Immobilier : des « risques de dérive » en hausse à Montréal, selon les courtiers
Le prix médian d'une maison unifamiliale a bondi de 32 % le mois dernier, par rapport à la période correspondante de 2020, dans la région regroupant l'île de Montréal, ses banlieues, Laval, Vaudreuil-Soulanges et Saint-Jean-sur-Richelieu.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Avec une croissance des prix qui continue à prendre de l'ampleur dans le marché immobilier, les « risques de dérive du marché vers la surévaluation » suivent la même trajectoire, particulièrement dans la région métropolitaine de Montréal, prévient l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Cet avertissement a été lancé mercredi, après que l'Association a dévoilé ses statistiques pour le mois de mars – compilées par l'entremise de la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers – pendant lequel les conditions de marché ont continué d'être fortement
à l'avantage des vendeurs même si les perspectives économiques demeuraient encore incertaines
.
Des augmentations « extrêmement vives »
Ainsi, le prix médian d'une maison unifamiliale a bondi de 32 % le mois dernier, par rapport à la période correspondante de 2020, pour s'établir à 481 000 $ dans la région regroupant l'île de Montréal, ses banlieues, Laval, Vaudreuil-Soulanges et Saint-Jean-sur-Richelieu. À la grandeur de la province, l'augmentation a été de 27 % en mars, pour un prix médian de 355 000 $.
Il y a des augmentations extrêmement vives des prix
, a observé le directeur du service de l'analyse du marché à l'APCIQ, Charles Brant, au cours d'un entretien téléphonique. C'est peut-être un marché irrationnel compte tenu du contexte. Le télétravail incite les gens à sortir des villes.

Les restrictions sanitaires imposées en raison de la pandémie de COVID-19 en ont incité plusieurs à vouloir s'éloigner des grands centres et acquérir une plus grande propriété puisque le travail à domicile fait désormais partie de leur quotidien. Certains ménages ont acheté des propriétés à des prix vraiment supérieurs à leur valeur réelle
, même si elles sont éloignées des services et grands axes routiers, a fait remarquer M. Brant.
À plus long terme, avec une normalisation du marché, ces propriétés pourraient être plus à risque de correction
, a-t-il estimé, sans toutefois offrir d'horizon.
L'APCIQ a également noté que les valeurs étaient demeurées très élevées
pour les copropriétés et les plex de deux à cinq appartements, dont les prix ont respectivement été de 347 065 $ (+21 %) dans la région de Montréal et ses environs.
Les ventes résidentielles ont affiché une croissance de 8 % pour atteindre 6348 unités dans la région métropolitaine de Montréal, ce qui constitue une performance remarquable
dans un contexte où les transactions pour les maisons unifamiliales se sont contractées de 7 %.
Du côté de Québec, le prix médian d'une habitation unifamiliale a affiché une progression jamais enregistrée
de 19 % en mars pour s'établir à 317 567 $, dans un contexte où une chute record
des inscriptions en vigueur a été observée. Stimulé par les copropriétés et les plex de deux à cinq appartements, le nombre de transactions a bondi de 18 % pour s'établir à 1339 ventes.
L'avertissement de l'APCIQélevé
pour les marchés de Toronto, Ottawa, Hamilton, Halifax et Moncton.
On peut se dire qu'il y a une sorte de rattrapage du marché immobilier québécois, a affirmé M. Brant. Nous pensons que le marché pourrait encore s'autoréguler au Québec, notamment avec l'augmentation des taux hypothécaires fixes sur cinq ans.
Invité à dire si les autorités devraient néanmoins commencer à poser des gestes pour éviter des situations observées ailleurs au pays, le directeur du service de l'analyse du marché à l'APCIQpourrait
y avoir des gestes à poser pour freiner les comportements spéculatifs
.