La maison d’édition Écrits des Forges promeut et soutient la poésie depuis 1971
Le poète Gaston Bellemare lit quelques vers sur le mur d'un immeuble à Trois-Rivières, capitale de la poésie.
Photo : Radio-Canada
C’est au printemps 1971 qu’est fondée la maison d’édition trifluvienne consacrée à la poésie : Écrits des Forges. Depuis 50 ans, bon nombre de poètes québécois et étrangers ont été publiés par cet éditeur à qui l’on doit également la création du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. Retour en archives sur la naissance de cet acteur important du monde littéraire.
Une maison d’édition forgée par des passionnés
Le 3 septembre 1981 à Reflets d’un pays, le fondateur des Écrits des Forges, le regretté poète Gatien Lapointe, revient sur les débuts de la maison d’édition.

Gatien Lapointe raconte la création de la maison d’édition Les écrits des forges.
En 1969, peu de temps après la création de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), le poète Gatien Lapointe est invité à venir y enseigner par le recteur Gilles Boulet.
L’homme de lettres pose alors deux conditions aux administrateurs. Il souhaite offrir des ateliers de création et fonder une petite maison d’édition qui publiera les écrits de ses meilleurs étudiants.
C’est ainsi que naissent les Écrits des Forges en plein cœur de la ville de Trois-Rivières, dans la foulée de l’enthousiasme que provoque l’avènement de l’UQTR.
La maison d’édition ne cessera de prendre de l’expansion tout en gardant sa signature minimaliste et singulière.
Un festival pour démocratiser la poésie
À la suite du décès de Gatien Lapointe en 1983, son équipe prend le relais pour poursuivre le travail.
Gaston Bellemare, premier poète publié par la maison d’édition avec son recueil Bleu - Source de terre, devient président-directeur général des éditions Écrits des Forges.
C’est dans un souci de donner plus de visibilité à un genre littéraire peu couvert par les médias que Gaston Bellemare fonde le Festival national de la poésie de Trois-Rivières en 1985.
Le 1er octobre 1986, l’animateur Normand Harvey le reçoit à l’émission Au jour le jour.

L’animateur Normand Harvey reçoit Gaston Bellemare, président directeur général aux Écrits des Forges, qui lui parle du Festival de la poésie de Trois-Rivières.
On peut voir avant l’entrevue quelques extraits du premier Festival de la poésie.
Spectacles de musique, ateliers d’écriture pour les adultes et les enfants, récitals de poésie par des invités de renom tels que Pauline Julien et Monique Leyrac sont de la programmation 1986.
Les activités se déroulent partout dans la ville de Trois-Rivières : centre culturel, cafés, galeries d’art, librairies, etc.
Gaston Bellemare se dit heureux de l’engouement provoqué par le festival. Alors que certains lui disaient qu’il rêvait en couleur d’espérer voir 1000 personnes dans un festival de poésie, c’est plus de 3000 curieux et passionnés qui ont participé aux différentes activités lors de la toute première édition.
Redonner de la couleur à Trois-Rivières par les mots
Le 25 mai 1997 au Point, Bertrand Hall présente un reportage sur l’apport de la maison d’édition Écrits des Forges à la ville de Trois-Rivières.

Le journaliste Bertrand Hall présente un reportage sur la région de Trois-Rivières et de l’importance qu’y occupe la poésie. Il rencontre Gaston Bellemare, président directeur général aux Écrits des Forges.
Le journaliste mentionne qu’historiquement, Trois-Rivières a été tour à tour capitale de la fourrure, du fer, du bois, du textile et des pâtes et papiers. Des entreprises importantes qui ont toutes quitté la métropole au fil des ans, ce qui a semé chômage et désolation.
« Quand on réussit à créer un sentier de 300 poèmes d’amour à travers les murs de sa ville, on a le droit de croire que tout est possible. »
Les Écrits des Forges ont fait de Trois-Rivières la capitale de la poésie au Québec.
Durant le Festival international de la poésie, qui en sera à sa 37e édition en 2021, des milliers de poèmes sont suspendus dans le parc Champlain. Un monument est également dédié aux poètes à la place de l’Hôtel-de-Ville.
De trois à quatre livres par an au départ, la maison d’édition en publie plus d’une cinquantaine aujourd’hui. Il s'agit de recueils écrits par des poètes québécois et étrangers.
« Les gens sont très fiers de ça, parce que ça dégage une image extrêmement positive de la ville. Une image qui est transportée partout dans le monde. Et quand des poètes étrangers viennent ici, ils disent toujours : "J’aimerais tellement ça qu’il y ait une ville comme Trois-Rivières dans mon pays". »
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