Le député de Bonaventure Sylvain Roy quitte le Parti québécois

Le député de Bonaventure, Sylvain Roy (archives)
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le député Sylvain Roy quitte le Parti québécois pour siéger comme indépendant. Le représentant de la circonscription de Bonaventure, en Gaspésie, évoque une rupture du « lien de confiance » avec son chef.
Récemment, il est arrivé un événement qui a brisé le lien de confiance qui existait entre moi et le chef du Parti québécois. Pour cette raison, j’annonce que je suis dans l’obligation de quitter le caucus du Parti québécois
, a déclaré le député sur Twitter vendredi matin, durant la période de questions à l'Assemblée nationale.
Je siégerai comme indépendant et continuerai de défendre les intérêts des Québécois, des Gaspésiens et des gens de ma circonscription.
Sylvain Roy ne détaille pas l’événement qui a mené à cette rupture entre lui et le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon. Des sources dans son entourage affirment néanmoins qu'il était en réflexion depuis plusieurs mois.
De tous les péquistes siégeant à l'Assemblée nationale, Sylvain Roy était le seul à s'opposer à l'idée d'étendre la loi 101 aux cégeps. Selon ces mêmes sources, cette prise de position de son parti aurait été la goutte de trop
.
Paul St-Pierre Plamondon dit avoir appris le départ de son député sur les médias sociaux. S'il admet qu'il s'attendait à ce départ, il aurait toutefois souhaité que les choses se passent autrement.
On aurait peut-être aimé que ça se fasse avec plus d'élégance et plus de collaboration
, affirme-t-il.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, s'attendait au départ de Sylvain Roy (archives).
Photo : Radio-Canada
Paul St-Pierre Plamondon se dit néanmoins soulagé par cette conclusion, puisque la collaboration était devenue difficile.
On avait depuis plusieurs mois des difficultés à s'accorder, tant sur le plan du fonctionnement dans le caucus que sur le plan des orientations politiques donc c'est un résultat qui ne nous surprend pas. Au quotidien, on avait quelqu'un qui participait peu
, explique-t-il.
Dans plusieurs dossiers, il n'y avait pas de connexion, pas de confiance, il y avait des difficultés avec l'ensemble du caucus, donc pour les collègues ce n'est pas une surprise. C'est accueilli par le caucus comme un débouché à une impasse.
Au Parti québécois, on a des orientations, on entreprend un renouvellement et il y a des gens qui adhèrent, il y a des gens qui adhèrent moins, c'est son choix. On a un plan, on continue. Pour la suite des choses, vous allez voir un Parti québécois solide
, affirme-t-il.
Le chef du PQ assure également que le départ de Sylvain Roy n'aura aucun impact sur les ressources financières du parti.
Plusieurs députés péquistes partagent le sentiment de soulagement exprimé par leur chef, dont le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, et la présidente du caucus du PQ, Véronique Hivon.
Honnêtement, c'est un soulagement parce qu'aussi difficile que ça puisse être de perdre un collègue, il y a eu beaucoup d'événements qui ont brisé le lien de confiance entre Sylvain et le caucus. C'était extrêmement difficile dans les dernières semaines.
J'en étais venue à la conclusion que la seule issue possible, c'était le départ de Sylvain. Évidemment, j'aurais aimé que ça se passe autrement. J'aurais aimé qu'on puisse faire ça de manière consensuelle, un divorce à l'amiable... Sylvain a pris un autre chemin
, explique la députée de Joliette.

Véronique Hivon, présidente du caucus du Parti québécois et députée de Joliette (archives).
Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe
De son côté, la députée de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, se dit attristée du départ de Sylvain Roy, bien qu'elle aussi s'y attendait.
Ça me rendait triste de voir qu'on n'avait plus cette proximité-là, cette façon de travailler ensemble les dossiers de notre région. C'est peut-être la chose qu'il faut, que tout le monde trouve sa zone de confort et si cette zone-là pour Sylvain c'est de quitter le parti, on ne peut que prendre acte de sa décision
, affirme-t-elle.
Méganne Perry Mélançon précise toutefois qu'elle continuera de collaborer avec Sylvain Roy et que son départ n'aura pas d'impact sur la façon dont sont défendus les intérêts de la Gaspésie à l'Assemblée nationale.

La députée de Gaspé, Méganne Perry Mélançon (archives).
Photo : Radio-Canada / Vincent Lafond
Un parti déjà fragilisé
Le départ de Sylvain Roy s'ajoute à celui de Catherine Fournier en juin 2019, après lequel Québec solidaire est devenu le deuxième groupe de l'opposition officielle.
Le député de Rimouski, Harold Lebel, siège également comme indépendant depuis le 15 décembre dernier. Il avait été expulsé du caucus après avoir été accusé d'agression sexuelle. Son procès n'a toujours pas eu lieu, il doit en connaître la date en septembre.
Le Parti québécois ne comptera désormais plus que sept députés en Chambre, soit trois de moins que Québec solidaire. Il en comptait 10 aux élections de 2018.
M. Roy a été élu pour la première fois en 2012. Il avait ravi la circonscription de Bonaventure au Parti libéral. En 2018, il a été réélu avec 39 % des voix, devançant son rival de 10 points de pourcentage.
Il était porte-parole du Parti québécois en matière d’habitation, de pêcheries et de développement régional.
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Avec des informations d'Alex Boissonneault