Les surdoses mortelles ont plus que doublé chez les Autochtones en C.-B.

En 2020, 1716 personnes sont mortes d'une surdose en Colombie-Britannique.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La régie de santé des Premières Nations de la Colombie-Britannique affirme que les Autochtones ont compté pour près de 15 % des surdoses mortelles de drogue illicite dans la province en 2020, alors qu’ils représentent 3,3 % de la population.
Parmi les 1716 personnes mortes par surdose l’an dernier, 254 étaient des Autochtones, un bond de 119 % par rapport à 2019, a indiqué jeudi la médecin en chef adjointe de la régie, Nel Wieman.
Le taux de mortalité a commencé à augmenter à la suite de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire en raison de la pandémie, a-t-elle expliqué. Nous continuons à perdre plus de personnes à cause de la crise des drogues toxiques en Colombie-Britannique qu’à cause de la COVID-19.
Elle déplore que le problème ne reçoive pas l’attention qu’il mérite
.
Nous devons changer la manière d’en parler et travailler ensemble pour remédier à la stigmatisation qui entoure l’usage des drogues toxiques et les utilisateurs de ces drogues
, a affirmé la Dre Wieman.
En tout, le nombre de surdoses mortelles est passé de 984 en 2019 à 1716 en 2020 en Colombie-Britannique, une hausse de 74 %.
Les femmes autochtones ont été particulièrement touchées l'an dernier : elles ont représenté 32 % des morts par surdose chez les Autochtones, un taux deux fois plus élevé que celui des femmes non autochtones.
À lire aussi :
Faciliter l'accès aux traitements
Selon la Dre Wieman, le racisme systémique dans le domaine de la santé dans la province constitue une barrière dans l’accès à des traitements pour la dépendance et les problèmes de santé mentale qui soient sécuritaires sur le plan culturel pour les Autochtones.
Les membres des Premières Nations souffrent souvent de traumatismes générationnels et d’autres traumatismes qui résultent d’un haut niveau de détresse, a-t-elle affirmé. Lorsque cette détresse devient intolérable, les personnes se tournent parfois vers l’usage de drogues.

La Dre Nel Wieman est médecin hygiéniste en chef adjointe de la régie de santé des Premières Nations de la Colombie-Britannique.
Photo : Maggie MacPherson/CBC
La régie de santé a mis sur pied et élargi l’accès à des traitements et à des services de guérison, et soutenu une meilleure disponibilité de solutions de rechange aux opioïdes, comme la méthadone.
La Dre Wieman a ajouté que l’organisation avait lancé des programmes d’aide virtuels lorsque, au début de la pandémie, des centres de prévention des surdoses ont cessé d’offrir des services ou les ont diminués de manière importante.
La médecin-hygiéniste en chef de la province, Bonnie Henry, a rappelé que la province permet maintenant à certaines infirmières de prescrire des drogues sûres pour les personnes à risque.
C’est quelque chose que nous développons, a-t-elle affirmé, jeudi. Ce n’est pas suffisamment disponible dans la province. Donc, c’est une chose sur laquelle nous travaillons et continuerons de travailler.
Avec les informations de La Presse canadienne