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2,2 milliards de dollars pour rétablir l’industrie de la biofabrication au Canada

Des employés revêtus d'équipements de protection sur une chaîne de montage.

La chaîne de production du vaccin AstraZeneca, à l'Institut Serum, à Pune, en Inde, est le plus grand fabricant de vaccins au monde. Le Canada recevra 2 millions de doses du vaccin contre la COVID-19 de cet institut.

Photo : Getty Images / PUNIT PARANJPE

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La pandémie a mis en évidence certaines lacunes dans le domaine de la recherche et de la science au Canada, particulièrement en matière de fabrication de vaccins. Et c’est pourquoi le gouvernement fédéral annonce, dans son budget déposé lundi, qu’il investira plus de 2 milliards de dollars sur cinq ans pour renforcer la capacité du pays à faire face à d’autres pandémies.

D’ici la fin septembre, Ottawa prévoit distribuer 100 millions de doses du vaccin contre la COVID-19. Si le gouvernement estime que ce nombre sera suffisant pour offrir deux doses à tous les Canadiens, étant donné l'émergence de nouveaux variants du coronavirus, il sera probablement nécessaire de produire des vaccins pendant plusieurs années.

Rappelons que le Canada dépend actuellement entièrement de la production de vaccins issus d'autres pays, et se trouve donc à la merci de mesures protectionnistes et des délais de production.

Dans le budget, le gouvernement du Canada indique avoir dépensé plus de 9 milliards de dollars pour l'achat des 100 millions de doses et 1,3 milliard de dollars pour la distribution et l'administration des vaccins.

Ottawa dit être conscient que le pays doit rétablir sa capacité nationale en matière de biofabrication ainsi que de mise au point et de production de vaccins. En février, Justin Trudeau avait annoncé des investissements dans des centres de fabrication de vaccins à Montréal, à Vancouver et à Saskatoon.

C’est pourquoi le gouvernement a prévu dans son budget un financement de 1 milliard de dollars sur sept ans, à compter de 2021-2022, pour soutenir des entreprises canadiennes prometteuses et en croissance du secteur des sciences de la vie et de la biofabrication.

La fabrication de nos propres vaccins est essentielle à notre sécurité nationale, peut-on lire dans le budget. Le Canada pourra bénéficier d’une source d’approvisionnements en vaccins plus fiable à l’avenir.

Le gouvernement investira également 59,2 millions de dollars sur trois ans, à compter de 2021-2022, pour la Vaccine and Infectious Disease Organization, un centre de recherche associé à l’Université de Saskatoon, pour le développement de leurs vaccins candidats. 

De plus, on promet 250 millions de dollars sur trois ans pour créer un nouveau fonds pour les essais cliniques des instituts de recherche en santé du Canada et ainsi renforcer les capacités en recherche clinique du pays.

Par ailleurs, le budget prévoit d’autres sommes en recherche et développement :

  • 500 millions de dollars sur quatre ans (dès 2021) pour la Fondation canadienne pour l’innovation, afin de répondre aux besoins en capital et en infrastructures des établissements postsecondaires et des hôpitaux de recherche;

  • 92 millions de dollars sur quatre ans (dès 2021) pour adMare, un programme d’accélération qui aide à développer les jeunes entreprises des sciences de la vie;

  • 45 millions de dollars sur trois ans (dès 2022) pour le Réseau de cellules souches, en vue d’appuyer la recherche sur les cellules souches et sur la médecine régénérative.

Enfin, le budget propose un financement de 28,6 millions de dollars sur cinq ans, puis de 5,7 millions de dollars par la suite, pour permettre à l'Agence de la santé publique de surveiller et de combattre la résistance aux antimicrobiens. Selon l’OMS, il s’agit de l’une des dix principales menaces pour la santé publique. Selon les estimations, la résistance aux antimicrobiens pourrait coûter la vie à 396 000 Canadiens d’ici 2050.

Davantage de données pour mieux décider

Une autre lacune soulevée par la pandémie a été un manque de données à l’échelle canadienne. Dans bien des cas, les données sont difficiles à obtenir et sont souvent collectées différemment d’une province à l’autre, rendant les analyses plus complexes à faire.

Tout au long de la pandémie, le gouvernement a déclaré que ses décisions étaient prises en fonction de données probantes. Pour que chaque Canadien puisse réaliser son plein potentiel, nous devons bien comprendre les contextes dans lesquels les gens vivent et les obstacles auxquels ils sont confrontés. Nous ne pouvons pas améliorer ce que nous ne pouvons pas mesurer, peut-on lire dans le budget.

Ainsi, le budget fédéral investit 250 millions de dollars sur cinq ans dans Statistique Canada pour améliorer ses données sur la santé, la qualité de vie, l’environnement, la justice, ainsi que les affaires et l’économie.

De plus, le gouvernement octroie à Statistique Canada un financement de 172 millions de dollars sur cinq ans (dès 2021-2022) afin de mettre en œuvre le Plan d’action sur les données désagrégées servant à combler les lacunes en matière de données et de connaissances.

Grâce à des investissements promis dans le budget, Statistique Canada aura le mandat d’améliorer la collecte de données dans plusieurs domaines, dont :

  • 41,3 millions de dollars sur six ans pour de meilleures données sur les soins de soutien, sur les soins primaires et sur les produits pharmaceutiques;

  • 25,6 millions de dollars sur cinq ans pour élaborer un recensement de l’environnement.

Enfin, le gouvernement estime ne pas avoir suffisamment de données statistiques détaillées pour prendre des mesures politiques éclairées afin de lutter contre les inégalités raciales et sociales. Pour y remédier, le budget prévoit :

  • 6,7 millions de dollars sur cinq ans pour améliorer les données sur les Autochtones et les groupes racisés dans le système de justice;
  • 12 millions de dollars sur trois ans pour financer la recherche universitaire sur les obstacles systémiques auxquels divers groupes font face;
  • 7,6 millions de dollars sur cinq ans pour élaborer et mettre en œuvre une enquête nationale sur la santé sexuelle et reproductive;
  • 11 millions de dollars sur cinq ans pour élaborer une base de données nationale sur le féminicide.

Parmi les autres investissements en science et technologie, on compte :

  • 360 millions de dollars sur sept ans, à compter de 2021-2022, afin de lancer une stratégie quantique nationale;

  • 400 millions de dollars sur six ans, à compter de 2021-2022, pour élaborer une stratégie pancanadienne en matière de génomique;

  • 90 millions de dollars sur cinq ans pour redynamiser le Centre canadien de fabrication de dispositifs photoniques.

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