Le SCFP demande de rétablir le climat de travail à Sainte-Angèle-de-Mérici

Le SCFP demande l'intervention de la CNESST pour rétablir le climat de travail à la Municipalité de Sainte-Angèle-de-Mérici.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les employés salariés de la Municipalité de Sainte-Angèle-de-Mérici, demande à ce qu’un climat de travail sain y soit rétabli. Le SCFP demande l’intervention de la Commission des normes, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) dans ce dossier.
Dans une réponse transmise par écrit, la CNESST indique qu’elle a bien reçu une demande d’intervention concernant la Municipalité de Sainte-Angèle-de-Mérici pour des situations qui seraient relatives au harcèlement psychologique.
Le porte-parole régional de la CNESST soutient aussi que cette demande est présentement à l’étude pour déterminer si une intervention doit être menée dans la Municipalité.
Le conseiller syndical au SCFP pour le Bas-Saint-Laurent, Yannick Proulx, soutient que le climat de travail menace l’intégrité psychologique des travailleurs
. Un peu moins d'une dizaine de personnes sont à l'emploi de la Municipalité.
On demande l'intervention immédiate de la CNESST pour compléter une enquête puis amener des recommandations pour s'assurer que nos gens sont capables de travailler dans un climat sain, un climat normal, ce qu'on n'est pas capable d'avoir actuellement
, poursuit-il.
Ça ne va vraiment pas bien à Sainte-Angèle et ça fait plusieurs plusieurs années qu'on a des difficultés, des conflits internes et des chicanes au niveau des conseils municipaux.
Selon lui, ce climat de travail malsain pour les salariés serait lié, entre autres, à des actions semblables à de la microgestion et à de l’ingérence de la part de certains conseillers municipaux dans leur travail.
[Les employés] n'ont plus aucune latitude pour faire leur travail. Ils sont constamment surveillés par des conseillers municipaux
, explique le conseiller syndical.
Il cite notamment l’exemple d’une conseillère qui aurait demandé à un déneigeur de repasser sur certains trottoirs qu’il aurait mal déblayés
.
Dans une entrevue accordée à l'émission Même Fréquence en début de semaine dernière, l'ex-maire Michel Côté a lui aussi parlé d'interventions de la part de conseillers dans le travail de salariés de la Municipalité.
Il y a des conseillers qui vont un peu trop loin. À moment donné, de la gérance, il faut que ce soit fait par la direction générale.
C'est un peu ce qui mène des conflits avec les DG. Et les DG ne restent pas
, poursuit Michel Côté.
Démission de la directrice générale et du maire
La conseiller syndical affirme que le climat de travail s’était amélioré momentanément avec l’arrivée du maire Michel Côté, en novembre 2017.
Yannick Proulx estime que les relations de travail étaient aussi cordiales entre les travailleurs et la directrice générale qui était en poste jusqu’à tout récemment, Annie Fraser.
Par contre, Mme Fraser a remis sa démission il y a deux mois. Elle était en poste depuis environ deux ans.
Elle n'est pas seule à avoir démissionné du poste de directrice générale de Sainte-Angèle-de-Mérici après une courte période.
Depuis 2011, cinq directeurs généraux se sont succédé dans cette Municipalité.
Yannick Proulx du SCFP affirme que le fait qu'aucune personne n'ait encore été choisie pour remplacer Mme Fraser crée des problèmes qui rendent la supervision du personnel et l'imputabilité inadéquate. Ça crée un problème pour la santé et l'intégrité psychologique de nos travailleurs.
L'ex-maire Côté affirme que des candidatures ont été déposées pour le poste de directeur général, resté vacant depuis de nombreuses semaines.
Il explique que la firme Mallette s’occupera d’analyser les candidatures pour que ce processus se fasse de manière indépendante.

Sainte-Angèle-de-Mérici se trouve présentement sans maire et sans directeur général.
Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux
Michel Côté a démissionné de son poste de maire en début de semaine dernière en indiquant que la gestion des conflits entre les conseillers municipaux et les employés de la Municipalité accaparait son temps et l’empêchait de faire avancer la municipalité.
Il soutient, dans l'entrevue accordée à l’émission Même Fréquence que le nombre de conflits s’était accentué depuis le début de l’année. Depuis un an, on n'avance plus. C'est tout le temps des conflits entre les conseillers
, a-t-il soutenu.
Selon l'ex-maire, un agent du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) a rencontré le conseil municipal depuis son départ.
Avant d'être maire de Sainte-Angèle-de-Mérici, M. Côté a été maire de Saint-Donat-de-Rimouski et préfet de la MRC de La Mitis.
L'ex-directrice générale, Annie Fraser, a refusé notre demande d'entrevue.
Un maire par intérim choisi lundi
Un nouveau maire a été choisi par un vote du conseil lors de la séance ordinaire de lundi.
Selon l’article 336 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, lorsque le poste de maire devient vacant moins d’un an avant la tenue des élections municipales générales, il revient au conseil de décréter s’il y aura des élections partielles.
En l’absence d’élection, les conseillers ont 30 jours suivant l’avis de vacances pour élire l’un d’entre eux au poste de maire.
Radio-Canada a joint l'ensemble des six membres du conseil municipal pour leur offrir la chance de s'exprimer sur la situation actuelle. Tous ont décliné nos demandes d'entrevue avant la publication de cet article lundi après-midi.