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260 ans d'histoire à déterrer sous un stationnement du Vieux-Québec

Un projet résidentiel doit s'élever sur un stationnement situé sur la rue Elgin.

Un projet résidentiel doit s'élever sur un stationnement situé sur la rue Elgin.

Photo : Radio-Canada / Edith Hammond

L’excavation d’un banal stationnement situé à un jet de pierre du parc de l’Artillerie, dans le Vieux-Québec, permet de revisiter la riche histoire du lotissement. Sous la poussière des années se cachent un cimetière militaire, une école anglophone, une menuiserie et l’écurie d’une compagnie d’électricité, la Quebec Power.

C’est un projet résidentiel privé qui doit prendre la place du stationnement situé à l’angle des rues Sainte-Angèle et Elgin.

Une image d'un développement résidentiel à venir

Le projet résidentiel qui doit s'ériger là où se trouve, présentement, un stationnement.

Photo : Engel & Völkers

Les travaux d’excavation ont récemment été interrompus, le temps que les archéologues retournent la terre à la recherche des vestiges du passé.

Dès qu’une rétrocaveuse se pointe dans le Vieux-Québec, il y a souvent un archéologue juste derrière! rigole l’historien Jean-François Caron.

Ce dernier connaît de ce lot, dont les premières utilisations remontent au 18e siècle.

Sur une carte militaire qui date des années 1750, on retrouve un cimetière, ici, dans le quadrilatère formé par les rues Sainte-Angèle, McWilliam, Elgin et d’Auteuil, poursuit M. Caron. Il était probablement appelé le cimetière de la rue Saint-Jean, il s’agissait d’un cimetière militaire. Les Français qui ont combattu au cours de la guerre de 7 ans se sont sans doute fait enterrer ici.

Un plan de la Ville de Québec en 1750. Dans l'encadré bleu se trouve le quadrilatère dans lequel ont lieu les fouilles, 261 ans plus tard.

Un plan de la Ville de Québec en 1750. Dans l'encadré bleu se trouve le quadrilatère dans lequel ont lieu les fouilles, 261 ans plus tard.

Photo : Bibliothèque du Congrès (Library of Congress)

C’est au terme de ce conflit, d’abord européen puis mondial après l’entrée en guerre des colonies, que la bataille des plaines d’Abraham, remportée par les troupes britanniques menées par le général James Wolfe, provoqua la capitulation de Québec, le 18 septembre 1759.

Un siècle après ces événements, c’est l’académie commerciale fondée par les Frères des Écoles chrétiennes qui s’érigeait là où des soldats français avaient connu leur dernier repos.

Un homme devant un site de construction clôturé

L'historien Jean-François Caron

Photo : Radio-Canada / Kassandra Nadeau-Lamarche

Cette dernière perdura jusqu’à la fin du XIXe siècle, explique Jean-François Caron.

L'académie va devenir la Elgin St School, une école primaire anglophone qui va perdurer jusqu'en 1907, souligne l’historien. On la ferme parce qu'elle est dans un très mauvais état et c'est une menuiserie qui va s'installer là : la menuiserie de L.H. Peters, qui va fabriquer des portes et des fenêtres. Elle va être là jusqu'en 1930 à peu près.

Un immeuble en briques sur une photo noir et blanc

La menuiserie L. H. Peters se dressait au 10 rue Sainte-Angèle.

Photo : Collection iconographique de la Ville de Québec

Par la suite, deux compagnies d’électricité vont utiliser le terrain. D’abord la Jacques Cartier Electric Company, souligne Jean-François Caron, jusqu’à son rachat par la Quebec Power, qui utilise le terrain en guise d’entrepôt et d’écuries.

Ici, ce n'est pas un site d'une richesse comparable à ceux des forts et du château Saint-Louis ou du parc Montmorency, mais il y a quand même eu plusieurs occupations, précise Jean-François Caron.

Quand on va creuser les fondations du futur bâtiment, ça va être fini, il n'y aura plus rien. On perdra toutes traces de ce passé-là, ça va disparaître.

Une citation de Jean-François Caron, historien

Le ministère de la Culture impose la tenue de fouilles archéologiques aux promoteurs de tout projet neuf qui se trouve sur un site patrimonial.

Un trou dans un lotissement clôturé

Les fouilles ont interrompu les travaux d'excavation devant faire le lit des fondations du projet résidentiel en chantier.

Photo : Radio-Canada / Edith Hammond

Dans un courriel, la Ville de Québec indique ne pas être impliquée dans ce dossier.

Ce sera donc au ministère de disposer des traces du passé éventuellement exhumées.

Avec les informations de Kassandra Nadeau-Lamarche

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