Le Défi pissenlits pour sauvegarder le garde-manger des abeilles

Les participants au Défi pissenlits reçoivent une affiche à planter sur leur terrain.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un couple d’apiculteurs de Portneuf lance le Défi pissenlits au nom de tous les pollinisateurs qui sortent d’une longue saison de disette et qui se voient privés de leur première source d’alimentation par les amateurs de pelouse immaculée.
Le défi est simple : au lieu de se dépêcher de tondre [leur pelouse], on invite les gens à la laisser pousser quelques jours, même quelques semaines, pour fournir un garde-manger aux pollinisateurs
, explique Christina Fortin-Ménard, copropriétaire de l’entreprise Miel et co.
L’idée n’est pas de laisser pousser la pelouse indéfiniment, mais plutôt de retarder la première tonte de quelques semaines, question de laisser aux pollinisateurs le temps de se refaire des forces et aux autres fleurs, sources de pollen et de nectar, le temps d’éclore.
Christina et son conjoint David-Lee Desrochers ont créé une trousse qui comprend une petite affiche sur laquelle on peut lire Je protège les pollinisateurs
, un clin d’oeil aux affiches Attention aux pesticides
installées lors de traitements de pelouses, souligne-t-elle.

Christina Fortin-Ménard, copropriétaire de l’entreprise Miel et co
Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon
L’ensemble comprend aussi des graines de phacélies, des fleurs mauves annuelles qui permettront de nourrir les pollinisateurs tout au long de l’été.
Apiculteur depuis 2014, David-Lee a été témoin du déclin de la population d’abeilles et constate chaque année le rôle des pissenlits dans leur survie.
C'est vraiment la première source en abondance de pollen et de nectar, c'est ce qui aide les colonies à pouvoir prendre de la force rapidement.
L'apiculteur est bien conscient du sacrifice que peut représenter son défi pour certains. Ces temps-ci, c'est beaucoup plus difficile parce que les pelouses commencent à être jaunes. Les voisins tondent. On peut se faire regarder de toutes les façons
. De là l'idée d’afficher fièrement la légitimité du geste au nom du bien-être des ceux qui contribuent à notre alimentation.

David-Lee Desrochers est apiculteur depuis 2014.
Photo : Radio-Canada / Marc Andre Turgeon
Une étude de l’Université du Québec à Trois-Rivières a d’ailleurs démontré les nombreux avantages à tondre la pelouse moins fréquemment. En plus d'accroître les populations de pollinisateurs, elle permet notamment de réduire les gaz à effet de serre.
Une fleur sous-estimée
David-Lee Desrochers ajoute que le pissenlit a beaucoup à offrir aux humains aussi. On peut faire des salades, du vin de pissenlits, des gelées, je pense qu'on a avantage vraiment à découvrir la flore du Québec et ce qui nous entoure.
Parti d'une simple idée lancée sur les réseaux sociaux, le Défi pissenlits a fait boule de neige. Environ 4000 personnes se sont procuré la trousse jusqu’à présent.
Les ensembles sont en vente en ligne au coût de 4 $, le couple assure n’en tirer aucun profit. L’objectif est de sensibiliser la population. C'est tous ensemble qu'on peut faire une grande différence.