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L’industrie des jeux vidéo profite des confinements

Une personne joue à un jeu vidéo qu'il tient entre ses mains.

Les Canadiens ont augmenté de manière significative le temps qu'ils passent à jouer à des jeux vidéo depuis le début de la pandémie, selon l'Association canadienne du logiciel de divertissement.

Photo : Radio-Canada / Maxime Beauchemin

L’industrie canadienne des jeux vidéo a le vent dans les voiles alors que la pandémie attire de nouveaux adeptes et pousse les joueurs à passer plus de temps devant leurs écrans.

Ubisoft déclarait mardi un chiffre d'affaires de plus de 2,2 milliards d’euros (3,29 milliards de dollars canadiens) en 2020-21, une hausse de 46 % par rapport à l’année précédente.

L’entreprise – qui a des studios à Montréal, Toronto, Winnipeg, Québec, Chicoutimi et Halifax – constate aussi une activité record, avec 141 millions de joueurs actifs dans le monde, une augmentation de 20 % en un an.

Un autre gros joueur de l’industrie, Electronic Arts, annonçait mardi que ses revenus ont bondi de 15 % au cours de la même période pour atteindre 6,19 milliards de dollars américains (7,49 milliards de dollars canadiens) en 2020-21, bien au-dessus des attentes.

L’entreprise californienne a des studios à Burnaby, en Colombie-Britannique, et à Kitchener, en Ontario. Electronic Arts détient aussi le studio BioWare d’Edmonton.

Industrie canadienne des jeux vidéo

40 600 emplois (équivalents temps plein)
77 300 $ salaire moyen
596 studios actifs (hausse de 21 % par rapport à 2015)
3,7 G$ contribution au PIB (hausse de 24 % par rapport à 2015)
23 M joueurs canadiens (61 % de la population)
39 ans âge moyen
50 % femmes / 50 % hommes

Source : Association canadienne du logiciel de divertissement / Statistique Canada.

L'industrie canadienne des jeux vidéo en chiffres.

Photo : Radio-Canada / Camile Gauthier

Sebastian Watts, qui habite seul à Toronto, s'est acheté une PlayStation 4 pour briser l'isolement durant la crise sanitaire.

Bien qu’il ne se considère pas comme un gamer, le Torontois de 29 ans aime se plonger dans des univers magiques depuis son enfance. Ceux-ci sont devenus le théâtre de ses interactions sociales dans la dernière année.

Le jeu permet d’avoir une interaction sociale avec ses amis mais sans le risque.

Une citation de Sebastian Watts, amateur de jeux vidéo
Un homme étendu sur un divan joue à un jeu vidéo.

Sebastian Watts utilise les univers virtuels pour s'évader et socialiser en confinement.

Photo : Radio-Canada / Maxime Beauchemin

Depuis le début de la pandémie, les Canadiens passent beaucoup plus d’heures à jouer. Selon une étude de l’Association canadienne du logiciel de divertissement, c'est le cas pour 58 % des adultes âgés de 18 à 64 ans et 80 % des jeunes de 6 à 17 ans.

Les occasions de sortir ont vraiment disparu, donc mon temps libre s’est vraiment déplacé vers les jeux vidéo , lance Étienne Boily, qui a acheté une Nintendo Switch l’automne dernier.

Il affirme que le temps qu’il passe devant ses consoles de jeu à au moins doublé. Je ne me chronomètre pas, mais on ne voit pas le temps passer quand on est sur les jeux vidéo, souligne le Montréalais.

Quand les jeux deviennent mainstream

Le profil des joueurs au Canada s’est transformé au cours des dernières années. Il y a maintenant autant de femmes que d'hommes qui jouent aux jeux vidéo, selon l'ACLD.

Ça ne me surprend vraiment pas, lance la joueuse Claudine Gauvin. Les filles, on a peut-être moins tendance à s’afficher comme gamers ou à se vanter de ça.

La résidente de Hearst, dans le Nord de l’Ontario, affirme qu’elle et son conjoint jouent davantage depuis le début de la pandémie, mais qu’ils doivent parfois concorder leurs horaires et jouer à différents moments.

Il y a des fois, par exemple, qu'on était une personne sur la console, une personne à l'ordi et on manquait d'Internet, alors l'un des deux devait débarquer, dit-elle.

Une personne joue avec une Nintendo Switch.

Nintendo a vendu plus de 11,5 millions de ses consoles Switch durant le dernier quart de l’année 2020, le meilleur trimestre pour la console depuis sa sortie, il y a quatre ans.

Photo : Getty Images

Selon Jayson Hilchie, de l’Association canadienne du logiciel de divertissement, jouer en ligne est devenu pour plusieurs une façon de socialiser et de s’évader des nouvelles déprimantes entourant la COVID-19.

Les jeux vidéo intéressent maintenant des gens de tous les âges. Ce n’est plus que l’adolescent de 16 ans dans le sous-sol de ses parents, affirme le PDG.

L'industrie des jeux vidéo au pays contribue environ 3,7 milliards de dollars à l’économie canadienne annuellement et plus de 40 000 emplois, selon les plus récentes estimations de l'organisme.

La firme d’analyse de marché NPD s’est aussi penchée sur les ventes de consoles, de jeux et d’accessoires. L’analyste Joan Ramsay estime que toutes les plateformes ont bénéficié de l’engouement provoqué par la pandémie.

Le marché s’est enflammé dès mars [...] les fournisseurs n’arrivaient pas à maintenir leurs inventaires.

Une citation de Joan Ramsay, analyste du Groupe NPD
Joan Ramsay, analyste du Groupe NPD.

Joan Ramsay, analyste du Groupe NPD, qui se penche sur le marché canadien des jeux vidéo.

Photo : Stuart Lowe

Mais les confinements n’ont pas tant augmenté le nombre de nouveaux adeptes : moins de 2 % de la population adulte s’est essayée aux jeux vidéo pour la première fois durant la crise sanitaire, selon l’étude de l’Association, réalisée par le Groupe NPD.

Pour David Alexander, qui s’évade périodiquement dans le monde virtuel depuis l’adolescence, le confinement est devenu le moment idéal pour partager ce passe-temps avec son fils Zeven.

Le garçon de six ans ne se fait pas prier pour découvrir l’univers de Mario et, à son tour, faire découvrir l’univers des Pokémon à son père.

J’aime jouer, que ce soit avec des gens ou seul, dit-il.

Limiter le temps devant un écran?

Malgré le plaisir de son fils, David Alexander s’inquiète du nombre d’heures que passe le garçon devant son écran en raison de l’école virtuelle.

Ça a été une décision difficile pour ma femme et moi, est-ce que c’est le bon temps de l’initier aux jeux vidéo?, se demande le père.

Zeven n’est autorisé à jouer aux jeux vidéo que la fin de semaine pour l’instant, mis à part quelques exceptions.

Un père et son fils sont assis ensemble sur un divan. Le fils tient les manettes d'un jeu.

David Alexander et son fils Zeven partagent une passion pour les jeux vidéo.

Photo : Radio-Canada / Maxime Beauchemin

La culpabilité parentale ne serait toutefois pas justifiée, selon le psychologue spécialisé en réussite et adaptation scolaire, Égide Royer.

Aucune étude ne démontre que les écrans sont vraiment dommageables pour l’enfant, que ce soit sur le plan social ou sur le plan psychologique, affirme le chercheur.

Toutefois, il souligne que le contenu des jeux qui sont mis à la disposition des enfants devrait faire l’objet d’une attention particulière.

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