La planche à roulettes : un sport de plus en plus inclusif à Vancouver
Plusieurs groupes de planches à roulettes à Vancouver favorisent l’accès à ce sport pour les femmes, les personnes racisées et la communauté LGBTQ+.
Photo : iStock / Camille Vernet
La pratique de la planche à roulettes, ou skateboard en anglais, créé des liens étroits entre les adeptes. Quatre Vancouvéroises passionnées de ce sport nous font découvrir l'importance que prend la culture du skateboard dans leur vie et comment ce milieu a évolué pour devenir plus inclusif.
Un moyen de s'évader
La passion d’Aya Garcia pour la planche à roulettes a débuté durant la pandémie de la COVID-19 quand elle a perdu son emploi en restauration.
J'ai réalisé que j'avais besoin d'essayer quelque chose de nouveau et que je voulais me mettre au défi mentalement et physiquement de faire une chose que j’avais eu peur de débuter auparavant. Et c'était le skate
confie-t-elle.
La trentenaire s’arme alors de patience et se procure l'équipement nécessaire pour se lancer dans l'aventure.
Elle découvre rapidement des groupes de planches à roulettes destinés à tous les âges et les identités de genres. C'est bon pour ma santé mentale aussi, parce que l’on s'encourage mutuellement,
constate Aya Garcia.
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Pour la planchiste, ce sport est même devenu un bon outil pour lutter contre le stress.
« Vous pouvez passer deux heures à vous concentrer sur ce seul mouvement, c'est la seule chose que vous faites. C'est un peu comme de la méditation. »
Donner confiance en soi
Rose Archie est la présidente de Nation Skate Youth, un groupe vancouvérois qui initie les jeunes autochtones à ce sport à l'échelle du Canada et milite pour la construction de parcs de planche à roulettes (skatepark en anglais) dans les communautés.
Ayant grandi à Canim Lake, un endroit plutôt isolé au centre de la Colombie-Britannique, Rosie a appris à faire de la planche dans les années 1990.
« Le skateboard m'a apporté une plus grande confiance en moi-même, d'être bien dans ma peau. »
Elle espère avec ce sport inspirer les jeunes autochtones à avoir confiance en eux et à être fiers de leurs origines.
Le message que je veux passer aux jeunes qui viennent de commencer à faire du skateboard c’est de ne pas abandonner, qu'il faut de la persévérance, du courage, qu'ils ne doivent pas être gênés quand ils tombent, parce que nous tombons tous
, explique la présidente de Nation Skate Youth.
Briser l'isolement
Apprendre à monter sur une planche à roulettes n’est pas évident, surtout la première fois, et c'est une « couche » supplémentaire qui s'ajoute quand on est une personne racisée, estime Ryme Lachene, l’une des fondatrices de Takeover Skateboarding.
C'est vraiment dur de faire sa place dans la scène du skateboard quand on est la minorité et qu'on est seul. Donc, il y a aussi ce facteur additionnel.
Des planchistes de Vancouver nous parlent de la diversité dans ce sport.
Photo : Radio-Canada / Camille Vernet
Aujourd’hui, Ryme Lahcene est l’une des fondatrices de Takeover Skateboarding, un groupe qui favorise l’accès à ce sport pour les femmes, les personnes racisées et la communauté LGBTQ+.
Selon elle, le skate est une activité qui rassemble : c'est juste un bout de bois et quatre roues sur deux pièces de métal, mais c'est un jouet magnétique. Ça a fait une différence importante dans ma vie et ça a fait une énorme différence dans la vie de mes amis
.
De plus en plus de diversité
La photographe et planchiste Norma Ibarra a pu observer l’évolution de la diversité dans le milieu de la planche à roulettes à Vancouver.
Lorsqu’elle a débuté ce sport, elle était l’une des rares femmes au parc qu'elle fréquentait. À l'époque, et encore maintenant, les compagnies [de planches à roulettes] ne faisaient pas grand-chose pour les femmes, les queers, et les planchistes non traditionnels.
Mais grâce à la création de groupes sur les réseaux sociaux, tels que les Late Bloomers ou encore le Vancouver Queer Skate, ces planchistes se sentent de plus en plus acceptés dans les parcs de la ville et de ses environs. Maintenant, je vois de plus en plus souvent des gens qui me ressemblent
, se réjouit la photographe.