Les changements dans le réseau d’autobus à Edmonton ne font pas l’unanimité

Certains trajets d'autobus seront bientôt supprimés à Edmonton.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les changements apportés au réseau d’autobus d’Edmonton engendrés par la refonte du plan de transport en commun de la Ville entreront en vigueur le 25 avril. Alors que certains Edmontoniens les accueillent avec satisfaction, d’autres s’inquiètent des effets sur leurs déplacements.
Les modifications apportées aux trajets des autobus de la capitale albertaine ont pour objectif d’offrir davantage de trajets directs, d’augmenter le service en soirée et durant la fin de semaine et de simplifier le réseau d’autobus.
Les trajets les moins utilisés seront supprimés, tandis que la fréquence des trajets plus achalandés sera augmentée.
Par exemple, lorsque le nouveau plan de transport public sera adopté, le trajet 151, le seul qui relie directement la Cité francophone et le centre-ville d'Edmonton, sera supprimé.
De nouveaux trajets d’autobus ont été ajoutés dans des quartiers du nord de la ville, comme Crystallina Nera et Cy Becker. Ces quartiers n’étaient pas desservis jusqu’à maintenant.
Les modifications prévues en réjouissent certains. Au lieu de passer toutes les 30 minutes pendant les heures de pointe, l’autobus passera toutes les 15 minutes tout au long de la journée, y compris la fin de semaine. C’est beaucoup plus pratique
, se réjouit Jacqueline Honour, qui vit sur la 137e Avenue, dans le nord-est d’Edmonton.
D'autres, comme Naomi Tam, affirment cependant que les changements vont grandement rallonger leurs déplacements. La résidente du quartier Westridge, dans l'ouest d’Edmonton, affirme qu’il lui faudra maintenant trois fois plus de temps pour se rendre au travail.
Je pense que la prochaine option sera d'utiliser ma voiture, ce qui va à l'encontre de l’objectif du réseau d’autobus public
, a-t-elle déclaré lundi à l’émission radio Edmonton AM, de CBC.
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Pas un bon moment
Le conseiller municipal du quartier 3 d’Edmonton, Jon Dziadyk, soutient pour sa part que les nouveaux trajets d’autobus posent de nombreux problèmes. Il envisage de présenter une motion mardi pour en retarder le lancement.
Je suis convaincu que le public n’appuie pas cela. [...] Les gens sont indignés.
Selon lui, beaucoup de résidents de sa circonscription devront marcher de 15 à 20 minutes de plus pour arriver à l’arrêt d’autobus le plus proche de chez eux.
Malgré tout, le comité consultatif du service de transports en commun d’Edmonton (Edmonton Transit Service Advisory Board) recommande que la Ville procède au lancement à la date prévue.
La présidente du comité, Isabell Hubert-Lyall, explique que la Ville a beaucoup investi dans la modernisation du réseau, dont la conception a pris trois ans. Elle ajoute que des panneaux de signalisation ont déjà été installés et qu'une application mobile a été publiée pour permettre aux utilisateurs de se familiariser avec les nouveaux trajets.
Le lancement des nouveaux trajets était prévu pour août 2020. Il a cependant été retardé en raison de la pandémie de COVID-19.
Le retarder [encore une fois] aurait un coût pour le public et les contribuables
, dit Isabell Hubert-Lyall.
Jon Dziadyk affirme d'ailleurs que les nouveaux trajets ne sont plus adéquats, puisqu’ils ne prennent pas en considération l’impact de la pandémie sur les déplacements des gens.
Ces modifications du réseau ne prennent pas en compte la vie après la COVID-19 et le fait que davantage de personnes vont travailler à partir de la maison, ce qui fait en sorte que moins de gens devront se rendre au centre-ville
, explique-t-il.
Service sur demande insuffisant
Le nouveau plan de transport en commun de la Ville inclut également un service de transport en commun sur demande dans 37 communautés qui ne sont pas desservies par les trajets d’autobus réguliers.
Ce service permettra aux usagers d’utiliser les services d’une navette afin de se rendre jusqu'à une des neuf plateformes de transit d'Edmonton, où ils pourront ensuite prendre un autobus ou le train léger (LRT).
Jon Dziadyk affirme cependant que des sections de sa circonscription n’auront pas accès à ce service.
De son côté, la Ville explique que les communautés situées à plus de 600 mètres d’un arrêt régulier d’autobus ou de LRT doivent avoir une population assez importante pour soutenir un service sur demande.
Le service sur demande sera offert de 6 h à 22 h les jours de semaine, de 9 h à 19 h le samedi et de 10 h à 18 h les dimanches et les jours fériés.