75e anniversaire de CKSB : les souvenirs d'Ernest Drouin

L’ancien technicien de CKSB, Ernest Drouin, montre une photo prise dans les années 70, lors du déjeuner aux crêpes de l'École Précieux-Sang animé par CKSB durant le Festival du Voyageur.
Photo : Radio-Canada / Patrick Foucault
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Ernest Drouin se remémore avec tendresse la mise en ondes de CKSB, il y a 75 ans de cela, le 27 mai 1946 à 18 h.
Je me souviens avec plaisir [...] de l’ouverture ce soir-là, fait part M. Drouin, ancien technicien à CKSB. Le son des cloches de la cathédrale, puis l’ouverture avec Henri Bergeron et la chorale.
À l’époque, les mots de l’animateur emblématique de Radio-Canada, Henri Bergeron, lancent la première radio francophone de l’Ouest canadien, CKSB St-Boniface.

L'animateur manitobain, Henri Bergeron, devenu plus tard très populaire à Radio-Canada (archives)
Photo : Radio-Canada
Lors de cette journée, la tâche qui incombe à Ernest Drouin est significative. J’étais le technicien responsable d’un drame qui contait l’histoire de la fondation de la station.
Appelée C’est toute une histoire, la pièce de théâtre sonore était jouée par les comédiens de la troupe du Cercle Molière.

Extrait de l'émission « C'est toute une histoire » diffusée le 27 mai 1946, une dramatisation qui explique la création de CKSB. (archives)
Photo : Société historique de Saint-Boniface
Avec toutes les répétitions, je connaissais le drame par cœur
, affirme M. Drouin.
Une soirée historique pour tous les francophones de l’Ouest canadien qui s’est déroulée sans accroc selon lui. C’était parfait!
, assure Ernest Drouin, retraité depuis 1988.
Il chérit les précieuses années passées à CKSB. Je m’y suis fait de bons amis et j’ai de très bons souvenirs.

De gauche à droite : Roger Larivière, Marc Rémillard, Ernest Drouin (archives)
Photo : Radio-Canada
Faire vivre la langue
Ernest Drouin raconte avoir eu la chance de vivre de belles expériences. Il se souvient particulièrement d’un projet transfrontalier. À deux reprises par an, on allait au Minnesota et au Dakota du Nord pour donner la parole aux francophones. Souvent, c’était des personnes de descendance française.
Selon lui, l'existence des médias francophones dans les communautés minoritaires est absolument primordiale.
Ça garde la langue vivante. [...] Et les auditeurs veulent avoir une variété de commentaires sur l’actualité.
Il faut cultiver la variété, présenter des points de vue différents du point de vue américain.
Le son, un amour de toujours
La passion d’Ernest Drouin pour la radio ne date pas d’hier.
J’étais très jeune, dans les années 30, quand une de mes voisines a acheté une radio tombstone (NDLR appelée "pierre tombale" en raison de sa forme). Je m’asseyais sur le trottoir devant sa fenêtre et j’écoutais la musique qui venait d'Angleterre. Ça a duré tout l’été.
Quand il a eu assez d’argent, il a acheté un récepteur à cristal pour pouvoir à son tour écouter la radio quand il le souhaitait.
Ernest Drouin raconte avoir trouvé des écouteurs et construit une antenne d’une trentaine de mètres avec ses amis. Le soir, on pouvait capter toute l’Amérique du Nord.

Le premier bureau de CKSB, dans la rue Provencher, et la « bagnole » : le premier moyen de locomotion entre le studio et le transmetteur pendant la construction en 1946.
Photo : Gracieuseté : Société historique de Saint-Boniface
Près de 75 ans après le lancement de la station qui lui a permis de vivre sa passion au quotidien, Ernest Drouin a une pensée pour tous ceux avec lesquels il a collaboré au fil des ans.
Je voudrais souhaiter une bonne fête à CKSB, et à tout l’ancien personnel ainsi qu’à l’actuel, je dis bonjour !
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Avec les informations de Patrick Foucault