place Saint-Pierre : Que les autorités politiques et religieuses du Canada continuent à collaborer avec détermination pour faire la lumière sur cette triste histoire et s'engagent humblement sur un chemin de réconciliation et de guérison.

Le pape parle dans un micro dans une fenêtre à très grands volets. Un homme tient son micro.

Le pape François a évoqué la réconciliation dans une déclaration, samedi. (Archives)

Photo : afp via getty images / VINCENZO PINTO

Mais le souverain pontife n'a pas présenté d'excuses formelles ou complètes pour le rôle de l'Église dans le fonctionnement de nombreux pensionnats dans le pays.

La Première Nation Tk'emlúps te Secwépemc de Colombie-Britannique a annoncé le 27 mai avoir découvert les restes humains de 215 enfants enterrés sur le terrain de l'ancien pensionnat de Kamloops.

Selon M. Collins, les excuses présentées par certains évêques catholiques du Canada étaient très, très importantes.

Celui-ci a aussi fait référence aux excuses officielles présentées en 1991 (Nouvelle fenêtre) en conclusion d'une conférence d'organisations catholiques. M. Collins a aussi souligné une déclaration du pape Benoît XVI faite en 2009 dans laquelle il a exprimé sa tristesse face aux souffrances des élèves des pensionnats.

Une demande extrêmement inutile

La question de l'accès aux dossiers reste également un point de friction. Les dirigeants et les chercheurs autochtones ont fait remarquer qu’avoir accès aux dossiers scolaires est nécessaire pour identifier à qui appartiennent les restes humains découverts.

Le premier ministre Justin Trudeau a expressément demandé vendredi que tous les dossiers que l’Église a en sa possession soient remis aux autorités. Le révérend Ken Thorson, chef des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, qui dirigeaient le pensionnat de Kamloops, a déclaré que son ordre travaillait à la numérisation et au transfert de tous les dossiers dont il disposait.

Or, M. Collins a déclaré dimanche qu’une telle demande, de la part de M. Trudeau,  était extrêmement inutile et peut-être mal informée.

Personne, à ma connaissance, n'essaie de cacher des dossiers. Si quelqu'un le fait, il devrait cesser, a déclaré M. Collins. Il a également balayé l'idée que le Vatican lui-même puisse posséder des dossiers supplémentaires.

En entrevue à CBC News, dimanche, Phil Fontaine, ancien chef national de l'Assemblée des Premières Nations, a déclaré être convaincu que le Vatican détenait des dossiers qui n’ont toujours pas été transférés au Canada. M. Fontaine a rencontré le pape Benoît à Rome en 2009 et a mené les négociations sur le règlement juridique en lien avec les pensionnats.

La ministre canadienne des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, s’est dite d’accord avec l'opinion de M. Fontaine. Nous croyons toujours qu'il existe des documents au sein de l'Église catholique. [...] Je pense également que le [cardinal Thomas Collins] doit faire partie du processus, a déclaré Mme Bennett en entrevue dimanche.

M. Fontaine a déclaré qu'il croyait que des excuses du pape étaient encore tout à fait possibles et que les évêques canadiens travaillaient probablement en coulisses pour les obtenir.

Les Canadiens auraient dû nous croire [au sujet des atrocités des pensionnats]. Ils avaient l'obligation et la responsabilité de le faire , a déclaré M. Fontaine.

Celui-ci a ajouté qu’une coopération totale entre les gouvernements canadiens, l'Église et la communauté autochtone était nécessaire. Si cette coopération ne fonctionne pas, des jours encore plus sombres nous attendent.

Avec les informations de CBC News

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