La communauté amasse 180 000 $ pour le centre Prairie Harm Reduction
La Saskatchewan enregistre le plus grand nombre de personnes atteintes du VIH au Canada, selon Prairie Harm Reduction, une maladie souvent transmise par l’intermédiaire des seringues utilisées pour la drogue. (archives)
Photo : Radio-Canada / Albert Couillard
Des entreprises locales et les membres de la communauté ont levé 180 992 $ de fonds pour financer le centre d'injection supervisée de Saskatoon, Prairie Harm Reduction, après que la demande de financement eut été refusée par le gouvernement provincial.
En tout, plus de 50 entreprises et 450 donateurs ont déjà participé à la collecte de fonds qui se poursuit. Cet engagement de la communauté a ému le directeur général du centre, Jason Mercredi.
« Si vous vivez en Saskatchewan et que vous avez un problème de dépendance, vous n’êtes pas seul, et notre centre ne se sent pas laissé à lui-même non plus. »
Cette campagne de financement devrait permettre au centre de rester ouvert plus longtemps alors qu’il était jusqu’alors limité à quelques heures par jour, même si le personnel restera limité.
Jason Mercredi indique que le fait d'avoir des heures d'ouverture plus régulières va nécessiter l’embauche d’un paramédical et d’une autre personne pour s’assurer que tout se passe correctement, alors que les besoins ne faiblissent pas.
La Saskatchewan a enregistré trois cas de surdoses supplémentaires la semaine dernière.
D’ici juillet, le directeur général espère pouvoir mettre en place un service de test des drogues.
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La collecte de fonds communautaire reste néanmoins en deçà des besoins du centre pour qu’il puisse fonctionner à temps plein.
Le centre avait demandé 1,3 million de dollars à la province pour pouvoir fonctionner tous les jours de la semaine 24 heures sur 24.
Un montant de 900 000 $ permettrait au centre d’être ouvert jusqu’à minuit, et 600 000 $ seront nécessaires pour une ouverture en soirée.
Jason Mercredi se dit optimiste de voir le gouvernement provincial s’impliquer l’année prochaine, en raison de la crise des surdoses qui sévit dans la province.
« Les commerces et la communauté comprennent que ce type de centre est nécessaire, la communauté médicale aussi. La seule communauté qui manque à l’appel est celle des élus. »
Faire tomber les barrières
Militante dans Moms Stop The Harm, un réseau de familles touchées par les méfaits de la consommation de drogues, Marie Agioritis est remplie d’espoir de voir l’implication de la communauté pour aider Prairie Harm Reduction.
Celle qui a perdu son fils en 2015 d’une surdose de fentanyl craignait de voir la situation empirer par manque d’action politique.
« Cela fait tomber une barrière qui est là depuis très longtemps. »
Pour la militante, ce soutien communautaire doit continuer et devenir un mouvement afin que ce type de service soit proprement financé, et ce, à travers la province.
Avec les informations de Kendall Latimer