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Conflit israélo-palestinien : peut-on sortir de l'impasse?

Entre crises politiques et tensions exacerbées par des décennies d’affrontements autour de l’occupation des terres, le nouveau cycle de violences entre Israël et les territoires palestiniens s’est intensifié ces derniers jours.

Un homme pleure en tenant dans ses bras un jeune homme dont on ne voit pas le visage.

Un Palestinien pleure en étreignant un proche dans un hôpital de Gaza où les personnes blessées ou tuées dans les frappes israéliennes sont transférées.

Photo : afp via getty images / Anas Baba

Malgré les appels internationaux à la désescalade, il n’y a toujours aucun signe d'apaisement en vue entre Gaza et Israël. Et pour certains experts, cela ne fait que commencer.

Ça fait 70 ans qu’il y a un problème. S’il y a eu une possibilité de sortie de l'impasse en 1993 avec les accords d’Oslo, 27 ans plus tard, on voit que la situation a empiré, illustre le professeur de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Rachad Antonius, lors d’une entrevue accordée samedi à ICI RDI.

Le nouvel épisode de violence, qui oppose une fois encore le mouvement du Hamas, contrôlant Gaza, à l’État d’Israël, a en partie été déclenché par l’expulsion de Palestiniens de Jérusalem-Est.

Selon le spécialiste du Proche-Orient et critique des politiques israéliennes, ces conflits sont voués à se reproduire tant que les problèmes de fond ne seront pas réglés . D'après lui, il s'agit de l'occupation illégale des territoires par la force , qui relève du droit international.

L’annexion de Jérusalem est illégale, les colonies de peuplement sont illégales : ces deux clauses du droit international, qui s’appliquent aux territoires de la Cisjordanie et de Jérusalem, sont reconnues par le gouvernement du Canada. Les expulsions qui se sont intensifiées pour chasser les Palestiniens de leurs maisons sont également illégales.

Une citation de Rachad Antonius, professeur de sociologie à l'UQAM

Ce sociologue, dont les analyses sont favorables aux Palestiniens, croit d'ailleurs que la pression ne pourra venir que de l’Europe ou du Canada puisque le gouvernement américain se trouve dans une position difficile face à son allié Israël. Les Américains sont pour la paix, mais le problème de fond n'est pas réglé. Ils en viennent donc à appuyer la politique israélienne, explique-t-il.

L'application du droit international serait donc la condition pour que les choses s'améliorent, croit M. Antonius, mais cela n'en prend pas le chemin, selon lui. Il y a toujours une politique systématique d’expulsion des Palestiniens de Jérusalem-Est [...] et c'est l’intensification de cette politique dans les dernières semaines qui a mené aux conflits.

Depuis lundi, l'État israélien et le mouvement du Hamas au pouvoir à Gaza échangent des tirs meurtriers depuis et vers l'enclave palestinienne de deux millions d'habitants sous blocus israélien. Le dernier bilan des autorités palestiniennes faisait état de 145 morts, parmi lesquels 41 enfants, et de 1100 blessés dans les bombardements israéliens.

Par ailleurs, plus de 2300 roquettes ont été lancées par des groupes armés palestiniens sur le territoire israélien, tuant 10 personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés.

La voie du compromis n'est pas pour demain

Pour Ilan Greilsammer, professeur de sciences politiques à l'Université Bar-Ilan de Tel-Aviv, en Israël, cette montée de violence n'est pas un hasard et trouve sa source dans les crises politiques en Israël comme en Palestine.

On est dans une période de crise gouvernementale aiguë, le gouvernement ne tient plus. [Benyamin] Nétanyahou cherche des soutiens de tous les côtés et, effectivement, il les a cherchés récemment dans les groupes d’extrême droite, qui sont intéressés à alimenter la violence dans la région.

Une citation de Ilan Greilsammer, professeur de sciences politiques à l'Université Bar-Ilan, à Tel-Aviv

De plus, l’annulation des élections par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a aggravé la situation. Le Hamas pensait avoir de bonnes chances de remporter ces élections. Abbas a coupé les jambes du Hamas en les annulant, ce qui a aussi jeté de l’huile sur le feu, affirme le professeur.

Avec la fête de la réunification de Jérusalem, la fin du ramadan et les expulsions d'Arabes de certains quartiers, [c'est devenu] une poudrière. Il suffisait de très peu pour que tout cela s’enflamme, conclut-il.

Toutefois, pour Ilan Greilsammer, il n’y a pas d'apartheid en Israël, plutôt une forme de discrimination sur le plan socioéconomique envers les Palestiniens.

En précisant qu’il appartient au camp de la gauche israélienne, Ilan Greilsammer dit croire à la solution de deux États pour les deux peuples. Selon lui, Israël devrait se contenter de l’État d’Israël tel qu’il existait et les territoires occupés devraient devenir le futur État palestinien. Je ne vois pas d’autre possibilité. C’est la voie du compromis et de la conciliation. Mais ce n'est pas pour demain. Peut-être que nos enfants verront cette solution un jour, lance-t-il.

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu dimanche sur la situation au Proche-Orient.

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