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1500 logements abordables de plus au Québec

Un immeuble d'appartements.

C'est bien, mais il faut des fonds « suffisants et récurrents », selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain.

Photo : Radio-Canada

La Presse canadienne

Un regroupement d'investisseurs construira, acquerra et rénovera 1500 logements abordables au Québec. C'est bien, mais largement insuffisant pour régler le problème, déplore une association de locataires.

L'investissement, d'une valeur totale de 151 millions de dollars, sera mis à la disposition des coopératives, des organismes à but non lucratif (OBNL) et des offices d'habitation.

Il a pour objectif principal de pérenniser l'offre de logements abordables au Québec, a-t-on annoncé mardi matin lors d'une conférence de presse partiellement virtuelle à Montréal.

Les fonds seront investis projet par projet pour la construction ou pour l'acquisition et la rénovation d'immeubles ayant une vocation sociale et communautaire, ou comprenant des logements abordables et familiaux, partout au Québec.

Le regroupement d'investisseurs est formé du gouvernement du Canada, du gouvernement du Québec, du Fonds de solidarité FTQ et d'Ivanhoé Cambridge, qui investissent chacun 30 millions de dollars.

Quatre fondations ont aussi mis la main à la pâte à hauteur de 31 millions de dollars, dont la Fondation Lucie et André Chagnon, qui a fait une contribution de 20 millions de dollars.

Le Québec doit être une société inclusive qui permet à tous et à toutes de vivre dans des conditions décentes, a déclaré Dominique Frenette, au nom des fondations participantes. Avoir la possibilité d'occuper un logement adéquat, sécuritaire, accessible et abordable fait partie de ces conditions.

La proportion des logements qui seront à Montréal dépendra des demandes qui seront reçues. De même, la proportion des logements qui seront construits et rénovés demeure inconnue.

Les millions investis permettront d'offrir un coût de financement réduit pour les emprunteurs. Un financement hypothécaire leur sera octroyé au taux du marché et ils n'auront pas à faire de remboursement du capital avant 15 ans.

On accepte qu'il y ait des rendements qui sont moins élevés qu'habituellement au niveau immobilier pour faire en sorte que les gens puissent se loger de façon convenable, a résumé Normand Bélanger, le président-directeur général du Fonds immobilier de solidarité FTQ.

Les villes devront payer, elles aussi

De 70 % à 80 % des coûts de construction ou de rénovation seront assumés par le regroupement d'investisseurs. Le reste devra obligatoirement provenir du milieu, par exemple des municipalités.

Tous les partenaires, y compris les gouvernements, prêtent aux mêmes conditions. Autrement dit, leur investissement leur sera remboursé : capital et intérêt.

Les représentants gouvernementaux ont salué la création d'un modèle innovateur de financement pour investir en habitation, le député libéral fédéral Pablo Rodriguez affirmant même souhaiter qu'il soit une source d'inspiration pour le reste du pays.

Les 30 millions que Québec affirme investir et octroyer ne sont toutefois pas de l'argent frais. Ils proviennent plutôt du Fonds québécois d'habitation communautaire, un fonds entièrement constitué de cotisations faites par des locataires à revenus modestes en payant leur loyer ou leur hypothèque.

Questionnée sur la présentation de cette information, la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation du Québec, Andrée Laforest, a répondu que le fonds était bloqué depuis plusieurs années, on avait de la difficulté à savoir comment on va l'investir.

Réaction mitigée

L'initiative est bonne, mais ne remplace en rien l'ajout de fonds suffisants et récurrents dans le programme gouvernemental AccèsLogis, ce que ne prévoit actuellement pas le gouvernent Legault, estime le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).

Québec réplique que son gouvernement y a déjà versé 730 millions au cours des dernières années. Ça démontre notre sensibilité pour l'habitation, a déclaré la ministre Laforest.

On joue sur les mots. Ils ont mis de l'argent dans AccèsLogis pour livrer ce qui avait été promis par les gouvernements antérieurs.

Une citation de Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

Son organisme réclame que le gouvernement du Québec mette en place un plan d'au moins 50 000 logements sociaux sur cinq ans, y compris des habitations à loyer modique (HLM) et des logements coopératifs, qui comprendraient de la construction neuve ainsi que de l'acquisition et de la rénovation.

À titre d'information, 40 000 ménages sont en attente d'un logement à loyer modique et 197 000 ménages locataires paient plus de 50 % de leurs revenus pour se loger, a-t-elle souligné.

Il y a deux semaines, le gouvernement fédéral avait annoncé dans son budget qu'il ajoutera 2,5 milliards de dollars sur 10 ans pour sa stratégie en matière de logement.

Environ 60 % de cette somme est destinée à la construction de 4500 nouvelles unités au pays en vertu de l'Initiative pour la création rapide de logements, qui cherche à offrir des logements abordables aux Canadiens vulnérables qui ont des besoins pressants.

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