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Prix élevés des loyers : la colocation inévitable pour les étudiants

Mathieu Giacometti et Vincent Chapotard sont colocataires. Ils habitent à quatre dans un appartement de Montréal.

Mathieu Giacometti et Vincent Chapotard sont colocataires. Ils habitent à quatre dans un appartement de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La crise du logement est sur toutes les lèvres à Montréal et dans plusieurs autres grandes villes du pays et elle touche de plein fouet les étudiants. Il faut d'abord dénicher un appartement et ensuite trouver les bonnes personnes pour partager les frais, et tout ça, sans savoir si les cours seront offerts en classe à l'automne.

C'est la réalité de plusieurs étudiants, notamment celle de Mathieu Giacometti, 26 ans, qui partage son appartement avec trois autres personnes.

L'étudiant au baccalauréat en finance habite un rez-de-chaussée avec sous-sol dans le quartier Rosemont, à Montréal, loué près de 2000 $ par mois. Il vit grâce aux prêts et bourses, comme ses colocataires, sauf un qui est ingénieur. Leurs horaires d'études et de travail varient, mais tous sont à la maison en télétravail ou aux études à distance en raison de la pandémie.

L'avantage, c'est sûr que c'est la réduction des coûts, parce que 1950 $ avec un salaire d'étudiant, ça ne le paye pas. Les inconvénients, c'est sûr qu'il y a le ménage et les trucs standards, mais si tu es capable de communiquer, il n'y a pas trop de problèmes, affirme Mathieu.

« En temps de pandémie, c'est cool, parce que le vendredi soir, on est quatre. On fait du social. Il y a deux gars qui "trippent" sur la moto, moi, je fais de la musique avec Vincent, et avec Gabriel, on peut jouer aux jeux vidéo. »

— Une citation de  Mathieu Giacometti, étudiant

Trouver un appartement qui convenait n'a toutefois pas été facile, raconte Vincent Chapotard, l'un des colocataires : Ça a quand même été long, on a cherché longtemps. On en a vu une couple et il fallait se dépêcher. Ici, j'ai écrit dans les premiers et il y a eu un bon contact. Il y a eu un lien de confiance qui s'est créé.

« C'était un peu comme un processus d'entrevue et déjà là, comme j'étais avec ma blonde, c'était un peu ''un safety'' pour eux. Je comprends... le marché actuel, ça fait en sorte qu'ils ont l'offre. »

— Une citation de  Vincent Chapotard

Incertitude et stress

La présidente de l'Union étudiante du Québec, Jade Marcil, à l'entrée de l'Université du Québec à Montréal

La présidente de l'Union étudiante du Québec, Jade Marcil, à l'entrée de l'Université du Québec à Montréal

Photo : Radio-Canada / Karine Mateu

Les loyers sont donc chers et difficiles à trouver, mais en plus, la recherche se fait sans savoir si les cours seront offerts en classe en septembre prochain.

Dans ce contexte, plusieurs se demandent s'ils doivent s'engager et signer un bail. C'est pourquoi l'Union étudiante du Québec demande au gouvernement de donner rapidement des indications aux étudiants. Il faut prendre un appartement cette année et nous, nous avons demandé au ministère d'être très clair et précis, enfin, avec la communauté étudiante. Le mot d'ordre, c'est d'avoir un retour le plus possible sur les campus, donc c'est évident qu'il faut se prendre un logement, explique la présidente Jade Marcil.

Elle constate que cette situation crée un stress chez les étudiants. Faire les visites avec la COVID, c'est vraiment plus difficile et il y a une surenchère importante. Il y a des logements qui, le lendemain, ont augmenté d'environ 200 $, donc c'est vraiment très stressant pour la communauté étudiante, dit-elle.

« Il y a vraiment beaucoup d'anxiété, parce que c'est très cher, mais aussi parce que les personnes n'ont pas pu se faire beaucoup d'amis cette année avec la distance, donc trouver des colocataires, ça va être plus difficile. »

— Une citation de  Jade Marcil, présidente de l'Union des étudiants du Québec

L'Union des étudiants du Québec demande, par ailleurs, au gouvernement de prolonger les mesures d'urgence et de bonifier l'aide financière aux études.

« Les résidences ne sont pas assez nombreuses et, en ce moment, la communauté étudiante n'a pas accès à des programmes d'aide au logement comme Accès logis, donc souvent la seule ressource pour nous aider, c'est l'aide financière aux études. »

— Une citation de  Jade Marcil, présidente de l'Union des étudiants du Québec

Selon des données de 2017, explique Jade Marcil, près de 50 % de l'aide accordée servait à payer le loyer et c'était avant la crise du logement qu'on vit en ce moment.

Comme solution, elle propose, entre autres, de construire davantage de résidences et de logements étudiants et de le faire en tenant compte des diverses réalités des étudiants... certains ont des enfants et d'autres ne sont pas à l'aise en colocation.

Une réalité semblable ailleurs au Canada

La directrice exécutive de l'Alliance étudiante du Nouveau-Brunswick, Wasiimah Joomun

La directrice exécutive de l'Alliance étudiante du Nouveau-Brunswick, Wasiimah Joomun

Photo : Gracieuseté

La directrice exécutive de l'Alliance étudiante du Nouveau-Brunswick, Wasiimah Joomun, confirme que les coûts des loyers sont élevés dans sa province et que les étudiants se questionnent, eux aussi, sur leur avenir.

Beaucoup d'étudiants se sont retrouvés à payer leur loyer pour un an, malgré le fait qu'ils n'y habitaient pas. Plusieurs au Nouveau-Brunswick sont retournés à la maison et, maintenant, avec l'incertitude quant à savoir si les cours seront donnés en personne ou virtuellement, plusieurs ne savent pas s'ils doivent prendre un logement, explique-t-elle.

« Si les parents ne peuvent pas aider, bien souvent les étudiants doivent prendre deux ou trois emplois pour pouvoir se maintenir, spécialement s'ils doivent payer pour leur éducation de leur poche. Donc, le logement abordable a toujours été un problème, mais la pandémie a définitivement causé des problèmes additionnels. »

— Une citation de  Wasiimah Joomun de l'Alliance étudiante du Nouveau-Brunswick

Elle constate aussi que les revenus de nombreux étudiants ont baissé. Bien des étudiants travaillent dans la restauration ou dans le service à la clientèle et, avec la pandémie, leurs heures ont diminué. Certains ont donc décidé de cesser l'université pendant une année, dit-elle.

À titre de comparaison, elle habite l'équivalent d'un 4 et demi à Fredericton à 1400 $ par mois.

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