COVID-19 : une hausse des cas à venir cet automne, prévoit l'INSPQ

Le reportage de Véronique Prince
Photo : Radio-Canada / Jean-Claude Taliana
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les données sur l'essoufflement de la pandémie de COVID-19 sont encourageantes, affirme l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), mais l'organisme soutient que si la population ne se fait pas très largement vacciner, ou si un nouveau variant prend de l'ampleur, une quatrième vague pourrait déferler sur le Québec cet automne.
Selon une nouvelle modélisation épidémiologique rendue publique vendredi, au moment où s'amorce le déconfinement provincial, le maintien de la tendance baissière du nombre de nouveaux cas est tributaire non seulement de la vaccination de la population, mais aussi du respect des mesures sanitaires associées aux différentes étapes du déconfinement.
Si le nombre de contacts sociaux augmente trop fortement, il est à prévoir que le nombre de cas de COVID-19 repartira à la hausse, indiquent les spécialistes dans le document.
Les projections sont encourageantes d'ici la fin de l'année scolaire et pour l'été si les gens ont une bonne adhésion au plan de déconfinement et que l'on atteint une couverture vaccinale élevée. Toutefois, nous ne sommes pas à l'abri d'une recrudescence des cas tant qu'on n'a pas atteint une couverture vaccinale élevée parmi tous les groupes d'âge
, estime ainsi Marc Brisson, collaborateur à l'INSPQ et professeur à l'Université Laval.
La campagne de vaccination a déjà été plus qu'efficace chez les 46 ans et plus : les projections de l'INSPQ évoquent, au pire, un taux de vaccination de 80 % de cette partie de la population.
C'est cependant chez les 12 à 45 ans que la situation pourrait être plus inquiétante. En effet, les estimations les plus pessimistes contenues dans le document font état d'un taux de vaccination d'à peine 50 %, soit bien en deçà des 75 % nécessaires pour atteindre le statut d'immunité de groupe.
Les projections dites « réalistes » et « optimistes » pour cette même tranche de la population font cependant état de l'atteinte de cette immunité de groupe.
À lire aussi :
Respecter les mesures
Si la population se déconfine trop rapidement, mettent en garde les chercheurs de l'INPSQ, une hausse marquée du nombre de contaminations est à prévoir pour juillet.
La situation empire fortement si la population ne respecte plus les mesures sanitaires, et qu'elle ne va pas non plus se faire vacciner : dans ce cas, il y aurait non seulement un pic d'infection en juillet, mais aussi une possible véritable quatrième vague, qui frapperait durement le Québec en octobre.
Il est impossible de savoir s'il y aura une quatrième vague
, souligne ainsi la Dre Jocelyne Sauvé, vice-présidente aux affaires scientifiques à l'INSPQ. Mais pour l'éviter, il faut adhérer aux mesures de déconfinement et se faire vacciner.
On n'est pas complètement sortis du bois; il faut aller se faire vacciner.
Et même une fois que les mesures sanitaires seront levées, poursuit la Dre Sauvé, le virus sera toujours présent dans la communauté.
Fait à noter, l'INSPQ a préparé ses projections en tenant compte de la souche originelle du virus de la COVID-19, ainsi que de l'effet du variant britannique. Le variant indien, lui, n'a pas servi de référence, puisqu'il ne circule pas de façon importante au Québec pour l'instant.
Si jamais cela devenait le cas, la modélisation serait modifiée, assure l'INSPQ.
Seuls 25 cas de variant indien ont été détectés au Québec pour le moment.
Vendredi, la santé publique du Québec recensait 419 nouveaux cas de COVID-19, ainsi que trois décès supplémentaires. Quelque 5 306 336 doses de vaccin ont été administrées depuis le début de la campagne de vaccination.