Les terrasses pourraient être ouvertes dès le 28 mai en zone rouge au Québec
Le gouvernement Legault présentera son plan de déconfinement mardi après-midi.

Selon nos sources, le gouvernement Legault permettra la réouverture des terrasses de restaurants et de bars en zone rouge à compter du 28 mai.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Tous les restaurateurs québécois seront bientôt autorisés à servir leurs clients attablés à l'extérieur.
Selon nos sources, le gouvernement Legault annoncera mardi que les terrasses en zone rouge pourront rouvrir le vendredi 28 mai dans le respect d'un protocole sanitaire strict.
Cet assouplissement pourrait donc s'appliquer à une dizaine de régions, dont celles qui composent le Grand Montréal.
Mais les propriétaires de bars ne sont pas heureux pour autant.
Dans une lettre transmise lundi au premier ministre Legault, l'Union des tenanciers de bars du Québec (UTBQ) et la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec (CPBBTQ) qualifient un tel scénario d'illogique
et d'insensé
.
En ouvrant les terrasses sans pouvoir en faire de même pour les salles à manger, la gestion des inventaires et du personnel représentera un véritable casse-tête dans la mesure où celle-ci [sera] entièrement dépendante des prévisions météo changeantes et incertaines
, font-elles valoir.
Ces organisations, qui soulignent en outre le caractère discriminatoire
d'une telle mesure pour les établissements sans terrasse, estiment plutôt qu'il est temps de permettre la réouverture de leur industrie pour tous
.
Elles proposent que tous les bars et restaurants du Québec soient rouverts dès maintenant, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, moyennant une réduction de la capacité d'accueil de 50 %, le tout assorti des mesures sanitaires que la santé publique jugera appropriées dans les circonstances
.
Valérie Plante optimiste
Questionnée en point de presse sur le sujet lundi, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déclaré qu'elle serait super contente
que le gouvernement Legault accède à sa demande – formulée il y a deux semaines – de rouvrir les terrasses autour du 1er juin.
Autant pour le gouvernement que pour nous, la santé publique, ça a toujours été notre priorité. Mais c’est sûr qu’on a hâte d’avoir un petit peu de lousse.
Si la baisse des cas et des hospitalisations se maintient, il se pourrait fort bien que les Montréalais puissent recommencer à fréquenter les terrasses des bars et des restaurants au cours des prochaines semaines, selon elle.
C’est une chose à laquelle on aspire, surtout quand on voit que Montréal se rapproche vraiment de la frontière entre la zone orange et la zone rouge.
Rappelons que la ligne fixée par le gouvernement pour départager les zones rouge et orange dans une région donnée est, entre autres, de 100 cas actifs pour 100 000 habitants.
Or, dans son dernier bilan, la santé publique du Québec faisait état d'un taux de 109,9 cas actifs pour 100 000 habitants dans la métropole, 108 à Laval et des taux inférieurs à 60 dans les Laurentides, Lanaudière et la Montérégie.
Entre prudence et espoir
Après bientôt six mois de couvre-feu, d’interdiction de se rassembler, de contraventions salées et de restrictions sanitaires strictes, le gouvernement de François Legault doit présenter mardi, à 17 h, son plan de déconfinement.
Alors que la campagne de vaccination se poursuit au Québec à vitesse grand V – bientôt 50 % de la population aura reçu au moins une dose – et que les données sur la contagion et les hospitalisations continuent de baisser, les Québécois ont de grandes attentes face à leur gouvernement.
Interrogé sur le sujet lundi en marge de la présentation du son projet de troisième lien entre Québec et Lévis, M. Legault a rappelé qu'il avait demandé à son ministre de la Santé, Christian Dubé, un plan complet
, un peu à l'image de celui préparé par le gouvernement de la Saskatchewan.
Et puis ça devrait être un plan qui est plus avantageux pour l'été prochain que l'été passé, parce qu'on a la vaccination, qui va bien, qu'on n'avait pas l'été passé. Mais il faut être prudent dans les prochaines semaines. Pour ce qui est du reste, comme disent les anglophones : "Stay tuned" [Restez à l'écoute, en français].
À lire aussi :
Les autorités sanitaires du Québec recensaient lundi 551 nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures, pour un total de 363 847 cas confirmés depuis le début de la pandémie.
La moyenne de nouveaux cas enregistrés quotidiennement est sensiblement la même que l'an dernier, alors qu'on s'apprêtait à autoriser les rassemblements privés extérieurs de 10 personnes.
Le nombre d'hospitalisations et la moyenne hebdomadaire de décès ont fortement baissé, cela dit.

Le portrait de la situation a bien changé en un an.
Photo : Radio-Canada
La semaine dernière, le premier ministre Legault avait notamment évoqué un possible retour en zone orange pour Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie. Il n'avait cependant rien promis en ce qui concerne Laval et Montréal.
Selon le Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), la marge de manoeuvre [n'est] encore pas si grande dans plusieurs régions
.
Cela étant dit, il y a des types de rencontres, effectivement, à l'extérieur, qui sont peu propices à la transmission
, juge-t-il. La situation globale au Québec est en amélioration et, de ce point de vue là, il y a de l'espace pour assouplir plusieurs choses.
Cardiologue à l'Hôpital Pierre-Boucher de Longueuil, le Dr Éric Sabbah propose même la levée du couvre-feu afin d'éviter que les gens ne se réunissent à l'intérieur.
En sachant que très peu de contaminations de groupe surviennent à l'extérieur, il serait approprié de favoriser à ce que les gens puissent sortir après 21 h, estime-t-il. Voir des gens avec masques si nécessaire, s'il y a proximité, mais au moins de pouvoir sortir et de pas rester dans les maisons.
Avec les informations de Sébastien Bovet