Le mathématicien créatif entre au Musée des beaux-arts de Sherbrooke

L'artiste scientifique Étienne Saint-Amant présente une exposition solo pour la toute première fois au Musée des beaux-arts de Sherbrooke.
Photo : Radio-Canada / Anik Moulin
« C'est un rêve d'adolescent qui se concrétise en ce moment! » affirme l'artiste et scientifique estrien Étienne Saint-Amant, qui présente une exposition solo pour la toute première fois au Musée des beaux-arts de Sherbrooke.
La fierté se lit dans son regard rieur quand il constate le chemin parcouru depuis 25 ans, et toute la persévérance dont il a fait preuve. Il faut dire que la démarche de cet artiste est aussi unique que fascinante. Aussi renversante que touchante.
L'Estrien de 42 ans est maître en sciences et artiste en arts technologiques. Les mathématiques constituent l'étonnante base de toutes ses créations. Comment une formule mathématique, même complexe, peut-elle offrir autant de beauté?
« Plus on évolue dans l'étude mathématique, plus on se rapproche de structures qui ressemblent à un arbre, un nuage, une montagne, une rivière, un système météo! Plus t'embarques dans la science, plus tu réussis à avoir des mathématiques qui sont splendides, qui correspondent plus à la nature. »
Quand la géométrie fait vivre des émotions
Pour le commun des mortels, ce n'est pas si simple de saisir précisément la démarche d'Étienne. Qu'importe! L'idée, c'est tout simplement d'entrer dans les univers invitants de l'artiste et de laisser monter l'émotion.
Pour moi, c'est ça l'exaltation, c'est quand les mathématiques atteignent un niveau qui est même plus que naturel, ça fait vivre des émotions aux humains. Pour moi, c'est ce niveau-là des mathématiques qui me fait capoter!
explique M. Saint-Amant.
Inspiration
Étienne Saint-Amant est né à Sherbrooke. Il habite aujourd'hui à Orford, en pleine nature, un terreau fertile pour l'inspiration. Le plus difficile dans son processus créatif est de s'installer à l'ordinateur. Après, l'artiste entre rapidement dans une bulle, de façon très concentrée, sans musique et, pour lui, c'est le bonheur.
« C'est à ce moment-là que je vois l'arbre des possibilités. Une œuvre peut aller de n'importe quel bord à n'importe quel bord! Je me laisse beaucoup de liberté, mais c'est vraiment en créant que je crée. »
Un jeu visuel
Pour la nouvelle conservatrice du Musée des beaux-arts de Sherbrooke, Frédérique Renaud, la particularité des œuvres d'Étienne Saint-Amant réside dans la multiplicité des niveaux de lecture.
Quand on voit les œuvres de loin, y a un premier impact visuel assez puissant, mais dès qu'on s'approche, on peut décortiquer tous les détails. On voit la complexité du processus. Je pense que c'est ça qui est intéressant, ce jeu visuel qui est vraiment fort, très attrayant et très intrigant aussi
, explique-t-elle.
Cette première exposition solo d'Étienne Saint-Amant est une consécration.
C'est un beau bond dans sa carrière et ça va amener toutes sortes d'autres beaux projets pour le futur
, affirme Frédérique Renaud, ravie d'avoir commencé son mandat en travaillant sur cette exposition.
L'exposition Géométries naturelles est présentée jusqu'au 5 septembre au Musée des beaux-arts de Sherbrooke.