Planter des arbres dans les champs d’aujourd’hui pour les forêts de demain
Des planteurs s'affairent à planter près de 30 000 arbres dans un champ de Sudbury.
Photo : Radio-Canada / Zacharie Routhier
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’organisme Forests Ontario anticipe une année de plantation fructueuse. Son objectif : reverdir les milieux agricoles non utilisés, de manière à accroître la biodiversité.
Cet été, l’organisation a l’ambition de mettre près de 3 millions d’arbres en terre, dont environ 45 000 dans la région de Sudbury.
C’est dans un champ à une vingtaine de minutes du centre-ville que la majorité des arbres seront plantés.
Les propriétaires Claude et Bernadette Lajoie espèrent ainsi contribuer à leur manière à la lutte contre les changements climatiques.
Claude, il aime ça, les affaires avec l’environnement
, lance Mme Lajoie, sourire en coin.
On a arrêté de fumer, après c’était essayer de mieux manger. Là, je ne veux pas que la température change trop sur la terre,
abonde son conjoint, complice. Dernièrement, il a même installé d’immenses panneaux solaires sur le terrain.
« Moi, c’est la petite Greta Thunberg. Elle dit que la pire affaire, c’est de savoir ce qu’on devrait faire, pis de ne rien faire. Moi aussi je pense ça. »
Le couple, qui habite la même maison depuis une quarantaine d'années, a longtemps élevé des bœufs dans leurs pâturages. Bientôt, ils espèrent pouvoir marcher parmi les arbres avec leurs enfants.
C’est pourquoi ils ont contacté Conservation Sudbury, qui gère les plantations dans la région pour Forests Ontario. Ce dernier s'acquitte de 75 % à 90 % des coûts de reforestation.
L’objectif du projet cadre bien avec la vision de Claude et Bernadette Lajoie, explique Jamée Bergeron, spécialiste des ressources en eau pour l’organisme.
« Il y a tellement de terres de fermes qui ne sont plus utilisées maintenant. On essaie d’aider les propriétaires à transformer ces sites en forêt, afin qu’ils puissent séquestrer du carbone et créer de nouveaux habitats pour la biodiversité. »
Années difficiles
L’initiative, qui a débuté en 2008, vise à planter 50 millions d’arbres dans la province. Forests Ontario estime avoir parcouru plus de la moitié du chemin. Toutefois, les deux dernières années se sont avérées plus complexes que prévu.
En 2019, la province, qui finançait le projet, s’est retirée quelques mois avant le début de la saison de plantation. Le gouvernement fédéral a pris le relais peu après.
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Puis, en 2020, la pandémie a compliqué les opérations. Le gouvernement de l’Ontario a toutefois reconnu la plantation d’arbres comme un service essentiel.
Les semis d'arbres sont assez périssables et doivent être plantés rapidement après leur sortie de la pépinière. On se doit de suivre une démarche minutieuse
, explique Rob Keen, forestier professionnel agréé et PDG de Forests Ontario.
Se dépasser pour la biodiversité
Avec l’aide d’une compagnie de plantation d’arbres contractuels, Conservation Sudbury procédera à la reforestation de quatre terrains de la région. Chez les Lajoie, ils plantent un mélange d'épinette blanche et de pin rouge.
Karman Tait, chef de l'équipe des planteurs d’arbres de Brinkman Reforestation, est fier du travail qu’il accomplit.
Le travail qu’on fait ici, c’est de la reforestation écologique, pour limiter les changements climatiques
, dit-il. Il souligne qu'a contrario, la plupart du travail de reforestation au Canada vise à planter des arbres dans les sites de coupes.
« C’est très valorisant et ça apporte beaucoup de satisfaction pour quiconque prenant part au processus. »
En terminant, le jeune planteur rappelle que le plantage d’arbre est d'abord et avant tout une affaire de dépassement de soi. C’est se pousser au maximum, et voir jusqu'où notre esprit et notre corps peuvent se rendre
, conclut-il.