Malgré des cadeaux, la vaccination stagne aux États-Unis
Jusqu’à maintenant, 43 % de la population américaine a reçu au moins une dose du vaccin contre la COVID-19. Mais la tendance des dernières semaines indique un ralentissement de la campagne d’immunisation.
Un dépliant encourageant les résidents de Washington à se faire vacciner.
Photo : Radio-Canada / Raphaël Bouvier-Auclair
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Vous avez plus de 21 ans et avez été vacciné? Le New Jersey vous offre une bière. Au Maryland, le gouvernement s’engage à verser 100 $ à chaque fonctionnaire qui reçoit ses doses.
Un peu partout à travers les États-Unis, les autorités tentent par tous les moyens d’encourager la vaccination contre la COVID-19.
Tous ceux qui étaient très enthousiastes à l’idée de recevoir leur vaccin l’ont déjà reçu
, explique la conseillère municipale du District de Columbia, Brianne Nadeau.
Dans la capitale américaine, où 47 % de la population a reçu au moins une dose, l’approvisionnement n’est maintenant plus un problème.
Comme ailleurs au pays, la vaccination est désormais ouverte à toutes les personnes âgées de 16 ans et plus depuis la mi-avril. Depuis quelques jours, il est par ailleurs possible d’obtenir une dose sans prise de rendez-vous.
Malgré cette disponibilité, l’administration municipale sent le besoin de multiplier les efforts pour s’assurer que la proportion de résidents vaccinés continue d’augmenter.
« La manière dont nous relançons nos activités est liée aux nombres de cas. Plus nous vaccinons de gens, plus nous réduisons la propagation du virus. »
Samedi dernier, la ville a mobilisé des centaines de bénévoles pour qu’ils arpentent les rues de la capitale dans le but de convaincre leurs concitoyens de se rendre dans un centre de vaccination.
Je suis une personne de couleur, j’ai été vacciné et il ne m’est rien arrivé
, explique Flavian Marwa, un résident de la capitale, qui s’est donné pour mission de convaincre les sceptiques, notamment au sein de la communauté afro-américaine.
Pendant quelques heures sur la 14e Rue, l’une des artères les plus fréquentées de la capitale, le bénévole a informé des résidents qui ne savaient pas qu’ils étaient admissibles ou qui, sans assurance maladie, craignaient de devoir débourser pour obtenir leur vaccin.
Malgré ses efforts, Flavian n’est pas arrivé à convaincre tout le monde.
Je ne vois pas comment on peut développer un vaccin complètement sécuritaire en 18 mois
, a déclaré Patrick, après une longue discussion avec le bénévole.
Un ralentissement à l’échelle nationale
Malgré ces défis, les doses continuent de trouver preneur dans la capitale américaine, ce qui n’est pas le cas partout aux États-Unis.
La semaine dernière le New Orleans Advocate révélait que, en Louisiane, un million de doses n’étaient pas utilisées. Un centre de Bâton-Rouge, la capitale de l’État, administrait environ 100 vaccins par jour, alors que sa capacité était trente fois plus élevée.
Après un sommet de plus de 4,5 millions de doses administrées en une seule journée le 10 avril, la moyenne de vaccination quotidienne aux États-Unis était de 2,6 millions au cours de la dernière semaine.
« Mon plaidoyer à tous : faites-vous vacciner maintenant. »
Selon un sondage Harris, mené pour le compte du média Axios, la volonté de se faire vacciner varie grandement en fonction du groupe d’âge et des allégeances politiques.
Ainsi, le coup de sonde révèle que 17 % des millénariaux américains n’ont pas l'intention de recevoir une dose, contrairement à 11 % des baby-boomers.
Les résultats de l’étude montrent par ailleurs que 18 % de républicains n’ont pas l’intention de recevoir un vaccin anti-COVID, contre 8 % de démocrates.
Ce que révèle surtout ce sondage, c’est qu’environ le cinquième des Américains préfère attendre et voir
avant de se faire inoculer un vaccin.
Après les premiers mois d’une campagne qui s’est déroulée à un rythme effréné, la dernière étape du marathon vaccinal américain s’annonce plus ardue.