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Des éducateurs craignent que la réforme scolaire ne menace des programmes culturels

Greg McFarlane sourit devant l'école Templeton.

La fiduciaire de la Division scolaire Seven-Oaks, Greg McFarlane, craint que la réforme de l'éducation ne menace des programmes qui font partie de l'identité de certaines écoles.

Photo : Radio-Canada / John Einarson

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

À Winnipeg, des représentants du secteur de l’éducation redoutent que le projet de loi 64, qui prévoit une réforme de l'éducation publique au Manitoba, ne mette en péril les programmes culturels propres à certaines divisions scolaires.

Cours d’ojibwé, d’ukrainien ou encore programme de danse bhangra : de nombreuses initiatives mises en place par les divisions scolaires pourraient ainsi être abandonnées, craint le fiduciaire de la Division scolaire Seven Oaks, Greg McFarlane.

Le projet de loi 64 prévoit d'abolir les divisions scolaires anglophones et de centraliser la prise de décision entre les mains du gouvernement. Ainsi, Winnipeg n'aurait plus qu'un parent qui pourrait conseiller la province sur les besoins des élèves.

Ils ne feront peut-être pas de ces programmes une priorité pour [la partie de la ville couverte par la division Seven-Oaks], indique Greg McFarlane. Alors, tout le travail et les progrès qu’on aura faits jusqu'à présent seront entre les mains d'une personne.

Le nord de Winnipeg a connu une forte hausse de nouveaux arrivants depuis 2006, d’après le recensement de 2016. C’est le cas notamment de populations en provenance des Philippines et d’Asie du Sud, dont la proportion a plus que doublé pendant cette période. Elles représentent respectivement près de 30 % et de 19 % de la population de cette zone.

Des programmes qui font l’identité des écoles

La Division scolaire Seven_Oaks est fière de ses programmes qui mettent en valeur les cultures variées de ses élèves, soutient Greg McFarlane.

C’est notamment le cas du programme bilingue anglais-philippin proposé par Ron Escala, à l’École communautaire Arthur E.-Wright. Cette année, 32 élèves y sont inscrits, de la 1re à la 3e année. L’année prochaine, il y en aura 40.

Isabel et Anabel Sarmiento, des jumelles de 8 ans, expliquent que cette classe leur permet de continuer à communiquer avec leur famille, dont la majeure partie se trouve aux Philippines.

C'est pour cela que j’aime ce programme, dit Isabel Sarmiento. Je peux les aider à ne pas avoir de difficultés à parler anglais.

Incertitudes sur le financement

La principale de l’École Templeton, Michelle Jean-Paul, se questionne sur le pouvoir du conseil des parents, prévu par le projet de loi 64, au sujet du financement de ces programmes originaux.

Elle redoute que sa division scolaire ne perde ses spécificités, comme les célébrations pour la fête de l’Indépendance des Philippines ou les cours de gigue.

Je ne sais pas si les parents sont conscients que ce sont des choix, déplore Michelle Jean-Paul. Je pense qu’ils font partie de notre identité comme école.

Ma crainte, c’est qu’on revienne à un système scolaire qui soit moins accueillant pour les enfants qui viennent de milieux différents de ceux pour lesquels le système scolaire traditionnel a été fait, ajoute-t-elle.

Projet de loi repoussé à l’automne

Le ministre de l’Éducation, Cliff Cullen, soutient que la province prend en compte l’avis des communautés par le biais de forums et de conseils consultatifs pour s’assurer que les priorités des écoles locales sont prises en compte dans cette réforme.

L’attention sera donnée pour s’assurer que les élèves sont reflétés et respectés dans leurs espaces éducatifs, a-t-il indiqué par courriel.

En mars, le Nouveau Parti démocratique a annoncé qu’il repousserait le projet de loi 64, qui ne fera pas l'objet d'une deuxième lecture avant l’automne.

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