L’archidiocèse de Vancouver s'excuse auprès des peuples autochtones
L'Église catholique dans son ensemble doit s'excuser, dit pour sa part le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Marc Miller.

L'archevêque Michael Miller présente ses excuses et offre ses condoléances aux peuples autochtones.
Photo : L’archidiocèse de Vancouver
L’archidiocèse catholique de Vancouver présente des excuses aux communautés autochtones pour son rôle dans la gestion de pensionnats et promet de soutenir les survivants dans leur quête de vérité.
L’organisation religieuse a réagi à la découverte des restes de 215 enfants de l'ancien pensionnat autochtone de Kamloops, situé en territoire Tk’emlúps te Secwépemc, en Colombie-Britannique.
Je vous écris pour exprimer mes profondes excuses et mes sincères condoléances aux familles et aux communautés qui ont été dévastées par cette horrible nouvelle
, écrit l'archevêque Michael Miller.
Depuis la découverte des restes, des voix se sont à nouveau élevées pour demander des excuses officielles à l'Église catholique, la seule des églises qui ont dirigé des pensionnats autochtones à ne pas en avoir présenté. L'Église catholique a toujours maintenu que la responsabilité des pensionnats revenait aux diocèses et aux ordres religieux qui les administraient.
L'Église a incontestablement eu tort en mettant en œuvre une politique colonialiste gouvernementale qui a causé des ravages parmi les enfants, les familles et les communautés
, écrit Michael Miller au nom de son archidiocèse, qui était responsable de la région de Kamloops avant la fondation du diocèse du même nom.
Rectificatif :
Une version précédente de ce texte affirmait que la région de Kamloops fait partie de l'archidiocèse de Vancouver. Or, la région relève du diocèse de Kamloops depuis la fondation de ce dernier, en décembre 1945.
L’archevêque promet que ces sentiments s'accompagneront d’actions tangibles favorisant la divulgation de la vérité
.
« La vérité vient avant la réconciliation. »
Pas d’excuses du pape
Le ministre fédéral des Services aux Autochtones, Marc Miller, estime que le pape doit présenter ses excuses aux peuples autochtones pour le rôle qu'a joué l'Église catholique dans le système de pensionnats au pays et qu'il est « honteux » que cela n'ait pas encore été fait.
Des excuses formelles de cette organisation, qui compte plus de 1 milliard d'adeptes dans le monde, figurent parmi les 94 appels à l’action cités par la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
En 2017, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a demandé au pape François de présenter les excuses officielles de l'Église catholique aux victimes des pensionnats autochtones canadiens, ce qu'il n'a jamais fait.
En 2021, Radio-Canada a révélé que des dissensions parmi les évêques canadiens auraient contribué au refus du pape François de venir au Canada présenter le mea-culpa de l'Église catholique.
La Conférence des évêques catholiques du Canada « porte clairement la responsabilité » du refus de l'Église catholique, estime Marc Miller.
Dans un déclaration publiée lundi (Nouvelle fenêtre), la Conférence des évêques catholiques du Canada reconnaît que la découverte récente est tout à fait bouleversante
, sans présenter d'excuses.
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Un rôle dans l'impérialisme culturel
Ken Thorson, membre de la congrégation religieuse qui a administré le pensionnat de Kamloops, a pour sa part réitéré les excuses des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée envers les premiers peuples.
Nous nous excusons pour le rôle que nous avons joué dans l'impérialisme culturel, ethnique, linguistique et religieux qui faisait partie de la mentalité avec laquelle les peuples d'Europe ont rencontré les peuples autochtones
, écrit-il dans une déclaration.
En 1991, les Oblats de Marie Immaculée avaient présenté une lettre d’excuses (Nouvelle fenêtre), reconnaissant notamment les cas de violences sexuelles et physiques dans les pensionnats autochtones.
Le père Thorson promet également de soutenir la communauté dans ses recherches entourant le pensionnat de Kamloops.
L'archevêque Michael Miller assure quant à lui que son organisation sera transparente en ce qui concerne ses archives et dossiers concernant tous les pensionnats. Nous exhortons fortement toutes les autres organisations catholiques et gouvernementales à faire de même.
Les dossiers concernant le pensionnat de Kamloops ont été fournis à la Commission de vérité et réconciliation et resteront disponibles, note-t-il.
Aide et soutien
- Une ligne téléphonique bilingue d'aide aux anciens des pensionnats autochtones et aux personnes touchées par les pensionnats offre du soutien psychologique et fournit des références pour l'obtention d'aides. Elle est disponible 24 heures sur 24, au 1 866 925-4419.
- La Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être (Nouvelle fenêtre) apporte une aide immédiate à tous les membres des peuples autochtones, avec des conseillers sensibilisés aux réalités culturelles, au téléphone (1 855 242-3310) ou par clavardage. De l'aide est également disponible sur demande en cri, en ojibwé ou en inuktitut.
- La Colombie-Britannique propose également deux services de soutien, en anglais. La ligne téléphonique KUU-US est offerte aux membres des Premières Nations, en tout temps, par téléphone, au 1 800 588-8717, ou sur le web, au kuu-uscrisisline.com (Nouvelle fenêtre). L'Indian Residential School Survivors Society, en Colombie-Britannique, offre également une ligne de crise, au 1 866 925-4419.