Comité des langues officielles : Robert Haché sous le feu des critiques

Le recteur de l'Université Laurentienne s'est heurté à un barrage de questions au comité des langues officielles jeudi.
Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le recteur de l’Université Laurentienne Robert Haché a essuyé un barrage de questions de la part de députés qui siègent au comité des langues officielles, lui reprochant sa gestion du dossier linguistique qui découle du processus de restructuration de l’établissement d’enseignement.
Le comité des langues officielles a accueilli M. Haché pour continuer son étude de la situation du soutien fédéral pour les institutions postsecondaires de langue française ou bilingues en situation minoritaire.
Le vice-président du comité, le député fédéral conservateur Steven Blaney, a commencé son allocution en qualifiant la situation à la Laurentienne de gâchis
et a vivement critiqué M. Haché pour sa gestion de la situation.
Le lien de confiance est brisé, M. Haché, la communauté ne croit plus que vous êtes le moteur de la vitalité francophone dans le Nord de l’Ontario
, a ajouté M. Blainey.
M. Haché s’est défendu en affirmant que la situation financière de la Laurentienne nécessitait de prendre des décisions difficiles
et qu’il voulait regagner la confiance de la communauté
.
Le député libéral Paul Lefebvre a quant à lui tenté de poser des questions sur les démarches d’aide qu’a faites M. Haché auprès du gouvernement fédéral, citant notamment la volonté de la ministre Mélanie Joly de vouloir aider la Laurentienne dès décembre dernier.
M. Haché a affirmé avoir été transparent avec tous les partis quant à la situation financière de la Laurentienne
.
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Le député du NPD Charlie Angus a talonné M. Haché au sujet des rencontres qui ont eu lieu entre les dirigeants de la Laurentienne et le gouvernement fédéral.
M. Lefebvre a dit publiquement qu’il n’y avait pas eu de demandes chiffrées claires lors de votre rencontre en décembre dernier [...] il a affirmé que l’étendue de la crise n’avait pas été clairement formulée
, a dit M. Angus au sujet des démarches de M. Haché.
M. Haché affirme avoir fait des démarches auprès des représentants du gouvernement fédéral, pour obtenir n’importe quelle forme d’aide
, il a par contre expliqué qu’il n’a pas fait de demande de manière directe à la ministre Joly.
Le député Alexandre Boulerice, porte-parole en matière de langues officielles au NPD, qui siège lui aussi au comité, croit que les libéraux ont laissé pourrir la situation
.
Peut-être qu'il aurait fallu un dialogue plus proactif entre Mme Joly et M. Haché et peut-être qu'elle aurait dû prendre le téléphone et appeler ses homologues ontariens pour faire avancer le dossier
, explique-t-il.
M. Boulerice a néanmoins affirmé que M. Haché s’est très mal défendu
devant le comité, et déplore que ce soit les francophones du Nord de l’Ontario qui font les frais des coupures à la Laurentienne
.
Le comité des langues officielles va maintenant délibérer afin de produire un rapport qui sera présenté au Parlement au cours des prochains mois.
De l’argent pour l’Université de Sudbury au lieu de la Laurentienne
Des représentants de l’Université de Sudbury ont eux aussi été invités à présenter leur point de vue devant le comité des langues officielles jeudi.
Pierre Riopel, du conseil des régents de l’Université de Sudbury, et Denis Constantineau, porte-parole de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française, sont tous deux parlé du projet d’une université par et pour les francophones dans le Nord de l’Ontario.
La coalition a demandé au gouvernement fédéral de remettre à l’Université de Sudbury les fonds qu’il destine à l’offre de programmes universitaires en français dans le Nord de l’Ontario.
L’objectif est de rapatrier tous les programmes en français offerts à la Laurentienne à l’Université de Sudbury, et ce, dès cet automne.
En procédant à l’abolition de 28 programmes en français en réponse à ses défis financiers le 12 avril dernier, Laurentian University reniait ses engagements envers la francophonie
, a affirmé M. Constantineau.
La coalition a par ailleurs applaudi la volonté de la ministre Joly d’investir 5 millions de dollars pour trouver une solution universitaire par et pour les francophones du Nord de l’Ontario
.