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Pensionnats autochtones : miser sur l'éducation pour faire progresser la réconciliation

Six Autochtones lors d'une cérémonie en l'honneur de la vérité et de la réconciliation à l'occasion de la Journée nationale des peuples autochtones.

La Journée nationale des peuples autochtones se tiendra le 21 juin, date du solstice d'été.

Photo : La Presse canadienne / Chad Hipolito

  • Zoé Le Gallic-Massie

Alors que débute, le 1er juin, le Mois national de l’histoire autochtone, et dans les suites de la découverte de restes d'enfants dans un ancien pensionnat autochtone, une Autochtone et son fils parlent de leur façon de faire progresser la réconciliation. La clé, disent-ils, est l’éducation auprès des jeunes, des adultes et de l'entourage.

Selon la conseillère en éducation autochtone de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR), Bobbie-Jo Leclair, la découverte des restes de 215 enfants à Kamloops, en Colombie-Britannique, représente un vecteur pour sensibiliser les enfants.

Les élèves ont besoin d’entendre toute cette histoire, même si c’est une histoire qui n’est pas confortable, souligne-t-elle.

Bobbie-Jo Leclair, conseillère en éducation autochtone de la Division scolaire Louis-Riel.

Bobbie-Jo Leclair, conseillère en éducation autochtone de la Division scolaire Louis-Riel.

Photo : Bobbie-Jo Leclair

Pour comprendre la réalité des Autochtones, il faut comprendre leur histoire, estime toutefois Mme Leclair.

Le destin tragique des victimes de pensionnats pour Autochtones

Consulter le dossier complet

Une femme autochtone se recueille près de souliers d'enfants déposés sur des marches en ciment.

Qu’est-ce qui était ici [au Canada] avant l’arrivée des colonisateurs? demande Bobbie-Jo Leclair. Il y avait une vie. C’est cette vie qui doit être enseignée dans les salles de classe, dit-elle.

Les enseignants doivent aussi apprendre

À la DSLR, la conseillère en éducation autochtone travaille avec un conseil composé de huit grands-mères et grands-pères autochtones de différentes Premières Nations. Les membres appuient les enseignants dans leur démarche avec les élèves.

Les aînés du conseil transmettent, en autres, des connaissances par rapport à différentes traditions comme la cérémonie de purification, qui consiste à faire brûler dans un bol des plantes médicinales provenant de la terre.

Une culture à partager

Aidan Wrigley est le fils de Bobbie-Jo Leclair. Élève de 11e année au Collège Jeanne-Sauvé, il connaît la plupart des cérémonies autochtones. L'adolescent de 17 ans aime bien en parler avec d'autres. Surtout avec les personnes que je rencontre, elles me posent plus de questions, note-t-il.

Aidan Wrigley discute donc de ses apprentissages culturels, comme celui de la hutte à sudation. Lors des cérémonies de purification, l’eau est versée sur des pierres très chaudes pour créer une vapeur presque suffocante.

Aidan Wrigley n’a jamais vécu de racisme explicite de la part de ses camarades de classe. Toutefois, il lui arrive de devoir expliquer sa culture, en raison d'un manque de compréhension à cet égard. À la pêche, je n’ai pas besoin de permis, alors je dois expliquer pourquoi, mentionne-t-il à titre d’exemple.

La réconciliation : un progrès à petits pas

Bobbie-Jo Leclair estime que la génération d’aujourd’hui est beaucoup plus courageuse. Elle note d’ailleurs un progrès vers la réconciliation depuis les deux dernières années.

Aujourd’hui, je vois des enfants qui sont non-autochtones et qui veulent parler [de l’histoire des Autochtones], qui veulent en discuter avec leurs parents, qui veulent faire un changement pour que ces choses [comme les pensionnats] n’arrivent plus jamais.

Une citation de Bobbie-Jo Leclair, conseillère en éducation autochtone de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR)

Mme Leclair encourage les parents, les enseignants et les adultes à laisser les enfants s’exprimer sur l’histoire des Autochtones. Si les enfants s'interrogent, elle suggère de leur demander : Qu’est-ce que vous pensez qu’on devrait faire?


Un soutien est offert à toute personne touchée par les effets persistants des pensionnats autochtones et à ceux déclenchés par les récentes découvertes. L'Indian Residential School Survivors Society peut être contactée sans frais, au 1 800 721-0066.

Une ligne de crise nationale pour les pensionnats autochtones a été mise en place pour fournir du soutien aux anciens élèves et aux personnes touchées. On peut accéder aux services de soutien psychologiques de crise en appelant la ligne de crise nationale 24 heures sur 24, au 1 866 925-4419.

  • Zoé Le Gallic-Massie

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