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Non, les robots d'entreprises ne veulent pas tous voler des emplois

Les entreprises canadiennes qui emploient des robots ont environ 15 % de travailleurs et travailleuses en plus.

Un robot trie des déchets.

Les robots sont utilisés dans toutes sortes de milieux de travail. Celui-ci se concentre sur le tri des déchets.

Photo : X

Radio-Canada

Ramesh Shrestha, superviseur de l'entreprise de nettoyage Ultra Shine, à Edmonton, passe ses journées de travail aux côtés d'un robot nommé Bob. Plutôt que de voir Bob comme une menace ou un concurrent, il le considère comme un fidèle collègue.

Il me permet d'affecter mes employés à toutes sortes d'autres tâches.

Une citation de Ramesh Shrestha, superviseur à Ultra Shine

Chaque jour, Bob pivote efficacement sur les planchers de l'aire de restauration du centre commercial Westmount. Il s'arrête automatiquement devant les clients intrigués par sa présence pour éviter des blessures.

Puis, contrairement aux humains qui faisaient son travail par le passé, il ne se fatigue pas et ne souffre jamais de maux de dos. C'est l'un des motifs des entreprises qui emploient des robots. Leur intégration n'est toutefois pas systématiquement le signe de main-d'œuvre perdue. C'est plutôt l'inverse.

Un homme souriant se tient debout devant une machine carrée, dans un centre d'achat.

Ramesh Shrestha a vu sa compagnie grandir depuis l'arrivée des robots nettoyeurs.

Photo : CBC/Madeleine Cummings

Chez Ultra Shine, Bob le balayeur n'a remplacé aucun employé depuis son arrivée. L'entreprise est d'ailleurs en pleine croissance, comme le sont nombreuses autres au pays.

L'an dernier, Statistique Canada révélait que les entreprises qui emploient des robots ont tendance à avoir 15 % de travailleurs et travailleuses en plus, par rapport aux entreprises sans robots du même secteur.

L'agence fédérale ignore le nombre exact d'entreprises qui ont investi dans l'automatisation, mais indique que des dizaines de milliers de robots ont trouvé leur place au sein de diverses compagnies au Canada.

Une multiplication des robots

Dans cette ère covidienne, où la distanciation et la propreté font partie de nos phrases clés, beaucoup d'économistes prédisent une transition rapide vers encore plus de robots en milieu de travail.

La productivité serait à la hausse, souligne Jay Dixon, un chercheur et analyste de Statistique Canada. À son avis, les employés mis en péril seraient toutefois les gestionnaires intermédiaires.

Les recherches de Jay Dixon montrent que les robots ont tendance à rediriger la répartition des emplois au sein des entreprises. Le plus souvent, ces dernières finissent par recruter dans les extrêmes, soit auprès d'employés peu qualifiés, soit très qualifiés.

Les compagnies qui grandissent en raison de leur productivité ont premièrement besoin de travailleurs qui surveillent les robots, et deuxièmement, de travailleurs qui gèrent les tâches qui sont au-delà des capacités du robot, comme en marketing ou en service à la clientèle.

Des robots dans une usine au Japon.

Le Canada doit davantage investir dans l'automatisation pour rester pertinent sur le plan économique, selon des experts.

Photo : Reuters / Issei Kato

La demande pour les rôles entre ces extrêmes est ainsi réduite, explique Jay Dixon. Durant ses recherches, il a récemment été témoin de multiples entreprises où la main-d'œuvre intermédiaire a chuté de 50 % sur 5 ans.

La pandémie de COVID-19 devrait tout de même être perçue comme une nouvelle possibilité pour l'automatisation, selon le professeur en économie Joel Blit, de l'Université de Waterloo. Il croit que les nouveaux critères de sûreté motiveront de plus en plus d'employeurs à grandir en intégrant des robots.

Il est aussi important de noter, rappelle Joel Blit, que c'était principalement les emplois routiniers qui ont disparu après les autres récessions au Canada.

Plus d'incitatifs pour l'automatisation

Malheureusement, dit-il, les politiques existantes risquent de décourager certaines entreprises qui caressent l'idée d'élargir leurs activités avec des robots.

Ça prend les bonnes politiques pour que ça fonctionne, et franchement, je ne crois pas que le Canada les a en ce moment.

Une citation de Joel Blit, professeur en économie

La subvention salariale, par exemple, garde les coûts de main-d'œuvre plutôt bas et pourrait freiner la volonté d'un saut vers l'automatisation.

Selon Joel Blit, le Canada est très en retard dans ce domaine. Il dit que le gouvernement fédéral devrait appuyer cette transition chez les entreprises en investissant dans de nouvelles technologies. C'est la seule façon de rester pertinent et compétitif sur le plan économique, affirme l'économiste.

Dans son dernier budget, Ottawa a annoncé un investissement de 444 millions de dollars dans l'intelligence artificielle sur une période de 10 ans.

Avec les informations de Madeleine Cummings

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