Des haies brise-vent pour augmenter les réserves d’eau potable

Les haies brise-vent artificielles en bois ont été installées par l'équipe de Terre-Eau à Sainte-Luce.
Photo : Terre-Eau
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
En installant des haies brise-vent artificielles sur des terres agricoles, un agronome bas-laurentien a démontré qu’il est possible de mieux protéger les cultures contre le gel, tout en augmentant ses réserves d’eau potable.
Louis Drainville, de l’entreprise Terre-Eau de Saint-Joseph-de-Lepage, a fait ce constat au terme d’un projet de recherche mené entre 2018 et 2020 dans la municipalité de Sainte-Luce.
L'idée derrière ce projet est simple dit-il : On parle d’un brise-vent, une barrière à neige, dit-il. L’équation entre neige et eau, tout le monde peut la faire.
Si on capte la neige qui passe devant nous et qu’on la retient sur place, cette neige va évidemment fondre et si le sol n’est pas gelé, elle va s’infiltrer et recharger la nappe, explique Louis Drainville. Quand on recharge la nappe, si on a un puits de surface, ça veut dire plus d’eau pour nos besoins agricoles et nos besoins municipaux.

Les haies brise-vent naturelles sont constituées de végétaux, comme des arbres, alors que les haies brise-vent artificielles sont plutôt faites de bois.
Photo : Terre-Eau
Pour prouver cette hypothèse, l’agronome a installé environ 180 mètres de haies brise-vent dans des champs de Sainte-Luce.
Les mesures effectuées à l’hiver 2018-2019 et à l’hiver 2019-2020 permettent à M. Drainville et à ses collaborateurs de conclure que les haies brise-vent ont permis à la municipalité de bénéficier d’en moyenne treize heures de plus d'utilisation d'eau potable par année, soit environ huit heures par 100 mètres de haies brise-vent.
Dans nos projets, avec ce qu’on a installé, on est allé chercher [en moyenne] plus d’un million de litres d’eau par année, souligne-t-il. C’est quand même énorme quand on parle de quantité d’eau potentiellement disponible suite à un petit investissement.
Notre petit projet s’étirait seulement sur 0,5 hectare, mais si on aménage pour un impact de 30 hectares, on va chercher beaucoup de jours de liberté. Pour une municipalité, des jours de liberté, c’est une police d’assurance.
En effet, les municipalités et les agriculteurs qui utilisent des puits de surface risquent, à la suite d’épisodes de sécheresse estivale, d’épuiser leurs stocks d’eau.
En plus d’augmenter les quantités d’eau disponible, le projet de recherche mené par Louis Drainville a permis de démontrer que les haies brise-vent ont un autre avantage pour les agriculteurs. En retenant la neige sur les terres, ces barrières permettent de densifier le manteau neigeux et d’ainsi protéger les cultures du gel.
Avec les informations de Shanelle Guérin