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Le PQ vise à rattraper 10 ans de déclin du français

Paul St-Pierre Plamondon parle à la caméra.

Le Parti québécois veut rattraper le déclin amorcé depuis 2011, quand 82 % des Québécois parlaient le français à la maison.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Seul parti politique à Québec à ne pas avoir encore présenté son plan pour la langue française, le Parti québécois rendra public aujourd'hui son document d'une quinzaine de pages.

L'objectif ultime vise à renverser une tendance qui s'est installée depuis une dizaine d'années indiquant clairement le déclin du français.

Le PQ compte rattraper en 10 ans la chute entamée en 2011, quand 82 % des Québécois parlaient le français à la maison. Selon des scénarios de projection réalisés par Statistique Canada pour l'Office québécois de la langue française (OQLF), ce pourcentage risque de passer à 75 % en 2036.

Pour arriver à son objectif, le PQ décline une série de mesures jugées incontournables en immigration, en enseignement supérieur et au travail.

Entre autres, il compte diminuer les seuils d'immigration, être plus sévère vis-à-vis des villes bilingues, et faire pression sur les géants américains de la vidéo pour qu'ils ajoutent du contenu québécois sur leurs plateformes.

Diminution des seuils d'immigration

S'il est porté au pouvoir en 2022, le Parti québécois compte non seulement exiger que les immigrants économiques connaissent déjà le français à leur arrivée au Québec, mais il prévoit aussi réduire les seuils d'immigration à des niveaux comparables à ceux des années 1990 et du début des années 2000.

Avant que le premier ministre Jean Charest ne les augmente à une moyenne de 50 000 immigrants par année, les seuils sous les gouvernements Parizeau, Bouchard et Landry, ont oscillé entre 35 000 et 40 000, ce qui limiterait les impacts sur le français, selon le PQ.

Faire pression sur Netflix

Pour le chef Paul St-Pierre Plamondon, la réforme de la loi 101, présentée la semaine dernière par le ministre Simon Jolin-Barrette, omet la culture comme axe d'intervention. Pour lui donner une meilleure place dans un contexte d'hégémonie culturelle américaine, il compte lancer un nouveau Bureau de promotion du contenu québécois, chargé de promouvoir des séries et des films québécois auprès des géants de vidéos en continu comme Netflix et YouTube.

Devant l'impossibilité de nier leur existence, ils doivent à tout le moins inclure plus de contenu francophone québécois.

De plus, afin de faire la promotion de la culture chez nous, le budget de Télé-Québec serait doublé afin d'élargir sa mission.

Aucun passe-droit pour les villes bilingues

Autre critique du PQ envers la réforme de la loi 101 du gouvernement Legault : le manque de sévérité à l'égard des municipalités bilingues. Le projet de loi prévoit qu'elles pourront conserver leur statut et le droit de communiquer dans les deux langues si les élus font adopter une résolution au conseil municipal.

Un gouvernement du Parti québécois retirerait complètement le statut de ville bilingue aux municipalités qui comptent moins de 33 % de citoyens anglophones. Le mécanisme automatique de révision du statut se ferait sur la base de la démographie linguistique.

Loi 101 au cégep

Contrairement au gouvernement Legault, qui veut contingenter le nombre de places pour les francophones dans les cégeps anglophones, Paul St-Pierre Plamondon a déjà fait savoir qu'il se ralliait aux jeunes péquistes pour imposer la loi 101 dans les cégeps. Le député de Bonaventure, Sylvain Roy, a indiqué qu'il s'opposait à cette mesure.

Dans les cégeps et les universités francophones, un gouvernement péquiste limiterait également le nombre de cours offerts en anglais. Les programmes seraient soumis à une proportion maximale de cours en anglais.

L'examen uniforme de français serait aussi exigé dans les cégeps anglophones pour tous les étudiants, y compris ceux qui ont fait leur parcours académique entièrement en anglais.

L'anglais à l'embauche interdit

Dans les entreprises, le Parti québécois veut interdire aux employeurs d'exiger l'anglais pour des postes où la maîtrise de cette langue n'est objectivement pas requise.

Selon lui, une tendance s'est installée. Les employeurs réclament des travailleurs bilingues presque systématiquement, sans lien évident avec le poste proposé, ce qui constitue un frein au français en milieu de travail. Pour réclamer l'anglais à l'embauche, l'employeur devra le justifier et en démontrer la nécessité.

Le Parti québécois juge beaucoup trop timide la réforme de la Charte de la langue française du gouvernement Legault. Le premier ministre l'a qualifiée de compromis raisonnable, contrairement aux propositions du PQ qu'il qualifie d'extrémistes.

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