73 000 enseignants en grève : l'école à la maison pour des milliers d'élèves

Des manifestations ont eu lieu partout dans la province.
Photo : Radio-Canada / Raymond Routhier
Près de 73 000 enseignants ont débrayé de minuit à 9 h 30 mercredi matin, ce qui a obligé des milliers d'élèves du Québec à rester à la maison.
Les centres de services scolaires ont tenté sans succès de rendre cette grève illégale devant le Tribunal du travail.
Les centres de services scolaires affirmaient que le débrayage des enseignants mettait en péril la santé et la sécurité des élèves. Ils dénonçaient également les conséquences de cette grève sur le transport des écoliers, sur la surveillance des élèves et sur les services de garde.
Trop compliqué
Pour ces raisons, plusieurs centres de services scolaires ont pris la décision de faire l'école à la maison mercredi, à compter de 9 h 45. La logistique d'amener les élèves sur les bancs d'école une fois l'avis de grève levé aurait été trop compliquée, explique le Centre de services scolaire Marie-Victorin, sur la rive sud du fleuve près de Montréal.
D'autres services scolaires se sont toutefois adaptés et ont retardé le début des classes en présentiel.
Dans la région de la Capitale-Nationale, en Outaouais et en Chaudière-Appalaches, des milliers d'élèves doivent déjà suivre leurs cours à distance en raison des mesures d'urgence en vigueur dans ces régions. Ceux qui sont touchés par l'avis de grève ont donc commencé leurs activités un peu plus tard.
Les syndicats soulignent que leur but était de déranger le moins possible les élèves. On voulait une grève innovante parce qu'on ne voulait pas pénaliser les élèves, on ne voulait pas pénaliser les familles. On voulait pénaliser l'administration
, indique la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, Josée Scalabrini.
Revendications
Les enseignants du Québec sont sans contrat de travail depuis plus d'un an. Ils réclament des améliorations importantes dans leur quotidien, notamment par une meilleure composition des classes et des ajouts de services, un allègement de la tâche, de meilleurs salaires et moins de précarité.
Il y a grève ce matin, parce que les enseignants disent : il y a urgence
, affirme Josée Scalabrini. Selon elle, le gouvernement n'est pas sérieux dans ses efforts de négociation. Ça fait un an qu'on aurait pu chercher ensemble des solutions, qu'on aurait pu faire de réelles négociations, mais jamais les porte-parole patronaux n'ont eu les mandats. Oui, il y avait une présence aux tables, mais il n'y avait pas de mandat
.
Au total, 58 centres de services scolaires et commissions scolaires anglophones sont concernés par ce mouvement de grève.
La présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, assure pour sa part qu'elle a tout aussi hâte que les syndiqués de voir les négociations aboutir à une entente. La ministre soutient toutefois que des négociations ont bel et bien lieu.
Je suis convaincue qu'on a présentement aux tables de négociations tout ce qu'il faut pour trouver des solutions qui vont être à la satisfaction des enseignants et qui vont aussi respecter la capacité de payer des Québécois
, ajoute-t-elle.
Avec les informations de Sébastien Tanguay et de Nahila Bendali