Les agents de services correctionnels manifestent à Amos
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À l'instar de leurs collègues de Roberval, Sorel et New Carlisle, les agents de la paix en services correctionnels d'Amos ont manifesté aujourd'hui.
Photo : Radio-Canada / Martin Guindon
Sans contrat de travail depuis plus d’un an, les agents de services correctionnels ont manifesté tôt lundi matin devant l’établissement de détention d’Amos pour réclamer de meilleures conditions.
Ils étaient une trentaine à brandir les affiches, faire du bruit et attirer l’attention en bordure de la route 111 dès 7h. En tout, ils ont été une soixantaine à participer à la manifestation avec le changement de quart à 8h. Les agents amossois ont été imités par leurs collègues de Roberval, Sorel et New Carlisle.
On est sortis aujourd’hui pour une bonne raison, on a une table de négos aussi ce matin. Nous ce qu’on veut, c’est que l’employeur nous reconnaisse au niveau de notre travail. On veut un rattrapage salarial en lien avec l’Ontario et les fédéraux et on veut surtout qu’il s’occupe du climat de travail qui est malsain dans nos centres de détention. L’employeur fait peu d’accompagnement des travailleurs, il s’occupe surtout des incarcérés
, affirme Michel Désourdie, premier vice-président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSC-CSN).
Un rattrapage important
Les agents québécois accusent un retard salarial de 20% sur leurs confrères provinciaux ontariens et fédéraux, bien qu’ils estiment effectuer le même travail. C’est l’un des principaux points sur lesquels achoppent les négociations.
C’est sûr que ça accroche après le COVID, on est tous conscients de ça. Mais il reste que l’économie passe par les travailleurs. Si on donne de meilleurs salaires aux travailleurs, automatiquement, ils vont plus dépenser dans la société, et ça va revenir. C’est bon pour l’économie, l’augmentation de salaire
, insiste Michel Désourdie.
Le syndicat estime que de meilleures conditions permettraient aussi d’attirer et de retenir plus d’employés, surtout dans une région comme l’Abitibi-Témiscamingue où il faut rivaliser avec les conditions de travail dans les mines. Il manque plus de 400 agents de services correctionnels au Québec, dont 25 à Amos. Cette situation entraîne beaucoup d’heures supplémentaires, ce qui épuise les travailleurs.
L’appui de la population
Par ailleurs, Michel Désourdie affirme que le gouvernement ne semble pas prendre ces négociations très au sérieux. Ça négocie, mais il n’y a pas de mandat au niveau salaire à la table. On est encore dans le normatif, ça n’avance pas comme on voudrait. On verra pour la suite. D’autres centrales ont commencé à régler. Ça peut aller vite. Est-ce que ce sera avant le 14 juin, quand l’Assemblée nationale va fermer pour l’été? On est ouverts à négocier, mais on ne veut pas accepter n’importe quoi par exemple. Les offres qui étaient sur la table, on n’acceptera pas ça
, fait valoir Michel Désourdie.
Ce dernier ajoute que les agents de services correctionnels jouissent de l’appui de la population. Les gens reconnaissent qu’on a un travail difficile et qu’ils ne seraient peut-être pas prêts à faire notre travail. On veut que l’employeur le reconnaisse aussi, et mette l’argent et les solutions sur la table
, insiste Michel Désourdie, en s’appuyant sur les résultats d’un sondage commandé par le syndicat à la firme Léger.