S’initier à la planche à roulettes plus tard dans la vie

La planche à roulettes : une activité familiale pas comme les autres.
Photo : Radio-Canada / Simon Gohier
Les débuts de la planche à roulettes aux Jeux olympiques de Tokyo, cet été, prouvent que ce sport a franchi un autre chapitre de son histoire. Si ce n'est pas encore un sport de masse, les nombreux parcs de planche à roulettes de la Colombie-Britannique comptent de plus en plus d'amateurs qui n’ont pas le profil du « planchiste typique ».
Quelques cheveux blancs et des genoux un peu plus raides qu’ils ne l’auraient souhaité n'ont pas empêché Dean et Véronique Lalancette, un couple vancouvérois, de commencer à pratiquer un sport plus populaire chez les plus jeunes que chez les personnes de leur âge.
Afin d’avoir une activité familiale et de créer des souvenirs pour leurs jeunes garçons, ils ont décidé de commencer la pratique de la planche à roulettes et de prendre des risques tout de même calculés.

La planche à roulettes : une belle activité familiale selon Véronique Lalancette.
Photo : Radio-Canada / Simon Gohier
La fondatrice du Late Bloomers Skate Club, Kate MacMillan, a commencé la planche à roulettes à l’âge de 30 ans. Elle estime qu'il n'est pas plus difficile pour les vieux
de s'élancer sur une planche.
Elle concède qu’il faut toutefois considérer que la courbe d’apprentissage se dessine différemment quand on n’a plus la fougue et la flexibilité d’un adolescent.
Les gens ont des emplois et des carrières, alors ils doivent trouver l'équilibre entre le plaisir et le risque
, dit-elle. Comment compenser l'augmentation du risque liée à l’âge? La réponse est plutôt simple : en acceptant qu’il faille tomber pour apprendre l’équilibre et les manœuvres, aussi simples soient-elles.
La réussite dépend de la persévérance et de la ténacité requise accepter de tomber, de se relever et de remonter sur sa planche. Cela n’est pas facile quand on est la seule personne au parc qui comprend que les blessures mettent plus de temps à guérir quand on est plus vieux, fait remarquer Kate McMillan.
C’est pourquoi elle a créé le Late Bloomers Skate Club, qui vise notamment à favoriser une atmosphère dans laquelle les adultes commençant la pratique de ce sport peuvent se sentir épaulés et compris.
En offrant des leçons gratuites à tous ceux qui veulent apprendre, Kate McMillan a su initier plusieurs personnes qui, autrement, n’auraient jamais tenté leur chance dans un parc, car si le sport est intimidant à apprendre, le simple fait de s’exposer au regard des autres l’est tout autant.
Kate McMillan se rappelle avoir reçu des commentaires désobligeants au cours de son apprentissage. On l’a accusée de poser
et de faire semblant de faire partie de cette culture. Cela l’a choquée, puisque, rappelle-t-elle, tout le monde a dû commencer quelque part.
C’est donc dans cette optique que les Late Bloomers se rassemblent. Ils veulent promouvoir l’ouverture et la tolérance envers ceux et celles qui, autrement, ne se reconnaissent pas vraiment en voyant ce qui se passe dans les parcs de planche à roulettes.
Lydia Pourmand, elle aussi une « late bloomer », pense que, non seulement le fait d’apprendre à pratiquer ce sport à un certain âge démontre une grande force de caractère, mais il symbolise aussi un acte rebelle dans un milieu majoritairement fréquenté par des adolescents.
Cela prend énormément de courage pour prendre sa place et apprendre
, dit-elle.