Robots conversationnels : une entreprise de Québec a le vent dans les voiles

En 2022, 90 % des interactions en ligne entre les entreprises et leur clientèle seront automatisées, selon des spécialistes.
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Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'entreprise Botpress courtise les gouvernements pour implanter encore davantage sa technologie de clavardage automatisée. L'entreprise émergente de Québec vient d'ailleurs d'obtenir de ses investisseurs un important financement de 15 millions de dollars américains, qui servira notamment à l'embauche d'une quarantaine d'employés.
Pas besoin d'aller très loin pour tomber sur la technologie de Botpress, basée sur l'intelligence artificielle (IA), et dont l'implantation s'est accélérée avec la COVID-19.
À l'automne 2020, l'entreprise a été sollicitée par le gouvernement du Québec pour créer un espace de clavardage automatisé consacré aux questions sur le coronavirus.
On crée la technologie qui permet de créer des assistants digitaux. On peut voir ça un peu comme des employés virtuels
, précise Sylvain Perron, cofondateur et PDG de l'entreprise de Sainte-Foy.
Quand la COVID a commencé, le gouvernement était complètement débordé en termes d'appel au 811. Il voulait être capable de répondre aux citoyens le plus rapidement possible
, se rappelle M. Perron.
Encore fallait-il être en mesure d'alimenter ces employés virtuels avec de l'information juste.
C'était un gros défi parce que l'information sur la COVID change hyper rapidement. Il faut ingérer beaucoup de données, des milliers et des milliers de réponses. Je pense qu'on a automatisé plusieurs millions de conversations
, ajoute le PDG.
« C'est particulièrement utile en temps de COVID, où les centres d'appels sont absolument débordés. Ça permet d'automatiser certaines conversations ou des questions que certaines personnes auraient. »
Essor
Botpress mentionne que le clavardage automatisé connaît un essor important à travers le monde, comme en témoigne la recherche sur le sujet. Depuis 2018, la recherche en intelligence artificielle (IA) sur les robots conversationnels s'accélère à un point tel qu'ils sont dorénavant en mesure de saisir l'émotion ou l'état d'âme de leurs interlocuteurs et interlocutrices.
C'est un domaine qui est extrêmement en demande. D'ici 4 ans, ça va être absolument impossible de discerner un robot d'un humain, à quel point les robots vont être capables de communiquer et d'assimiler les connaissances
, croit Sylvain Perron.
Pour peaufiner encore davantage sa technologie, Botpress vient d'obtenir un financement de 15 millions de dollars américains provenant de différents fonds d'investissement, dont deux du Québec, Inovia et Innovexport. Il s'agit d'un des plus importants investissements pour une jeune entreprise de Québec, selon Sylvain Perron.
Botpress souhaite faire passer son nombre d'employés de 25 à 70. L'entreprise ouvrira aussi un bureau à Montréal à la fin de la pandémie.
Vie privée
Depuis son implantation, le gouvernement du Québec assure que son espace de clavardage automatisé créé par Botpress Technologies respecte la protection de la vie privée.
L’agent conversationnel ne compile pas de données personnelles. Il enregistre toutefois les questions entrées par les citoyens, car elles permettent d’améliorer les réponses de l’agent virtuel, de cibler les contenus qui sont manquants dans Québec.ca
, estime le gouvernement du Québec.
Il faut s'attendre aussi à une plus grande présence d'assistants numériques au sein du gouvernement canadien.
Les technologies de l’intelligence artificielle sont prometteuses pour améliorer la façon dont le gouvernement du Canada sert les Canadiens. Alors que nous examinons l’utilisation de l’IA dans les programmes et services du gouvernement, nous nous assurons que celle-ci est régie par des valeurs, une éthique et des lois claires
, indique Ottawa.
Botpress collabore déjà avec les Forces armées canadiennes.