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Le jardinage comme remède au confinement

Deux mains dans la terre.

70 % des Québécois de 18 ans et plus ont l’intention de jardiner cette année, selon un sondage CROP.

Photo : iStock

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Réduction du stress et de l’anxiété, amélioration de l’humeur et de l'enthousiasme, impact positif sur le diabète… Jardiniers et scientifiques s’entendent pour dire que se mettre les mains dans la terre, c’est bon pour la santé. Signe qu’il n’y a pas que l'amour qui se trouve dans le pré!

En cette période de confinement, le jardinage peut s’avérer salutaire pour contrer la déprime et la sédentarité. De nombreuses études le prouvent : jouer dans la terre engendre des effets positifs sur la santé mentale et physique. Des bienfaits dont pourra profiter une forte proportion de la population, puisque 70 % des Québécois de 18 ans et plus sondés par la firme CROP en mars disaient avoir l’intention de jardiner cette année.

Jardiner ç'a des impacts très importants sur le métabolisme de notre corps et sur la chimie de notre corps, lance d’emblée le chimiste Normand Voyer, interrogé sur les bienfaits de l’activité.

Études à l'appui, il mentionne notamment la diminution du cortisol, la production de dopamine, l’amélioration de la santé métabolique et même un impact positif sur le diabète.

Le jardinage mieux que la lecture

Jardiner, c'est excellent pour diminuer le stress et l'anxiété affirme-t-il, citant une étude néerlandaise. Les chercheurs ont démontré que de jardiner avait un impact substantiel pour faire diminuer le taux de cortisol dans le corps, le cortisol étant l'hormone de stress.

Normand Voyer, professeur de chimie à l'université Laval

Normand Voyer, professeur de chimie à l'Université Laval

Photo : Radio-Canada / Etienne Leblanc

Les chercheurs ont fait faire une tâche stressante à 30 individus avant de leur demander, au hasard, de lire ou de jardiner. Un test salivaire a ensuite démontré que leur taux de cortisol avait globalement diminué, mais que la baisse était significativement plus importante chez les jardiniers que chez les lecteurs.

L’exposition au soleil

Le fait de pratiquer l’activité à l'extérieur permet l’exposition au soleil et donc stimule la production de vitamine D, ajoute le chimiste. La vitamine D, on sait que c'est associé à la santé de nos os, mais aussi à plusieurs autres métabolismes importants dans notre corps.

En plus de faire rire les oiseaux, le jardinage, c'est bon pour le moral.

L'exposition au soleil est aussi une bonne façon de stimuler la dopamine dans notre cerveau, souligne Normand Voyer. La dopamine, ça améliore l'humeur et l'enthousiasme, c'est la molécule qui est reliée à ce qu'on appelle le plaisir et à la récompense. Mais attention de bien protéger notre peau des rayons UV, met-il en garde.

Le jardinage a aussi des impacts positifs sur le diabète. Dans ce cas-ci, c’est surtout parce qu’il s’agit d’une activité physique. Se déplacer en plein air, ça favorise la santé globale.

La biophilie

Claude Vallée avec des fleurs jaunes à la main droite.

Claude Vallée a jardiné toute sa vie, il a commencé très jeune avec ses parents.

Photo : Institut québécois du développement de l'horticulture ornementale

Claude Vallée, agronome et enseignant en horticulture à l'Institut de technologie agroalimentaire (ITA), s'intéresse à la biophilie, un mot qui désigne l’attrait inné des humains pour la nature et le vivant.

« Il faut arrêter de voir le vivant comme de la décoration. Le vivant, on en a besoin pour notre santé physique et mentale. »

— Une citation de  Claude Vallée, agronome et enseignant en horticulture à l'Institut de technologie agroalimentaire

Il constate les bienfaits des plantes dans son milieu de travail, au campus de l’ITA, à Saint-Hyacinthe. Les étudiants vont s'installer devant le mur végétalisé pour étudier. On voit qu'ils sont vraiment plus calmes.

Non seulement il est à même de constater les bienfaits du jardinage sur son entourage, il est convaincu que tout le monde pourrait en profiter, tout particulièrement en cette période de confinement.

C'est une activité qui se pratique très facilement à la maison, qu'on ait un balcon ou non. C’est très, très, très accessible.

Pour ceux qui font pousser des légumes, les bénéfices sont encore plus grands. Au point de vue alimentaire, c'est bon parce que ça nous fait découvrir toutes sortes de fruits, de légumes, d'herbes.

Des légumes en salade sur une assiette.

Le jardinage augmente de 33 % la consommation de fruits et légumes.

Photo : Radio-Canada

Un rapport de l’Institut national de santé publique révèle justement que la participation à un jardin communautaire d’un adulte d'un ménage contribuerait à augmenter de 33 % le nombre de portions de fruits et légumes consommés quotidiennement comparativement aux ménages n’allant pas dans un jardin.

Le jardinage comme antidépresseur?

Prendre une poignée de terre, c’est tenir entre ses mains des milliards de micro-organismes, souligne le chimiste Normand Voyer.

Des chercheurs américains se sont intéressés plus particulièrement au mycobacterium vaccae et ont découvert qu’elle peut stimuler la production de sérotonine, surnommée molécule du bonheur, chez les animaux de laboratoire.

Donc il est possible qu'en jouant dans la terre, on soit en contact avec ce micro-organisme-là et que ça puisse aider à améliorer notre taux de sérotonine et notre humeur. Par contre, c'est un petit peu trop tôt pour clamer que jouer dans la terre, c'est comme un antidépresseur, affirme M. Voyer.

Quoi qu’il en soit, la diminution du cortisol dans le corps, et donc du stress, elle, est prouvée, et en cette période anxiogène qu’est la pandémie, plonger les mains dans la terre ne peut qu’être salutaire.

Olivia Ratté et Marie-Audrey Houle discutent dans une serre.

Marie-Audrey Houle rencontre Olivia Ratté, conseillère chez Jardin Hamel.

Photo : Radio-Canada

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