•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des survivants de pensionnats autochtones témoignent de la douleur qui les habite

Plus de 150 000 enfants ont été forcés de fréquenter ces pensionnats au Canada.

Eddy Charlie.

Pour aider, les gens doivent d’abord écouter, dit Eddy Charlie.

Photo : Eddy Charlie/Facebook

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Il y a 50 ans qu'Eddy Charlie a quitté le pensionnat autochtone de Kuper Island, au large de l’île de Vancouver, mais la douleur ressentie lorsqu’on l’a forcé à s’y rendre l'a accompagné toute sa vie.

Pour panser ses blessures, il s’est tourné vers l’alcool, ce qui alimentait sa colère et détruisait ses relations avec sa communauté et sa famille.

Alors que la découverte des restes de 215 enfants au pensionnat de Kamloops bouleverse le monde entier, de nombreuses personnes cherchent à venir en aide aux Autochtones blessés. Pour aider, les gens doivent d’abord écouter, dit Eddy Charlie.

« Je veux simplement que les gens s'assoient et entendent l'histoire des pensionnats, sans essayer de répondre. »

— Une citation de  Eddy Charlie, survivant des pensionnats autochtones
Une photo d'archives des élèves des pensionnats autochtones dans une salle de classe.

Plus de 150 000 enfants ont été forcés de fréquenter des pensionnats autochtones.

Photo : Radio-Canada / Archives de l'Église anglicane Old Sun/Commission de vérité et réconciliation

Nous voulons que les gens entendent notre histoire. Ce n'est pas une légende. Ce n'est pas un roman de Stephen King. C'est vraiment arrivé à 150 000 enfants.

Entre les années 1870 et la fermeture du dernier pensionnat, en 1997, plus de 150 000 enfants métis, inuit et membres de Premières Nations ont été forcés de fréquenter des pensionnats au Canada.

Bannière-image du dossier.

La Commission de vérité et réconciliation du Canada estime que plus de 4100 enfants y sont morts et que de nombreux autres n’ont pas été identifiés ou ont été portés disparus.

Ce qu'on nous a fait, la violence physique, la violence psychologique et la violence sexuelle, a suscité tellement de colère et de honte que nous avons peur de parler de ce qui s'est passé.

« Aucun homme ne veut parler des choses que les prêtres leur ont fait quand ils étaient enfants. »

— Une citation de  Eddy Charlie, survivant des pensionnats autochtones

Traumatismes

Clayton Peters n’a jamais osé raconter son histoire, jusqu’à aujourd’hui. Survivant du pensionnat de Kamloops, qu’il a été forcé de fréquenter en 1967, il s’est lui aussi tourné vers l’alcool pour atténuer la douleur. J'ai été triste toute ma vie, dit-il.

Dans un entretien avec La Presse canadienne, il a révélé certains des mauvais traitements que d’autres enfants et lui ont subis.

Ils ont été battus, agressés sexuellement, forcés de se frotter avec du détergent pour enlever le brun de leur peau, on leur lavait la bouche avec du savon s’ils parlaient leur langue et on leur refusait l’accès à des médicaments lorsqu’ils en avaient besoin.

Les gens disent que ce tous les enfants n'ont pas été traumatisés. C'est n'importe quoi. Le fait qu'on a retiré 150 000 enfants de leur foyer, c'est le tout premier traumatisme, dit Clayton Peters.

Avec les informations de Courtney Dickson

Aide et soutien

  • Une ligne téléphonique bilingue d'aide aux anciens des pensionnats autochtones et aux personnes touchées par les pensionnats offre du soutien psychologique et fournit des références pour l'obtention d'aides. Elle est disponible 24 heures sur 24, au 1 866 925-4419.
  • La Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être (Nouvelle fenêtre) apporte une aide immédiate à tous les membres des peuples autochtones, avec des conseillers sensibilisés aux réalités culturelles, au téléphone (1 855 242-3310) ou par clavardage. De l'aide est également disponible sur demande en cri, en ojibwé ou en inuktitut.
  • La Colombie-Britannique propose également deux services de soutien, en anglais. La ligne téléphonique KUU-US est offerte aux membres des Premières Nations, en tout temps, par téléphone, au 1 800 588-8717, ou sur le web, au kuu-uscrisisline.com (Nouvelle fenêtre). L'Indian Residential School Survivors Society, en Colombie-Britannique, offre également une ligne de crise, au 1 866 925-4419.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...